Cooper | Le Pilote | E-Book | www.sack.de
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E-Book, Französisch, 660 Seiten

Cooper Le Pilote


1. Auflage 2020
ISBN: 978-2-322-20208-9
Verlag: BoD - Books on Demand
Format: EPUB
Kopierschutz: 6 - ePub Watermark

E-Book, Französisch, 660 Seiten

ISBN: 978-2-322-20208-9
Verlag: BoD - Books on Demand
Format: EPUB
Kopierschutz: 6 - ePub Watermark



Hiver 1779. Après avoir quitté la rade de Brest, deux petits vaisseaux américains ont jeté l'ancre sur la rive orientale de la Grande-Bretagne. L'équipage à pour mission de prendre à son bord un mystérieux pilote. Il a pour mission, aidé de l'équipage, d'enlever quelques nobles lords et de les conduire en Amérique... Suspens, batailles navales, aventures romanesques: ce roman permet à Cooper de développer tout son talent et de décrire avec beaucoup de grâce et d'émotion le monde de la mer et des marins.

James Fenimore Cooper, né le 15 septembre 1789 à Burlington, dans le New Jersey, et mort le 14 septembre 1851 à Cooperstown, dans l'État de New York, est un écrivain américain. Il est notamment l'auteur du roman Le Dernier des Mohicans.
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CHAPITRE PREMIER


De sombres vagues, agitées sans cesse, viennent heurter avec violence sur mes flancs.

Chanson.

Un coup d’œil sur la carte suffira pour faire connaître au lecteur la position de la côte orientale de l’île de la Grande-Bretagne, en face de laquelle sont les rivages du continent européen. Entre ces deux côtes se trouve cette mer resserrée, connue du monde entier depuis bien des siècles comme le théâtre d’une foule d’exploits maritimes, et le grand canal par lequel le commerce et la guerre ont fait passer les flottes des nations septentrionales de l’Europe. Les habitants de cette île ont longtemps prétendu avoir sur cette mer des droits que la raison ne peut accorder à aucune puissance sur le domaine commun des peuples, et cette prétention a souvent amené des contestations qui ont eu pour résultat une effusion de sang et une dépense nullement proportionnée aux avantages qu’ils peuvent se promettre en cherchant à maintenir un droit incertain et inutile. C’est sur les flots de cet océan disputé que nous allons conduire nos lecteurs, et la scène s’ouvrira à une époque particulièrement intéressante pour tout Américain, non seulement parce que c’est celle de la naissance de la nation dont il fait partie, mais parce que c’est aussi l’ère à laquelle la raison et le bon sens commencèrent à prendre la place des coutumes antiques et des usages féodaux chez les peuples de l’Europe.

Peu de temps après que les événements de la révolution d’Amérique eurent entraîné dans notre querelle les royaumes de France et d’Espagne et la république de Hollande, un groupe de cultivateurs se trouvaient rassemblés dans un champ, exposés aux vents de l’Océan, sur la côte nord-est de l’Angleterre. Ils allégeaient leurs travaux pénibles et égayaient le sombre aspect d’un jour de décembre en se communiquant leurs idées sur les affaires politiques du jour. La guerre dans laquelle l’Angleterre était engagée contre quelques unes de ses colonies situées à l’autre extrémité de la mer Atlantique leur était connue depuis longtemps comme le bruit d’un événement lointain qui ne nous intéresse guère mais à présent que des nations puissantes avaient pris part à cette querelle et s’étaient déclarées contre elle, le bruit des armes avait troublé jusqu’à ces villageois ignorants dans leurs retraites solitaires. Les principaux orateurs en cette occasion étaient un nourrisseur de bestiaux, Écossais de naissance, et un laboureur irlandais, qui avait passé le canal de Saint-George et traversé l’Angleterre dans toute sa largeur pour chercher de l’ouvrage.

– Ces nègres[1], dit le dernier, n’auraient pas donné grand embarras à la vieille Angleterre, pour ne rien dire de l’Irlande, si ces Français et ces Espagnols ne s’en étaient pas mêlés. À coup sûr il n’y a pas de quoi leur dire grand merci ; car au jour d’aujourd’hui il faut qu’on prenne garde de boire plus qu’un prêtre qui dit la messe ; de peur de se trouver tout à coup soldat sans s’en douter.

– Bah ! bah ! répondit l’Écossais en faisant un signe de l’œil à ceux qui les écoutaient, vous autres Irlandais vous ne savez lever une armée qu’en faisant un tambour d’un tonneau de whiskey ; or, dans le nord on n’a qu’à siffler, et vous voyez chacun marcher au son de la cornemuse d’aussi bonne grâce qu’il irait à l’église le jour du sabbat. J’ai vu tous les noms d’un régiment de montagnards sur un morceau de papier qu’une main de femme aurait couvert. C’étaient tous Caméron, et Mac-Donald, quoiqu’il s’y trouvât six cents hommes. Mais qu’est-ce que je vois là-bas ? il m’est avis que c’est un poisson qui a un peu trop de goût pour la terre ; et si le fond de la mer ressemble à sa surface, il court grand risque d’échouer.

