De Chateaubriand | Chateaubriand: Poésies complètes (L'édition intégrale) | E-Book | sack.de
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E-Book, Französisch, 266 Seiten

De Chateaubriand Chateaubriand: Poésies complètes (L'édition intégrale)


1. Auflage 2015
ISBN: 978-80-268-4194-4
Verlag: e-artnow
Format: EPUB
Kopierschutz: 6 - ePub Watermark

E-Book, Französisch, 266 Seiten

ISBN: 978-80-268-4194-4
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Ce livre numérique présente 'Chateaubriand: Poésies complètes (L'édition intégrale)' avec une table des matières dynamique et détaillée. Notre édition a été spécialement conçue pour votre tablette/liseuse et le texte a été relu et corrigé soigneusement. François-René, vicomte de Chateaubriand (1768-1848) est un écrivain et homme politique français. Il est considéré comme l'un des précurseurs du romantisme français et l'un des grands noms de la littérature française. Table des matières: Poésies Diverses Les tombeaux champêtres À Lydie Milton et Davenant Clarisse L'Esclave Souvenir du pays de France Ballade de l'Abencérage Le Cid Nous verrons Peinture de Dieu Pour le mariage de mon neveu Pour la fête de Madame de *** Vers trouvés sur le pont du Rhône Ode - Les malheurs de la révolution Vers écrits sur un souvenir Charlottembourg Les Alpes ou l'Italie Le Départ Tableaux de la nature: Invocation La Forêt Le Soir au bord de la mer Le soir, dans une vallée Nuit de printemps Nuit d'automne Le printemps, l'été et l'hiver La mer L'amour de la campagne Les adieux Poèmes Ossianiques Le Paradis perdu Biographie : Chateaubriand (De L'académie Française par Jules Lemaître) Études sur la Littérature Française au XIXe siècle - Chateaubriand

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Dargo
Chant I
Table des matières

