De Sade | Les infortunes de la vertu | E-Book | sack.de
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E-Book, Französisch, 192 Seiten

De Sade Les infortunes de la vertu

Un conte philosophique du Marquis de Sade (texte intégral)
1. Auflage 2019
ISBN: 978-2-322-13579-0
Verlag: BoD - Books on Demand
Format: EPUB
Kopierschutz: 6 - ePub Watermark

Un conte philosophique du Marquis de Sade (texte intégral)

E-Book, Französisch, 192 Seiten

ISBN: 978-2-322-13579-0
Verlag: BoD - Books on Demand
Format: EPUB
Kopierschutz: 6 - ePub Watermark



RÉSUMÉ : "Les infortunes de la vertu" est une oeuvre emblématique du Marquis de Sade, publiée initialement en 1787. Ce conte philosophique, à la fois provocateur et subversif, explore les thèmes de la vertu, du vice et de la corruption morale à travers les mésaventures de Justine, une jeune femme orpheline. Dès son plus jeune âge, Justine est confrontée à une série d'épreuves cruelles et immorales, qui mettent à l'épreuve sa foi en la vertu et la justice divine. Le récit, écrit dans un style à la fois élégant et incisif, questionne les notions de bien et de mal, tout en critiquant les institutions religieuses et sociales de l'époque. À travers les péripéties de Justine, Sade interroge la nature humaine et les limites de la moralité, offrant ainsi une réflexion profonde sur les contradictions de la société. Ce texte, bien que controversé, reste une pierre angulaire de la littérature libertine du XVIIIe siècle, incitant le lecteur à remettre en question ses propres valeurs et croyances. L'AUTEUR : Donatien Alphonse François de Sade, connu sous le nom de Marquis de Sade, est né le 2 juin 1740 à Paris. Issu d'une famille aristocratique, il reçoit une éducation soignée avant de servir dans l'armée française. Sa vie est marquée par de nombreux scandales liés à ses écrits et à sa conduite personnelle, qui lui vaudront plusieurs emprisonnements. Sade est surtout célèbre pour ses oeuvres littéraires audacieuses et provocatrices, qui explorent les thèmes du libertinage, de la sexualité et de la transgression morale. Parmi ses oeuvres les plus connues figurent "Justine", "La Philosophie dans le boudoir" et "Les Cent Vingt Journées de Sodome". Son style unique, mêlant érotisme et philosophie, a suscité autant d'admiration que de controverse. En dépit des critiques, ses écrits ont influencé de nombreux penseurs et artistes, et il est aujourd'hui considéré comme un précurseur du surréalisme et de l'existentialisme. Le Marquis de Sade est décédé le 2 décembre 1814 à l'asile de Charenton, laissant derrière lui une oeuvre qui continue de fasciner et de diviser.

Donatien Alphonse François de Sade, né le 2 juin 1740 à Paris et mort le 2 décembre 1814 à Saint-Maurice (Val-de-Marne), est un homme de lettres, romancier, philosophe et homme politique français, longtemps voué à l'anathème en raison de la part accordée dans son oeuvre à l'érotisme et à la pornographie. L'expression d'un athéisme anticlérical virulent est l'un des thèmes les plus récurrents de ses écrits et la cause de leurs mises à l'index.Sur les soixante-quatorze années de sa vie, il passe un total de vingt-sept ans en prison ou asile de fous. De son vivant, les titres de « marquis de Sade » ou de « comte de Sade » lui ont été alternativement attribués.
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J’ajoutai à cela mille autres raisonnements dictés par ma raison, épanchés par mon cœur, mais le marquis n’en faisait que rire, et ses principes captieux, nourris d’une éloquence plus mâle, soutenus de lectures que je n’avais heureusement jamais faites, renversaient toujours tous les miens. Mme de Bressac remplie de vertu et de piété n’ignorait pas que son fils soutenait ses écarts par tous les paradoxes de l’incrédulité ; elle en gémissait souvent avec moi, et comme elle daignait me trouver un peu plus de bon sens qu’aux autres femmes qui l’entouraient, elle aimait à me confier ses chagrins.

