De Chateaubriand | Oeuvres complètes de Chateaubriand (L'édition intégrale) | E-Book | sack.de
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E-Book, Französisch, 7350 Seiten

De Chateaubriand Oeuvres complètes de Chateaubriand (L'édition intégrale)

Romans + Ouvrages historiques et politiques + Poésies + Correspondances: Atala + René + Génie du Christianisme + Mémoires d'outre-tombe + Vie de Rancé + De Buonaparte et des Bourbons...
1. Auflage 2015
ISBN: 978-80-268-4190-6
Verlag: e-artnow
Format: EPUB
Kopierschutz: 6 - ePub Watermark

Romans + Ouvrages historiques et politiques + Poésies + Correspondances: Atala + René + Génie du Christianisme + Mémoires d'outre-tombe + Vie de Rancé + De Buonaparte et des Bourbons...

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Ce livre numérique présente 'Oeuvres complètes de Chateaubriand (L'édition intégrale)' avec une table des matières dynamique et détaillée. Notre édition a été spécialement conçue pour votre tablette/liseuse et le texte a été relu et corrigé soigneusement. Contenu: Romans Atala René Les Martyrs Les aventures du dernier Abencerage Les Natchez Poésies Poésies diverses Tableaux de la nature Ouvrages historiques et politiques Essai sur les révolutions Génie du Christianisme Défense du Génie du Christianisme De Buonaparte et des Bourbons De la Vendée Congrès de Vérone; Guerre d'Espagne de 1823; Colonies Espagnoles Analyse raisonnée de l'histoire de France Le roi est mort, vive le roi! Mémoires sur le duc de Berry Duchesse de Berry Courtes explications sur les 12 000 francs offerts par Madame la duchesse de Berry Mémoire sur la captivité de Mme la duchesse de Berry De la nouvelle proposition relative au Bannissement de Charles X et de sa famille Études ou discours historiques sur la chute de l'empire Romain, la naissance et les progrès du christianisme et l'invasion des barbares Vie de Rancé Les Quatre Stuarts Politique, opinions et discours Réflexions politiques Politique documents généraux Polémique De la liberté de la presse Mélanges politiques De la monarchie selon la charte Notices nécrologiques Études sur la Littérature Shakespeare Essai sur la littérature Anglaise Mélanges littéraires Traduction Le Paradis perdu Poèmes Ossianiques Théâtre Moïse Autobiographique Mémoires d'outre-tombe Pensées, réflexions et maximes Voyages Voyage en Italie Voyage au Mont-Blanc Voyage en Amérique Cinq jours à Clermont Itinéraire de Paris à Jérusalem et de Jérusalem à Paris Correspondances Chateaubriand et Madame de Custine Episodes et correspondance inédite Sur l'art du dessin dans les paysages Correspondance de Chateaubriand avec la Marquise de Vichet Lettre à m. De Fontanes Biographie Chateaubriand (De L'académie Française par Jules Lemaître) ...

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Chapitre II
Les laboureurs
Table des matières