Dargo est appuyé contre un arbre solitaire; il écoute le vent qui murmure tristement dans le feuillage: l’ombre de Crimoïna se lève sur les flots azurés du lac. Les chevreuils l’aperçoivent sans en être effrayés, et passent avec lenteur sur la colline; aucun chasseur ne trouble leur paix, car Dargo est triste, et les ardents compagnons de ses chasses aboient inutilement à ses côtés. Et moi aussi, ô Dargo! je sens tes infortunes. Les larmes tremblent dans mes yeux comme la rosée sur l’herbe des prairies, quand je me souviens de tes malheurs. Comhal était assis au lieu où les daims paissent maintenant sur sa tombe: un chêne sans feuillage et trois pierres grisâtres rongées par la mousse des ans marquent les cendres du héros. Les guerriers de Comhal étaient rangés autour de lui: penchés sur leurs boucliers, ils écoutaient la chanson du barde. Tout à coup ils tournent les yeux vers la mer: un nuage paraît parmi les vagues lointaines; nous reconnaissons le vaisseau d’Inisfail; au haut de ses mats est suspendu le signal de détresse. « Déployez mes voiles! s’écrie Comhal; volons pour secourir nos amis! » La nuit nous surprit sur l’abîme. Les vagues enflaient leur sein écumant et les vents mugissaient dans nos voiles: la nuit de la tempête est sombre, mais une île déserte est voisine, et ses bras se courbent comme mon arc lorsque j’envoie la mort à l’ennemi. Nous abordons à cette île; là nous attendons le retour de la lumière, là des matelots rêvent aux dangers qui ne sont plus. Nous sommes dans la baie de Botha. L’oiseau des morts crie; une voix triste sort du fond d’une caverne. « C’est l’ombre de Dargo qui gémit, dit Comhal, de Dargo que nous avons perdu en revenant des guerres de Lochlin. » « Les vagues confondaient leurs sommets blanchis parmi les nuages, et leurs flancs bleuâtres s’élevaient entre nous et la terre. Dargo monte au haut du mât pour découvrir Morven, mais il ne voit point Morven. Les cuirs humides glissent dans ses mains, il tombe et s’ensevelit dans les flots; un tourbillon chasse au loin nos navires, notre chef échappe à nos yeux. Nous chantâmes un chant à sa gloire, nous invitâmes les ombres de ses pères à le recevoir dans leur palais de nuages, ils n’écoutèrent point nos voeux. L’ombre de Dargo habite encore les rochers: elle n’est point errante sur les blondes collines, dans les détours verdoyants des vallées. Chante, ô Ullin! les louanges du héros, il reconnaîtra ta voix et se réjouira au bruit de sa renommée. » Ainsi parle Comhal, et le barde saisit sa harpe: « Paix à ton ombre, toi qui as soutenu quelquefois seul les efforts de toute une armée! paix à ton ombre, ô Dargo! Que ton sommeil soit profond, enfant de la caverne, sur un rivage étranger! » À peine Ullin a-t-il cessé ses chants, qu’une voix se fait entendre: « M’ordonnes-tu de demeurer sur ces roches désertes, ô barde de Comhal? Les guerriers de Morven abandonnent-ils leurs amis dans l’infortune? » Ainsi disait Dargo lui-même en descendant la colline. Galchos, ancien ami de Dargo, reconnaît sa voix; il y répond par les cris joyeux dont jadis il appelait son ami à la poursuite des hôtes des forêts: il est déjà dans les bras de Dargo; les étoiles virent entre les nuages brisés le bonheur des deux guerriers. Dargo se présente à Comhal. « Tu vis! s’écria Comhal; comment échappas-tu à l’Océan lorsqu’il roula ses flots sur ta tête? » « La vague, répondit Dargo, me jeta sur ces bords. Depuis ce temps, la lune a vu sept fois s’éteindre et sept fois se rallumer sa lumière; mais sept années ne sont pas plus longues sur la cime rembrunie de Morven. Toujours assis sur le rocher, en murmurant les chants de nos bardes, je prêtais l’oreille ou au bruit des vagues, ou au cri de l’oiseau qui planait sur leurs déserts en jetant des voix plaintives. Ce temps marcha peu, car lents sont les pas du soleil, et paresseuse la lumière de la lune sur cette rive solitaire. » Dargo s’interrompit tout à coup. « Pourquoi, reprit-il en regardant Comhal, pourquoi ces larmes silencieuses? pourquoi ces regards attendris? Ah! ils ne sont pas pour le récit de mes peines, ils sont pour la mort d’Evella! Oui, je le sais, Evella n’est plus; j’ai vu son ombre glisser dans la vapeur abaissée, lorsque l’astre des nuits brillait à travers le voile d’une légère ondée sur la surface unie de la mer. J’ai vu mon amour, mais son visage était pâle; des gouttes humides tombaient de ses beaux cheveux, comme si elle eût sorti du sein de l’Océan, le cours de ses larmes était tracé sur ses joues. J’ai reconnu Evella, j’ai pressenti son malheur. En vain j’ai