Lambert | Les 110 étages | E-Book | www.sack.de
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E-Book, Französisch, 198 Seiten

Lambert Les 110 étages


1. Auflage 2022
ISBN: 978-2-322-44518-9
Verlag: BoD - Books on Demand
Format: EPUB
Kopierschutz: 6 - ePub Watermark

E-Book, Französisch, 198 Seiten

ISBN: 978-2-322-44518-9
Verlag: BoD - Books on Demand
Format: EPUB
Kopierschutz: 6 - ePub Watermark



Après "une vie trop courte", ce nouveau roman autobiographique vous emmène par delà les murs, loin des idées reçues, à l'encontre des destins tracés. Ce livre est une introspection, une confession, la réflexion d'un gamin né le siècle dernier. Des trottoirs de Pondichéry aux traverses de Marseille, savourez l'histoire de cet homme qui se confie sur ce qu'il est et ce qu'il devient dans un langage qui le caractérise tellement.

Pierre LAMBERT né en 1967, ex-parisien venu s'installer dans le Sud il y a 10 ans, d'abord sur Aix en Provence puis à Marseille en 2017. Passionné d'aéronautique, d'Art, de vins de Bourgogne, fervent amoureux de Marseille, il commence à écrire en 2014 et publie son premier roman en 2019.