Cependant les mauvais procédés de son fils redoublaient pour elle ; il était au point de ne plus s’en cacher, non seulement il avait entouré sa mère de toute cette canaille dangereuse servant à ses plaisirs, mais il avait poussé l’insolence jusqu’à lui déclarer devant moi, que si elle s’avisait de contrarier encore ses goûts, il la convaincrait du charme dont ils étaient en s’y livrant à ses yeux mêmes. Je gémissais de ces propos et de cette conduite, je tâchais d’en tirer au fond de moi-même des motifs pour étouffer dans mon âme cette malheureuse passion qui la dévorait… mais l’amour est-il un mal dont on puisse guérir ? Tout ce que je cherchais à lui opposer n’attisait que plus vivement sa flamme, et le perfide Bressac ne me paraissait jamais plus aimable que quand j’avais réuni devant moi tout ce qui devait m’engager à le haïr.

Il y avait quatre ans que j’étais dans cette maison, toujours persécutée par les mêmes chagrins, toujours consolée par les mêmes douceurs, lorsque l’affreux motif des séductions du marquis me fut enfin offert dans toute son horreur. Nous étions pour lors à la campagne, j’étais seule auprès de la comtesse ; sa première femme avait obtenu de rester à Paris l’été, pour quelque affaire de son mari. Un soir, quelques instants après que je fus retirée de chez ma maîtresse, respirant à un balcon de ma chambre, et ne pouvant à cause de l’extrême chaleur me déterminer à me coucher, tout à coup le marquis frappe à ma porte, et me prie de le laisser causer avec moi une partie de la nuit… Hélas, tous les instants que m’accordait ce cruel auteur de mes maux me paraissaient trop précieux pour que j’osasse en refuser aucun ; il entre, il ferme avec soin la porte, et se jetant auprès de moi dans un fauteuil :

– Écoute-moi, Sophie, me dit-il avec un peu d’embarras, j’ai des choses de la plus grande conséquence à te confier, commence par me jurer que tu ne révéleras jamais rien de ce que je te vais dire.

– Oh monsieur, pouvez-vous me croire capable d’abuser de votre confiance ?

– Tu ne sais pas tout ce que tu risquerais si tu venais à me prouver que je me suis trompé en te l’accordant.

– Le plus grand de mes chagrins serait de l’avoir perdue, je n’ai pas besoin de plus grandes menaces.

– Eh bien, Sophie… j’ai conjuré contre les jours de ma mère, et c’est ta main que j’ai choisie pour me servir.

– Moi, monsieur, m’écriai-je en reculant d’horreur, oh ciel, comment deux projets semblables ont-ils pu vous venir dans l’esprit ? Prenez mes jours, monsieur, ils sont à vous, disposez-en, je vous les dois, mais n’imaginez jamais obtenir de moi de me prêter à un crime dont l’idée seule est insoutenable à mon cœur.