Il y a des justes dont la conscience est si tranquille, qu’on ne peut approcher d’eux sans participer à la paix qui s’exhale, pour ainsi dire, de leur cœur et de leurs discours. À mesure que le Solitaire parlait, je sentais les passions s’apaiser dans mon sein, et l’orage même du ciel semblait s’éloigner à sa voix. Les nuages furent bientôt assez dispersés pour nous permettre de quitter notre retraite. Nous sortîmes de la forêt, et nous commençâmes à gravir le revers d’une haute montagne. Le chien marchait devant nous, en portant au bout d’un bâton la lanterne éteinte. Je tenais la main d’Atala, et nous suivions le missionnaire. Il se détournait souvent pour nous regarder, contemplant avec pitié nos malheurs et notre jeunesse. Un livre était suspendu à son cou; il s’appuyait sur un bâton blanc. Sa taille était élevée, sa figure pâle et maigre, sa physionomie simple et sincère. Il n’avait pas les traits morts et effacés de l’homme né sans passions; on voyait que ses jours avaient été mauvais, et les rides de son front montraient les belles cicatrices des passions guéries par la vertu et par l’amour de Dieu et des hommes. Quand il nous parlait debout et immobile, sa longue barbe, ses yeux modestement baissés, le ton affectueux de sa voix, tout en lui avait quelque chose de calme et de sublime. Quiconque a vu, comme moi, le père Aubry cheminant seul avec son bâton et son bréviaire dans le désert, a une véritable idée du voyageur chrétien sur la terre. Après une demi-heure d’une marche dangereuse par les sentiers de la montagne, nous arrivâmes à la grotte du missionnaire. Nous y entrâmes à travers les lierres et les giraumonts humides, que la pluie avait abattus des rochers. Il n’y avait dans ce lieu qu’une natte de feuilles de papaya, une calebasse pour puiser de l’eau, quelques vases de bois, une bêche, un serpent familier, et sur une pierre qui servait de table, un crucifix et le livre des chrétiens. L’homme des anciens jours se hâta d’allumer du feu avec des lianes sèches; il brisa du maïs entre deux pierres, et en ayant fait un gâteau, il le mit cuire sous la cendre. Quand ce gâteau eut pris au feu une belle couleur dorée, il nous le servit tout brûlant, avec de la crème de noix dans un vase d’érable. Le soir ayant ramené la sérénité, le serviteur du Grand Esprit nous proposa d’aller nous asseoir à l’entrée de la grotte. Nous le suivîmes dans ce lieu qui commandait une vue immense. Les restes de l’orage étaient jetés en désordre vers l’orient; les feux de l’incendie allumé dans les forêts par la foudre, brillaient encore dans le lointain; au pied de la montagne un bois de pins tout entier était renversé dans la vase, et le fleuve roulait pêle-mêle les argiles détrempés, les troncs des arbres, les corps des animaux et les poissons morts, dont on voyait le ventre argenté flotter à la surface des eaux. Ce fut au milieu de cette scène, qu’Atala raconta notre histoire au vieux Génie de la montagne. Son cœur parut touché, et des larmes tombèrent sur sa barbe: Mon enfant, dit-il à Atala, il faut offrir vos souffrances à Dieu, pour la gloire de qui vous avez déjà fait tant de choses; il vous rendra le repos. Voyez fumer ces forêts, sécher ces torrents, se dissiper ces nuages; croyez-vous que celui qui peut calmer une pareille tempête ne pourra pas apaiser les troubles du cœur de l’homme? Si vous n’avez pas de meilleure retraite, ma chère fille, je vous offre une place au milieu du troupeau que j’ai eu le bonheur d’appeler à Jésus-Christ. J’instruirai Chactas, et je vous le donnerai pour époux quand il sera digne de l’être. À ces mots je tombai aux genoux du Solitaire, en versant des pleurs de joie; mais Atala devint pâle comme la mort. Le vieillard me releva avec bénignité, et je m’aperçus alors qu’il avait les deux mains mutilées. Atala comprit sur-le-champ ses malheurs. Les barbares! s’écria-t-elle. Ma fille, reprit le père avec un doux sourire, qu’est-ce que cela auprès de ce qu’a enduré mon divin Maître? Si les Indiens idolâtres m’ont affligé, ce sont de pauvres aveugles que Dieu éclairera un jour. Je les chéris même davantage, en proportion des maux qu’ils m’ont faits. Je n’ai pu rester dans ma patrie où j’étais retourné, et où une illustre reine m’a fait l’honneur de vouloir contempler ces faibles marques de mon apostolat. Et quelle récompense plus glorieuse pouvais-je recevoir de mes travaux, que d’avoir obtenu du chef de notre religion la permission de célébrer le divin sacrifice avec ces mains mutilées? Il ne me restait plus, après un tel honneur, qu’à tâcher de m’en rendre digne: je suis revenu au Nouveau-Monde, consumer