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ETAGE REZ-DE-JARDIN (DEBUT)
Je suis parti ce matin. J’ai claqué la porte, puis j’ai donné deux tours de clefs. J’ai caché la clef dans la cage à piafs qui était suspendue aux barreaux de la fenêtre. C’était une habitude qu’on avait décidée depuis qu’on habitait là. J’ai quitté la maison définitivement. C’est le mot fin qui s’inscrit sur une toile en quatre par trois dans ma tête. Je viens de couper mon fil à la patte pour la énième fois. On ne m’enchaîne pas, toutes celles qui ont essayé se sont retrouvées seules un jour, prisonnières de leur propre cage dorée. La maison était plutôt agréable. Située au cœur de la ville, on faisait tout à pied, j’adorais. J’avais pris mes marques rapidement. Je tutoyais les commerçants du quartier, j’avais mes habitudes. On dînait dans les petits restos avec les gosses. Pas besoin de voiture, de plus, il y avait une diversité d’offre gastronomique à prix modiques. J’avais craqué sur cette demeure. Elle était en vente depuis plus de deux ans, le couple qui l’habitait se séparait. La première fois que j’ai passé la porte d’entrée, j’ai su que plus rien d’autre ne me conviendrait. Les chambres étaient grandes et hautes de plafond. Elles disposaient toutes d’une cheminée en plus d’un parquet à la Versailles, en épi. Un escalier central desservait les pièces sur deux étages. Les combles sous toit avaient été aménagés, cela offrait des capacités de rangements supplémentaires, les gosses seraient ravis. Le salon donnait sur un jardin fermé, une dépendance avait été laissée à l’abandon et devait certainement servir à ranger une tondeuse ou les quelques outils pour entretenir les cinq cents mètres carrés de pelouse et les deux massifs plantés à l’anglaise. Je ferais de ce vieil abri mon atelier d’écriture, j’ai toujours rêvé d’avoir une pièce réservée à mon nouveau métier. Mon premier roman s’est bien vendu, je n’avais pas prévu ce succès populaire. J’ai écrit mon livre en trois mois. Il rassemblait des souvenirs d’enfance, la difficulté de communiquer avec le monde des adultes, la fragilité d’un être en culotte courte face à ses sentiments, face à la disparition de ses proches. Ce livre parlait de mes amours, d’amour, de la vie tout simplement. J’avais des pensées à poser, comme des fondations, pour me guérir d’un passé trop chargé d’émotions. Je devais me libérer de certains souvenirs, ceux qui par moment vous empêchent d’avancer, ou pire, ceux qui vous font tourner en boucle, comme un vinyle rayé qui répète inlassablement la même chose. Cet exercice d’écriture m’a soigné sans que je coûte de l’argent au contribuable, sans creuser le trou de la sécurité sociale. J’ai envoyé mon manuscrit à un bon nombre de maisons d’éditions sans avoir fondé beaucoup d’espoir de reconnaissance ou même de publication. Ma surprise fut d’autant plus totale qu’un grand éditeur avait fait le pari de surprendre le « métier » pour la rentrée littéraire. L’affaire s’est bouclée en trois mois – contrat d’édition – dossier de presse – distribution. La grande enseigne Parisienne m’a assigné une jeune chargée en communication pour me « préparer » aux futurs bouleversements dans ma vie personnelle. Elle était tout droite sortie d’une grande école de marketing et venait à peine de rentrer de New York où elle avait travaillé durant une année à promouvoir la culture underground de The Big City. Elle se prénommait Evita, ses cheveux châtains coupés au carré semblaient flotter dans l’air. Quand elle tournait la tête brusquement, c’est une vague qui ondulait en découvrant sa nuque parfaite. Je m’amusais à la surprendre, j’étais tombé sous le charme de ce mouvement. Elle débordait d’énergie et d’ingéniosité, elle était brillante et ne voulait pas décevoir, encore moins son boss. J’étais devenu la personne la plus importante, il fallait protéger cet investissement. Comme je désirais poursuivre mon activité professionnelle, il fallait composer avec mon emploi du temps de chef de projet et celui d’écrivain en herbe. Nombreux sont les écrivains qui déclarent qu’écrire a été leur meilleure thérapie. Je ne démens pas, bien au contraire, j’acquiesce à cent pour cent. J’ai même entendu récemment sur Inter que mon livre devrait être remboursé par la sécurité sociale – beaucoup moins cher que les tarifs « encadrés » des psychiatres et leurs pilules bleues le matin et rouge le soir. Encore un journaliste qui fait dans la provocation pour que ses propos soient repris, déformés voir détournés, tout cela pour qu’on parle de lui. On parlait du livre, Evita trouvait cela très bien et son patron applaudissait. Trois mois après la rentrée littéraire, je touchais mon premier chèque. J’allais pouvoir quitter mon minuscule appartement de La Défense et trouver une maison avec un jardin. Pas de folie, juste un peu plus de confort et le bonheur de prendre mon petit déjeuner dehors, dès que les températures le permettraient. De plus, les gosses seraient enchantés. On pourrait même prendre un chien bien brave, genre labrador. Je suis sûr que les gamins adoreraient. Lorsque j’ai visité cette maison la première fois, j’étais seul. Les visites précédentes m’avaient vraiment déçues, l’agent immobilier imaginait certainement qu’il pouvait me vendre n’importe quelle demeure qui rentrait dans mes critères. Il s’était lourdement trompé. Même si l’offre était plutôt rare, je n’étais pas décidé à acheter, j’attendais le coup de cœur, celle qui ferai la différence parmi toutes les autres propositions. C’est sur le net que je l’ai trouvée, dans une ville dont je ne connaissais que le nom et sa situation géographique. Les photos mises en ligne m’ont intriguées, cette baraque avait quelque chose d’atypique et ça me plaisait. Alors, comment vous dire qu’il est étrange de quitter un lieu que l’on a choisi pour abriter une vie rêvée, douce et agréable, maintenant que nous étions à l’abri du besoin. Comme la première fois, je me retrouve seul, devant cette porte fenêtre à petits bois - traveling arrière. Clap de fin. Je m’appelle Pierre Lambert. C’est commun, comme Dupont ou Martin. J’aime mon prénom, je le préfère à Paul (une Tourtelle) ou encore Sébastien (Seb, c’est bien). J’habite depuis peu de temps Marseille, au Panier. Jadis, ce quartier historique était le repère de la pègre, du grand banditisme élégant, je veux dire – armés comme des flingues de concours sans jamais tirer un seul coup. Depuis l’épisode Marseille – Capitale européenne de la culture et les grands travaux autour du Vieux-Port de la Joliette, ce quartier s’embourgeoise doucement, tendance Bobo mais avec l’accent du sud, on est à Marseille tout de même. J’ai découvert sur le tard que j’étais plutôt beau gosse comme on dit. Bientôt la cinquantaine, svelte, pas très grand, des cheveux encore fournis et bruns, des yeux noisette. Une tablette de chocolat dessinée sous deux pectoraux encore fermes. Des épaules musclées, une pomme d’Adam absente, un truc de plus qui n’a pas poussé. Je ne suis pas narcissique, je suis juste conscient de ce que dame nature m’a offert en plus d’un savant mélange de mes parents. Richard Gere est largement déclassé, Georges Clooney a perdu ses chaussures, son pantalon, son caleçon et sa bedaine naissante qui trahie une cinquantaine passée, quant à Mister Grey, ses cinquante nuances ne rivalisent pas avec mon pentome. Je ne suis pas égocentrique, il ne faut pas se fier aux apparences ou s’arrêter aux premières phrases de ce récit. Il m’a fallu des années pour m’accepter tel que je suis, tel que j’étais et surtout d’où je viens. Toute mon enfance, j’ai entendu que je n’étais pas assez grand, que je ne travaillais pas assez bien, qu’il fallait que j’apprenne un...



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