E-Book, Deutsch, 170 Seiten
Massenet / Blau Werther
1. Auflage 2012
ISBN: 978-3-8496-0106-5
Verlag: Jazzybee Verlag
Format: EPUB
Kopierschutz: 6 - ePub Watermark
Die Opern der Welt
E-Book, Deutsch, 170 Seiten
ISBN: 978-3-8496-0106-5
Verlag: Jazzybee Verlag
Format: EPUB
Kopierschutz: 6 - ePub Watermark
Dies ist das Libretto zur Oper Werther. Genießen Sie zum Klang Ihrer Lieblingsoper die Original-Texte auf Ihrem Bildschirm. Einzelne Akte und, falls mehrsprachig, Sprachen lassen sich über das Inhaltsverzeichnis auswählen.
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Acte deuxième
A Wetzlar.
La place. – Au fond, le temple. – A gauche, le presbytère. – A droite, au fond, la route et la campagne. – A droite, la Wirthschaft, entourée de houblons. – Devant le temple, des tilleuls taillés qui en laissent voir la porte. – Un banc sous les tilleuls, près de l'entrée du presbytère. – Schmidt et Johann sont attablés devant la Wirthschaft. – Beau temps. – Dimanche après midi.
Scène I
Johann, Schmidt.
JOHANN ET SCHMIDT, ensemble et le verre en main.
Vivat Bacchus. – Semper vivat!
JOHANN.
L'admirable journée!
De ce joyeux soleil, j'ai l'âme illuminée!
Qu'il est doux de vivre, quand l'air
Est si léger, le ciel si bleu, le vin si clair!
Orgue dans le temple.
SCHMIDT.
Allez! chantez l'office et que l'orgue résonne!
De bénir le Seigneur, il est bien des façons.
Moi je le glorifie en exaltant ses dons.
JOHANN.
Oui, gloire à Celui qui nous donne
De si bon vin et fait l'existence si bonne!
Regardant.
Du monde! encor du monde! on vient de tous côtés!
Le pasteur verra bien fêtés
Ses cinquante ans de mariage!
SCHMIDT.
C'est bon pour un pasteur cinquante ans de ménage.
Dieu le soutient! Mais moi, je n'aurais pu jamais
En supporter autant ...
Charlotte et Albert paraissent. Johann se lève en les regardant, et se penche vers Schmidt.
JOHANN.
Et cependant j'en sais
Qui ne s'effraieraient guère
De semblable félicité.
Les désignant.
Tiens! ceux-là, par exemple! ...
SCHMIDT.
Eh bien! à leur santé
Allons vider encore un verre!
Ils rentrent tous les deux dans la Wirthschaft.
Scène II
Albert, Charlotte.
Ils sont arrivée sous les tilleuls et s'assoient sur le banc.
ALBERT, avec tendresse.
Trois mois! voici trois mois que nous sommes unis!
Ils ont passé bien vite et pourtant il me semble
Que nous avons vécu toujours ensemble!
CHARLOTTE, doucement.
Albert!
ALBERT.
Si vous saviez comme je vous bénis!
Encore plus tendre.
Mais moi, de cette jeune fille,
Que naguère entourait
Tant de calme bonheur au foyer de famille,
Ai-je fait une femme heureuse et sans regret?
CHARLOTTE,
Quand une femme a près d'elle à toute heure
Et l'esprit le plus droit et l'âme la meilleure
Que pourrait-elle regretter?
ALBERT.
Ah! la douce parole et comme à l'écouter
Je me sens tout heureux et j'ai l'âme ravie!
Charlotte, accompagnée d'Albert, se dirige vers le temple; – puis Albert échange quelques paroles avec ceux qui vont à l'office. – Werther a paru; il descend et contemple, de loin, avec un tourment visible, l'intimité des deux époux.
Scène III
WERTHER.
Un autre est son époux! ô Dieu, Dieu de bonté,
Si tu m'avais permis de marcher dans la vie
Avec cet ange à mon côté,
Mon existence entière
N'aurait jamais été
Qu'une ardente prière ...
Et maintenant, parfois, j'ai peur de blasphémer!
Douloureusement.
C'est moi qu'elle pouvait aimer!
J'aurais pressé sur ma poitrine
La plus belle, la plus divine
Créature que Dieu lui-même ait su former!
C'est moi qu'elle pouvait aimer!
Lorsque s'ouvrait le ciel qui s'illumine
Soudain, je l'ai vu se fermer!
C'est moi qu'elle pouvait aimer!
Tout mon corps en frissonne, et tout mon être en pleure!
Il tombe accablé sur le banc, la tête dans ses mains.
Scène IV
Werther, Johann, Schmidt, Brülhmann.
Johann et Schmidt reparaissent sur le seuil de la Wirthschaft. – Schmidt donne le bras à Brülhmann, navré et muet.
SCHMIDT, à Brülhmann.
Si ... Käthchen reviendra, je vous dis! ... A quelle heure
Et quel jour
Aura lieu ce retour,
Qu'importe,
Elle reviendra ...
JOHANN.
Tu l'entends!
Des fiançailles de sept ans
Ça ne peut pas s'oublier de la sorte!
SCHMIDT.
Dépêchons! j'entends le signal ...
Si nous manquons l'office, au moins, ouvrons le bal!
Ils sortent, en trébuchant.
Scène V
Werther, Albert.
En sortant du temple, Albert s'est dirigé du côté de Werther; il lui pose la main sur l'épaule. – Werther tressaille et fait un mouvement comme pour s'éloigner.
ALBERT.
Au bonheur qui remplit mon âme,
Ami, parfois il vient se mêler un remord.
WERTHER, étonné.
Un remord!
ALBERT, avec franchise.
Je vous sais un cœur loyal et fort;
Mais celle qui devint ma femme
Vous apparut au jour
Qu'elle était libre encore, et peut-être près d'elle
Avez-vous fait un rêve envolé sans retour!
A la voir si douce et si belle,
Je connais trop le prix du bien qui m'est donné
Pour ne comprendre pas que sa perte est cruelle ...
Lui prenant affectueusement la main.
Comprendre ce tourment, c'est l'avoir pardonné ...
WERTHER.
Vous l'avez dit: mon âme est loyale et sincère,
Si j'avais du passé trop amer souvenir,
Retirant cette main de la main qui la serre,
Je fuirais loin de vous pour ne plus revenir.
...