Ce nouveau sujet de conversation dirigea tous les yeux vers l’objet que le bâton du dernier interlocuteur leur montrait. Au grand étonnement de tous les spectateurs, ils virent un petit bâtiment qui doublait lentement une pointe de terre formant un des côtés de la petite baie, dont l’autre était le champ sur lequel travaillaient nos laboureurs. Une pareille visite était assez extraordinaire, et la forme extérieure de ce bâtiment offrait quelque chose de particulier qui ajoutait encore à l’étonnement qu’occasionnait son arrivée dans un lieu si retiré. On n’avait jamais vu que des barques, et, de temps en temps, mais bien rarement, un audacieux sloop contrebandier, s’approcher si près de la terre, au milieu des bancs de sable et des rochers cachés sous les eaux, qui se trouvaient en grand nombre le long de cette côte. Les hardis marins qui osaient entreprendre une navigation si dangereuse et si imprudente selon toute apparence, montaient un petit schooner à bas bords, dont la structure paraissait tout à fait hors de proportion avec la hauteur de ses mâts qui soutenaient de plus légers mâtereaux finissant en pointe, et dont l’extrémité supérieure était si mince qu’elle se confondait avec la petite banderole que la brise ne pouvait déployer, tant son souffle était faible.

Le jour, très-court à cette époque dans cette latitude septentrionale, tirait déjà à sa fin, et le soleil, dardant obliquement ses derniers rayons sur la surface des eaux, y formait çà et là des sillons d’une lumière pâle. Les vents impétueux de l’Océan germanique semblaient endormis, et, quoique le bruit des lames d’eau que le flux faisait avancer vers la côte ajoutât à l’aspect sombre du rivage à une pareille heure, le léger bouillonnement qui ridait la surface des ondes était produit par un vent doux venant de terre. Malgré cette circonstance favorable, l’aspect des flots offrait quelque chose de menaçant ; car la mer faisait entendre un murmure sourd semblable à celui d’un volcan qui prépare une éruption, ce qui augmentait la surprise et l’inquiétude que causait à nos bons paysans cette interruption extraordinaire du repos de leur petite baie. La grande voile de ce bâtiment était la seule qui fût étendue au vent, excepté un de ses légers focs qui se déployait bien au-delà de la proue, et cependant il voguait avec une grâce et une facilité qui semblait tenir de la magie, et qui fit que les spectateurs détournèrent les yeux de ce spectacle pour se regarder les uns les autres d’un air émerveillé.

Enfin, l’Écossais rompit le silence.

– Il faut que celui qui tient le gouvernail soit un hardi coquin ! dit-il d’un ton bas et solennel ; et si ce schooner est doublé en bois, comme les brigantins qui font voile entre Londres et le Frith de Leith, il court plus de danger qu’un homme prudent ne le voudrait. Le voilà à côté de ce gros rocher qui montre sa tête quand la marée est basse ; il l’a évité ; mais ce n’est pas la main d’un homme qui peut diriger longtemps un bâtiment dans une pareille rade sans rencontrer en même temps la terre et l’eau.

Cependant le petit schooner continuait à s’avancer à travers les rochers et les bancs de sable, en faisant de temps en temps dans sa course de légères déviations qui prouvaient que celui qui commandait à bord connaissait le danger. Lorsqu’il fut avancé dans la baie, autant que la prudence pouvait le permettre, on vit la grande voile se carguer en apparence d’elle-même, car on n’aperçut personne qui travaillât à cette manœuvre, et le bâtiment, après avoir couru quelques bordées sur les longues lames d’eau qui arrivaient de l’Océan, appuyé sur ses ancres, ne fit plus que céder graduellement à l’action du flux et du reflux.

Les paysans se livrèrent alors à leurs conjectures sur le motif qui amenait ce navire dans ces parages, les uns prétendant qu’il faisait un commerce de contrebande, les autres que c’était un vaisseau de guerre. Quelques uns élevèrent en tremblant des doutes sur la réalité de ce qu’ils voyaient. Un navire monté par des hommes et construit par la main des hommes, disaient-ils, ne se hasarderait pas près d’une côte aussi dangereuse, surtout dans un moment où il ne fallait pas avoir l’expérience d’un marin pour prévoir un coup de vent. L’Écossais, qui, à la sagacité de ses concitoyens, joignait une bonne partie de leur superstition, penchait fort pour cette dernière opinion, et il commençait à exprimer son sentiment à ce sujet avec une sorte de retenue, quand l’Irlandais, qui ne paraissait pas avoir des idées bien nettes sur cet objet, l’interrompit tout à coup :

– Sur ma foi ! s’écria-t-il, il y en a deux ! un grand et un petit ! Si ce sont des esprits de la mer, à coup sûr ils aiment la compagnie comme les autres chrétiens.

– Deux ! répéta l’Écossais ; deux ! C’est signe de malheur pour quelques uns de nous. Deux bâtiments en même temps dans un endroit si dangereux sans qu’on voie personne à la manœuvre, je vous dis que cela doit porter malheur à ceux qui les regardent. Et, sur ma foi, ce n’est pas un mouton d’un an que celui qui arrive. Voyez ! voyez ! c’est un superbe et grand vaisseau !

Après avoir jeté un coup d’œil à la hâte sur les deux objets qui lui inspiraient des soupçons, il regarda d’un air expressif ceux qui l’écoutaient, et leur dit, tout en se mettant en marche pour rentrer dans l’intérieur des terres :

– Je ne serais pas surpris qu’il y eût à bord de ce grand bâtiment une commission du roi George. Eh bien ! eh bien ! je retournerai à la ville, car ces deux...



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