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E-Book, Französisch, 175 Seiten

Lewis Le Moine


1. Auflage 2015
ISBN: 978-963-525-819-2
Verlag: Booklassic
Format: EPUB
Kopierschutz: 0 - No protection

E-Book, Französisch, 175 Seiten

ISBN: 978-963-525-819-2
Verlag: Booklassic
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Voici peut-etre le plus fameux des romans gothiques (ou romans noirs), ces romans qui ont tenu un grande place dans la littérature anglaise de la fin du XVIIIe et du début du XIXe siecle et qui étaient conçus pour tenir le lecteur éveillé d'effroi la nuit.A l'époque de l'Inquisition, Ambrosio, prieur du couvent des Capucins a Madrid, est admiré pour sa vertu et la pureté de sa foi. Les fideles se bousculent pour assister a ses célébrations de messes et tremblent devant ses sermons. Cet homme rigide et pur ne se sent d'amitié que pour un jeune moine, Rosario. Mais celui-ci va révéler sa véritable identité et la vie du prieur va basculer, entraînant de nombreuses victimes dans les pires infamies...

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Chapitre 2
  Reconduit par les moines jusqu’à la porte de sa cellule, le prieur les congédia en homme convaincu de sa supériorité, d’un air où l’apparence de l’humilité luttait contre la réalité de l’orgueil. Il ne fut pas plus tôt seul, qu’il se livra sans contrainte aux enivrements de sa vanité ; en se rappelant l’enthousiasme que son sermon avait excité, son cœur s’enfla de joie, et son imagination lui présenta de splendides visions d’agrandissement. – Quel autre que moi, pensait-il, a subi l’épreuve de la jeunesse, et n’a pas une seule tache sur la conscience ? Quel autre a dompté de violentes passions, un tempérament impétueux, et s’est soumis, dès l’aube de la vie, à une réclusion volontaire ? Je cherche en vain un tel homme ; je ne connais que moi qui sois capable d’une telle résolution. La religion ne peut pas se vanter d’un autre Ambrosio ! Maintenant que me reste-t-il à faire ? rien, que de veiller aussi soigneusement sur la conduite de mes frères que j’ai veillé sur la mienne. Mais quoi ! ne puis-je être détourné de ces sentiers que j’ai suivis jusqu’ici sans m’égarer un instant ? Ne suis-je pas un homme, et comme tel, de nature fragile, et enclin à l’erreur ? Il faut à présent que j’abandonne la solitude de ma retraite ; les plus nobles et les plus belles dames de Madrid se présentent continuellement au monastère, et ne veulent pas d’autre confesseur ; je dois habituer mes yeux à des objets de tentation, et m’exposer aux tentations des sens. Si, dans ce monde où je suis forcé d’entrer, je rencontrais une femme adorable – adorable comme vous – belle madone !… En parlant, il fixa les yeux sur un portrait de la Vierge, qui était suspendu en face de lui : ce portrait, depuis deux ans, était pour lui l’objet d’un culte de plus en plus fervent. Il s’arrêta, et le contempla avec ravissement. – Que cette figure est belle ! poursuivit-il, après un silence de quelques minutes ; que la pose de cette tête est gracieuse ! quelle douceur, et pourtant quelle majesté dans ces yeux divins ! Comme sa joue repose mollement sur sa main ! la rose peut-elle rivaliser avec cette joue ? le lis a-t-il la blancheur de cette main ? Oh ! s’il existait une telle créature, et qu’elle n’existât que pour moi ! S’il m’était permis de rouler sur mes doigts ces boucles dorées, et de presser sur mes lèvres les trésors de ce sein de neige ! Dieu de bonté, résisterais-je alors à la tentation ? Est-ce que je ne troquerais pas contre un seul embrassement le prix de trente années de souffrance ? n’abandonnerais-je pas… Insensé que je suis ! où me laissé-je entraîner par l’admiration de ce tableau ? Arrière, idées impures ! souvenons-nous que la femme est à jamais perdue pour moi. Jamais il n’a existé de mortelle aussi parfaite que cette peinture ; et quand même il en existerait, l’épreuve pourrait être trop forte pour une vertu ordinaire ; mais Ambrosio est à l’abri de la tentation. La tentation, ai-je dit ? pour moi, ce n’en serait point une. Ce qui me charme, considéré comme un être idéal et supérieur, me dégoûterait, devenu femme et souillé de toutes les imperfections de la nature mortelle. Sois sans crainte, Ambrosio ! Sa rêverie fut interrompue par trois coups légers à la porte de sa cellule. Le prieur avait peine à s’éveiller de son délire. On frappa de nouveau. – Qui est là ? dit enfin Ambrosio. – Ce n’est que Rosario, répondit une voix douce. – Entrez ! entrez, mon fils. La porte s’ouvrit aussitôt, et Rosario parut, une petite corbeille à la main. Rosario était un jeune novice, qui devait prononcer ses vœux dans trois mois. Ce jeune homme s’enveloppait d’une sorte de mystère qui le rendait à la fois un objet d’intérêt et de curiosité. Son aversion pour la société, sa profonde mélancolie, sa rigoureuse observation des devoirs de son ordre, et son éloignement volontaire du monde, toutes ces dispositions, si