le reste de ma vie au service de mon Dieu. Il y a bientôt trente ans que j’habite cette solitude, et il y en aura demain vingtdeux, que j’ai pris possession de ce rocher. Quand j’arrivai dans ces lieux, je n’y trouvai que des familles vagabondes, dont les mœurs étaient féroces et la vie fort misérable. Je leur ai fait entendre la parole de paix, et leurs mœurs se sont graduellement adoucies. Ils vivent maintenant rassemblés au bas de cette montagne. J’ai tâché, en leur enseignant les voies du salut, de leur apprendre les premiers arts de la vie, mais sans les porter trop loin, et en retenant ces honnêtes gens dans cette simplicité qui fait le bonheur. Pour moi, craignant de les gêner par ma présence, je me suis retiré sous cette grotte, où ils viennent me consulter. C’est ici que, loin des hommes, j’admire Dieu dans la grandeur de ces solitudes, et que je me prépare à la mort, que m’annoncent mes vieux jours. En achevant ces mots, le Solitaire se mit à genoux, et nous imitâmes son exemple. Il commença à haute voix une prière, à laquelle Atala répondait. De muets éclairs ouvraient encore les cieux dans l’orient, et sur les nuages du couchant, trois soleils brillaient ensemble. Quelques renards dispersés par l’orage allongeaient leurs museaux noirs au bord des précipices, et l’on entendait le frémissement des plantes qui, séchant à la brise du soir, relevaient de toutes parts leurs tiges abattues. Nous rentrâmes dans la grotte, où l’ermite étendit un lit de mousse de cyprès pour Atala. Une profonde langueur se peignait dans les yeux et dans les mouvements de cette vierge; elle regardait le père Aubry, comme si elle eût voulu lui communiquer un secret; mais quelque chose semblait la retenir, soit ma présence, soit une certaine honte, soit l’inutilité de l’aveu. Je l’entendis se lever au milieu de la nuit; elle cherchait le Solitaire, mais comme il lui avait donné sa couche, il était allé contempler la beauté du ciel et prier Dieu sur le sommet de la montagne. Il me dit le lendemain que c’était assez sa coutume, même pendant l’hiver, aimant à voir les forêts balancer leurs cimes dépouillées, les nuages voler dans les cieux, et à entendre les vents et les torrents gronder dans la solitude. Ma sœur fut donc obligée de retourner à sa couche, où elle s’assoupit. Hélas! comblé d’espérance, je ne vis dans la faiblesse d’Atala que des marques passagères de lassitude! Le lendemain je m’éveillai aux chants des cardinaux et des oiseaux-moqueurs, nichés dans les acacias et les lauriers qui environnaient la grotte. J’allai cueillir une rose de magnolia, et je la déposai humectée des larmes du matin, sur la tête d’Atala endormie. J’espérais, selon la religion de mon pays, que l’âme de quelque enfant mort à la mamelle, serait descendue sur cette fleur dans une goutte de rosée, et qu’un heureux songe la porterait au sein de ma future épouse. Je cherchai ensuite mon hôte; je le trouvai la robe relevée dans ses deux poches, un chapelet à la main, et m’attendant assis sur le tronc d’un pin tombé de vieillesse. Il me proposa d’aller avec lui à la Mission, tandis qu’Atala reposait encore; j’acceptai son offre, et nous nous mîmes en route à l’instant. En descendant la montagne, j’aperçus des chênes où les Génies semblaient avoir dessiné des caractères étrangers. L’ermite me dit qu’il les avait tracés lui-même, que c’étaient des vers d’un ancien poète appelé Homère, et quelques sentences d’un autre poète plus ancien encore, nommé Salomon. Il y avait je ne sais quelle mystérieuse harmonie entre cette sagesse des temps, ces vers rongés de mousse, ce vieux Solitaire qui les avait gravés, et ces vieux chênes qui lui servaient de livres. Son nom, son âge, la date de sa mission, étaient aussi marqués sur un roseau de savane, au pied de ces arbres. Je m’étonnai de la fragilité du dernier monument: Il durera encore plus que moi, me répondit le père, et aura toujours plus de valeur que le peu de bien que j’ai fait. De là, nous arrivâmes à l’entrée d’une vallée, où je vis un ouvrage merveilleux: c’était un pont naturel, semblable à celui de la Virginie, dont tu as peut-être entendu parler. Les hommes, mon fils, surtout ceux de ton pays, imitent souvent la nature, et leurs copies sont toujours petites; il n’en est pas ainsi de la nature quand elle a l’air d’imiter les travaux des hommes, en leur offrant en effet des modèles. C’est alors qu’elle jette des ponts du sommet d’une montagne au sommet d’une autre montagne, suspend des chemins dans les nues, répand des fleuves pour canaux, sculpte des...



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