– Écoute, Sophie, me dit M. de Bressac en me ramenant avec tranquillité, je me suis bien douté de tes répugnances, mais comme tu as de l’esprit, je me suis flatté de les vaincre en te faisant voir que ce crime que tu trouves si énorme n’est au fond qu’une chose toute simple. Deux forfaits s’offrent ici à tes yeux peu philosophiques, la destruction de son semblable et le mal dont cette destruction s’augmente quand ce semblable est notre mère. Quant à la destruction de son semblable, sois-en certaine, Sophie, elle est purement chimérique, le pouvoir de détruire n’est pas accordé à l’homme, il a tout au plus celui de varier des formes, mais il n’a pas celui de les anéantir ; or toute forme est égale aux yeux de la nature, rien ne se perd dans le creuset immense où ses variations s’exécutent, toutes les portions de matière qui s’y jettent se renouvellent incessamment sous d’autres figures et quelles que soient nos actions sur cela, aucune ne l’offense directement, aucune ne saurait l’outrager, nos destructions raniment son pouvoir, elles entretiennent son énergie mais aucune ne l’atténue. Eh, qu’importe à la nature toujours créatrice que cette masse de chair conformant aujourd’hui une femme, se reproduise demain sous la forme de mille insectes différents ? oseras-tu dire que la construction d’un individu tel que nous coûte plus à la nature que celle d’un vermisseau et qu’elle doit par conséquent y prendre un plus grand intérêt ? or si le degré d’attachement ou plutôt d’indifférence est le même, que peut lui faire que par ce qu’on appelle le crime d’un homme, un autre soit changé en mouche ou en laitue ? Quand on m’aura prouvé la sublimité de notre espèce, quand on m’aura démontré qu’elle est tellement importante à la nature que nécessairement ses lois s’irritent de sa destruction, alors je pourrai croire que cette destruction est un crime ; mais quand l’étude la plus réfléchie de la nature m’aura prouvé que tout ce qui végète sur ce globe, le plus imparfait de ses ouvrages, est d’un prix égal à ses yeux, je ne supposerai jamais que le changement de ces êtres en mille autres puisse jamais offenser ses lois ; je me dirai : tous les hommes, toutes les plantes, tous les animaux, croissant, végétant, se détruisant par les mêmes moyens, ne recevant jamais une mort réelle, mais une simple variation dans ce qui les modifie, tous, dis-je, se poussant, se détruisant, se procréant indifféremment, paraissent un instant sous une forme, et l’instant d’après sous une autre, peuvent au gré de l’être qui veut ou qui peut les mouvoir changer mille et mille fois dans un jour, sans qu’une seule loi de la nature en puisse être un moment affectée. Mais cet être que j’attaque est ma mère, c’est l’être qui m’a porté dans son sein. Eh quoi, ce sera cette vaine considération qui m’arrêtera, et quel titre aura-t-elle pour y réussir ? songeait-elle à moi, cette mère, quand sa lubricité la fit concevoir le fœtus dont je dérivai ? puis-je lui devoir de la reconnaissance pour s’être occupée de son plaisir ? Ce n’est pas le sang de la mère d’ailleurs qui forme l’enfant, c’est celui du père seul ; le sein de la femelle fructifie, conserve, élabore, mais il ne fournit rien, et voilà la réflexion qui jamais ne m’eût fait attenter aux jours de mon père, pendant que je regarde comme une chose toute simple de trancher le fil de ceux de ma mère. S’il est donc possible que le cœur de l’enfant puisse s’émouvoir avec justice de quelques sentiments de gratitude envers une mère, ce ne peut être qu’en raison de ses procédés pour nous dès que nous sommes en âge d’en jouir. Si elle en a eu de bons, nous pouvons l’aimer, peut-être même le devons-nous ; si elle n’en a eu que de mauvais, enchaînés par aucune loi de la nature, non seulement nous ne lui devons plus rien, mais tout nous dicte de nous en défaire, par cette force puissante de l’égoïsme qui engage naturellement et invinciblement l’homme à se débarrasser de tout ce qui lui nuit.

– Oh, monsieur, répondis-je tout effrayée au marquis, cette indifférence que vous supposez à la nature n’est encore ici que l’ouvrage de vos passions ; daignez un instant écouter votre cœur au lieu d’elles, et vous verrez comme il condamnera ces impérieux raisonnements de votre libertinage. Ce cœur au tribunal duquel je vous renvoie n’est-il pas le sanctuaire où cette nature que vous outragez veut qu’on l’écoute et qu’on la respecte ? si elle y grave la plus forte horreur pour ce crime que vous méditez, m’accorderez-vous qu’il est condamnable ? Me direz-vous que le feu des passions détruit en un instant cette horreur, vous ne vous serez pas plus...



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