rares à son âge, attiraient l’attention de la communauté. Il semblait craindre d’être reconnu, et personne n’avait jamais vu son visage. Sa tête était toujours enfermée dans son capuchon ; cependant, ce que l’on voyait par hasard de ses traits paraissait beau et noble. Rosario était le seul nom sous lequel il fût connu dans le monastère. Nul ne savait d’où il venait, et lorsqu’on le questionnait sur ce sujet, il gardait un profond silence. Un étranger, dont le riche habit et l’équipage magnifique trahissaient le rang distingué, avait engagé les moines à recevoir le novice, et il avait déposé la somme nécessaire. Le jour suivant il était revenu avec Rosario, et depuis cette époque on n’avait plus entendu parler de lui. Le jeune homme avait soigneusement évité la compagnie des moines : il répondait à leurs civilités avec douceur, mais avec réserve, et laissait voir une inclination marquée pour la solitude. Le supérieur était seul excepté de cette règle générale. Rosario avait pour lui un respect qui approchait de l’idolâtrie ; il recherchait sa société avec l’assiduité la plus attentive, et saisissait avidement tous les moyens d’obtenir ses bonnes grâces. Lorsqu’il était avec le prieur, son cœur semblait à l’aise, et un air de gaieté se répandait sur son maintien et sur ses paroles. Ambrosio, de son côté, ne se sentait pas moins attiré vers ce jeune homme ; pour lui seul, il mettait de côté sa sévérité habituelle. Quand il lui parlait, il prenait insensiblement un ton plus indulgent que d’ordinaire, et nulle voix ne retentissait si douce à son oreille que celle de Rosario. Il reconnaissait les attentions du novice en lui enseignant différentes sciences ; celui-ci recevait ses leçons avec docilité : chaque jour Ambrosio était charmé davantage de la vivacité de son esprit, de la simplicité de ses manières et de la rectitude de son cœur ; en un mot, il l’aimait avec toute l’affection d’un père. Il ne pouvait parfois s’empêcher d’éprouver un désir secret de voir la figure de son élève ; mais sa loi d’abstinence s’étendait jusqu’à la curiosité, et l’empêchait de communiquer son désir. – Père, excusez mon indiscrétion, dit Rosario, tout en plaçant sa corbeille sur la table ; je viens à vous en suppliant. J’ai appris qu’un de mes chers amis est dangereusement malade, et je viens vous demander de prier pour son rétablissement. Si le ciel l’accorde à des prières, assurément ce sera aux vôtres. – Vous savez, mon fils, que vous pouvez disposer entièrement de moi. Quel est le nom de votre ami ? – Vincentio della Ronda. – Il suffit, je ne l’oublierai pas dans mes oraisons, et puisse mon intervention trouver notre trois fois bienheureux saint François favorable ! Qu’avez-vous dans votre corbeille, Rosario ? – Quelques fleurs, révérend père, de celles que j’ai observé que vous préfériez. Voulez-vous me permettre de les arranger dans votre chambre ? – Vos attentions me charment, mon fils. Tandis que Rosario répartissait le contenu de sa corbeille dans de petits vases placés pour cet usage dans diverses parties de la cellule, le prieur continua ainsi la conversation. – Je ne vous ai pas vu à l’église ce soir, Rosario. – Cependant j’y étais, mon père ; je suis trop reconnaissant de votre protection pour perdre une occasion d’être témoin de votre triomphe. – Hélas ! Rosario, j’ai bien peu de droits à ce triomphe : le saint a parlé par ma bouche, c’est à lui qu’appartient tout le mérite. Il paraît donc que vous avez été content de mon sermon ? – Content, dites-vous ? Oh ! vous vous êtes surpassé ! Jamais je n’ai entendu une telle éloquence… excepté un jour. Ici le novice laissa échapper un soupir. – Quel était ce jour ? demanda le prieur. – Celui où notre ancien supérieur, s’étant trouvé subitement indisposé, vous l’avez remplacé dans la chaire. – Je m’en souviens : il y a de cela plus de deux ans. Et étiez-vous présent ? Je ne vous connaissais pas à cette époque, Rosario. – Il est vrai, mon père ; et plût à Dieu que je fusse mort avant d’avoir vu ce jour ! quelles souffrances, quels chagrins j’aurais évités ! – Des souffrances à votre âge, Rosario ! – Oui, mon père ; des souffrances qui, si elles vous étaient connues, exciteraient également votre courroux et votre compassion ! des souffrances qui font tout à la fois le tourment et le plaisir de mon existence ! Toutefois, dans cette retraite, mon cœur est tranquille, n’étaient les tortures de l’appréhension. J’ai abandonné le monde et ses joies pour toujours ; rien ne me reste à présent, rien à présent n’a plus pour moi de charmes, que votre amitié, que votre affection ; si je perds cela, oh ! si je perds cela, craignez tout de mon désespoir ! – Vous appréhendez la perte de mon amitié ? En quoi ma conduite a-t-elle justifié cette crainte ? Connaissez-moi mieux, Rosario, et jugez-moi digne de votre confiance. Quelles sont vos souffrances ? – Vous me haïriez pour mon...



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