appelé mon amante: les ombres des vierges de Morven me l’ont ravie; elles chantaient autour d’elle, leurs voix ressemblaient aux derniers soupirs du vent dans un soir d’automne lorsque la nuit descend par degrés dans la vallée de Cona, et que de faibles murmures se font entendre parmi les roseaux qui bordent les ondes. Evella suivit les gracieux fantômes, mais elle me jeta un regard douloureux sur mon rocher. La suave musique cessa, la belle vision s’évanouit. Depuis ce temps, je n’ai cessé de pleurer au lever du soleil, de pleurer au coucher du soleil. Quand te reverrai-je, Evella? Dis-moi, Comhal, quelle fut la destinée de la fille de Morven? » « Evella apprit ton malheur, répondit Comhal. Durant trois soleils elle reposa sa tête inclinée sur son bras d’albâtre; au quatrième soleil elle descendit sur le rivage de la mer, et chercha le corps de Dargo. Les filles de Morven la virent du sommet de la colline; elles essuyèrent leurs larmes avec les boucles de leur chevelure. Elles s’avancèrent en silence pour consoler Evella; mais elles la trouvèrent affaissée comme un monceau de neige, et belle encore comme un cygne du rivage. Les filles de Morven pleurèrent, et les bardes firent entendre des chants. Puisses-tu, ô Dargo! vivre comme Eveilla dans la renommée! puisse ainsi durer notre mémoire, quand nous nous enfoncerons dans la tombe! » Ainsi dit Comhal. Mais nous apercevons une grande lumière dans Inisfail; nous découvrons le signal qui annonce le danger du roi. Aussitôt nous nous précipitons dans nos vaisseaux; Dargo est avec nous, nous quittons l’île déserte; nous nous hâtons pour disperser les ennemis d’Inisfail. Les vents de Morven viennent à notre aide, ils remplissent le sein de nos voiles, les mariniers se courbent et se redressent sur la rame qui brise, en écumant, la tête sombre et mobile des flots. Chaque héros a les yeux fixés sur le rivage: toutes les âmes sont déjà dans le champ du carnage; mais l’on est encore à quelque distance d’Inisfail. Dargo seul ne ressent point la joie du péril; ses yeux sont baissés, son front est appuyé sur son bras, qui repose sur le bord d’un bouclier. Comhal observe la tristesse de ce chef, il fait un signe à Ullin, afin que le chant du barde réveille le coeur de Dargo. Ullin chante au bruit des vaisseaux qui sillonnent les vagues. « Colda vivait aux jours de Trenmor. Il poursuivait les daims autour de la baie d’Etha: les rochers couverts de forêts répondaient à ses cris, et les fils légers de la montagne tombèrent. Mélina l’aperçut d’un autre rivage: elle veut traverser la baie sur un esquif bondissant. Un tourbillon descend du ciel et renverse la nef; Mélina s’attache à la carène: « Je meurs! s’écrie-t-elle: Colda, mon guerrier, viens à mon secours! ». « La nuit déploya ses ombres: plus faiblement alors la voix murmura des plaintes; plus faiblement encore elle fut répétée par les échos du rivage; elle s’évanouit enfin dans les ténèbres. Colda trouva Mélina à demi ensevelie dans le sable; il éleva pour elle la pierre du tombeau sous un chêne auprès d’un torrent. Le chasseur aime ce lieu solitaire; il s’y repose à l’ombre quand le soleil brûle la plaine. Colda fut longtemps triste; il s’égarait seul à travers les bois des coteaux d’Etha; chaque nuit les oiseaux des mers écoutaient ses soupirs. Mais l’ennemi vint, et le bouclier de Trenmor retentit; Colda saisit sa lance, et fut vainqueur. La joie reparut peu à peu sur son visage comme le soleil sur la bruyère quand la tempête est passée. » « Le souvenir de ce chef, dit Dargo, revit dans ma mémoire mais comme les faibles traces d’un songe depuis longtemps évanoui. Colda conduisit souvent les pas de mon enfance au chêne d’Etha, les larmes tombaient de ses yeux en s’avançant sur les grèves abandonnées. Je lui demandais pourquoi il pleurait il me répondait: C’est ici que dort Mélina. O Colda! je me suis reposé sur sa tombe et sur la tienne! Puisse ma renommée me survivre, de même que ta gloire est restée après toi, lorsque je serai errant dans les nuages avec la belle Evella! » « Oui, ton nom demeurera parmi les hommes, dit Comhal; mais nous touchons au rivage. Vois-tu ces boucliers roulant comme la lune à travers le brouillard? Leurs bosses reluisent aux rayons du matin. Les guerriers d’Inisfail sont là; le roi regarde par la fenêtre de son palais; il aperçoit un nuage grisâtre. Des larmes tombent sur la pierre de la fenêtre. Nos voiles sont le nuage grisâtre, le roi les a reconnues; la joie éclate dans ses yeux; il s’écrie: Voici Comhal!...



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