Martin Olympe

Tous sensibles et sensiblement différents
1. Auflage 2023
ISBN: 978-2-322-49156-8
Verlag: BoD - Books on Demand
Format: EPUB
Kopierschutz: 6 - ePub Watermark

E-Book, Französisch, 248 Seiten

Entre psychologie et fiction Ce qui reste de l'Humanité erre dans l'Espace étoilé. Les Isos s'interrogent sur les causes de la destruction de la Terre. A une autre époque, le destin d'un homme et d'un chien se confond avec cet univers. Dans cette mise en scène d'une hypersensibilité, des différences, d'une recherche identitaire et d'un regard particulier sur le Monde, l'auteur cherche à toucher celui qui se sent isolé dans sa façon de fonctionner, ainsi qu'à ouvrir les yeux au plus grand nombre. La singularité de l'âme et l'environnement y sont mis en avant. Parcours décalé, humour, mélancolie, symbolisme et mythologies orientales se fondent dans un patchwork coloré où l'imagination rapproche l'Homme des Mondes invisibles. " Et si j'écrivais un livre qui compile les types de sensibilité que je connais ? Je pourrais parler de la mienne et celles de mes amis... De mon parcours de vie, de mes pensées... Peut-être quelqu'un s'y retrouverait-il !?! " Alexis Martin

Alexis est un perpétuel adolescent... Depuis toujours il se cherche, se pose des questions sur le Monde et se trouve souvent en décalage avec lui. Grand sensible à l'imagination débordante, c'est un cerveau rêveur pour qui la nature se contemple avant de s'exprimer. Passionné par l'environnement, il nous le fait découvrir par sa verve douce et poétique: "Champs d'herbes hautes aux couleurs d'argiles parcourus de vies discrètes et immobiles". Il ouvre les yeux sur ce qui nous semble invisible. Chroniqueur depuis plus de dix ans dans une revue naturaliste, c'est en 2019 qu'il commence l'écriture de son premier livre. Il y parle de différences, d'originalités chez lui et chez les autres, de mondes parallèles et de futurs possibles.

Autoren/Hrsg.

Martin, Alexis

Leseproben

– Divine Planète –
* La navette de transit venant de l’Olympus s’arrime à l’unique astroport de Meridon. Un tunnel conduit Jack, Trévis et Olympe vers un immense dôme de verre et d’acier. Ce dernier accueille à lui seul tous les habitants de la planète. Dehors, bien que l’environnement ne présente rien d’hostile, l’atmosphère gonflée de vapeurs de soufre rend l’air irrespirable. Le groupe se retrouve bloqué devant une double porte coulissante. Des bips, des roulements mécaniques et des sifflements indiquent que le règlement de pression s’opère entre le tunnel et l’espace auquel il permet d’accéder... Cela se fait dans un rythme programmé et sous le regard des deux hommes. Olympe, elle, inspecte les lieux, la queue toujours dressée. Du fond de son âme, une voix mystique la guide, la conseille... Alaya, petit chien, tu n’as pas peur ; renifle ces odeurs ! Elles sont chimiques et synthétiques, rien de naturel pour toi. Reste avec ces humains qui, pour l’heure, sauront te rassurer ! La double porte s’ouvre : un robot sur roulette en sort. Cet appareil rectangulaire de couleur noire ne mesure qu’une soixantaine de centimètres de haut pour trente de large. Sur sa face, deux filaments mobiles font office d’organes tactiles. Au-dessus d’eux, un cercle luminescent semble servir d’oeil et de moyen de communication. Le robot prend la parole... : « — Bienvenue, Jack Deneve, Idéaliste F3756 et Trévis Graven, Inspirateur F3124… Je suis Schrödinger JH5. Je vais vous conduire à Shivaye pour la prise en charge du transcripteur. Ensuite, je vous dirigerai vers la matrone Bramedia pour la cérémonie d’initiation. Suivez-moi ! » — Trévis... il parle, il n’utilise pas le réseau mental ! « — C’est normal, Idéaliste, vous n’êtes plus sur le serveur du Cérébro. » — D’accord, la machine... Je n’ai pas l’habitude de communiquer comme ça avec des étrangers, mais bon, nous te suivons ! répond Deneve. En guidant ses invités dans un dédale de conduits métalliques, le robot parle des habitants de cette planète : « — Les seuls êtres biologiques sont Maha Shivaye et Maha Bramedia. Le reste des entités pensantes est constitué d’unités Schrödinger mobiles et statiques, sous le contrôle du calculateur ATT-mère. » — Un calculateur, ben merde, un truc très pragmatique ! Pour Deneve, cette promenade dans les coursives est l’occasion d’exposer son avis sur le « pragmatisme ». En effet, rappelez-vous, le pire ennemi de Jack est la minorité Analyste qui, contrairement à lui, aborde l’Univers par du concret et sans aucun mysticisme. Jack, qui perçoit ce qui l’entoure comme un courant qu’il faut suivre sans comprendre, voit en cette approche prosaïque une remise en cause de ses propres valeurs. Dès qu’il le peut, il exprime sa rancoeur. Mais il n’est pas ici dans l’intimité d’une discussion entre amis. De plus, il n’est pas chez lui. — Ah non, Jack ! tu ne vas pas commencer à râler ! C’est bon, là... on connait tes histoires… Pas ici ! — Fumerie ! Moi, râler ?!? — Même le chien en a marre. Tu radotes ! lâche Trévis en se penchant pour ramasser Olympe. Pour Jack, la balle est lancée, il l’attrape au vol, profitant de ce prétexte pour ronchonner : — Mais tu te fous de ma... Le robot Schrödinger l’interrompt, ils sont arrivés devant les appartements de cette première femme qu’ils doivent rencontrer : « — Quand les unités biologiques auront fini de se disputer, elles pourront entrer dans le laboratoire de Shivaye, je vous attends ici. » Schrödinger JH5 s’arrête devant un sas vitré au travers duquel on peut apercevoir un laboratoire. Tubes à essai, machines analytiques et tableaux remplis de chiffres sont autant de signes que des expériences scientifiques s’y opèrent. Notons qu’en ces Temps modernes, la Science, devenue obsolète, est encore pour certains un loisir comme l’était, jadis, la philatélie. À l’intérieur de la pièce, une femme d’âge mûr pose le matériel qu’elle tient dans les mains ; la pince couverte de sang est abandonnée sur une table où repose la carcasse d’une créature en charpie. Ses traits sont ceux d’une personne de couleur à la coiffure faite de cordelettes noueuses de cheveux entremêlés. Manifestement heureuse de cette visite, elle s’approche du sas. Ses dreadlocks se balancent sur son visage suivant la cadence de ses pas répétés, ceux-ci sont lourds et sans délicatesse. Derrière elle, un peu en contrebas du laboratoire, on peut apercevoir une grande pièce attenante et ouverte. Cette deuxième salle contient une cuve géante remplie d’un liquide épais et verdâtre qui bouillonne... La porte du sas s’ouvre, la discussion entre les personnes peut s’engager ! — Ah ! les voilà... je vous attendais. Entrez dans mon labo, ça fait longtemps que je n’avais plus vu d’hommes ! déclare-t-elle en guise d’accueil. — Moi c’est Trévis. Nous sommes là pour le transcripteur. Le robot derrière la porte nous a dit qu’il fallait d’abord passer par vous ! — Oui, je sais mon chou. Mais que tu es beau... Montre-la-moi, je veux la voir ! répond-elle en avançant les deux bras vers ce jeune visiteur. — Euh… je dois vous montrer quoi, madame ? — S’il te plait, j’attends ça depuis que je suis au courant de votre venue... Je suis excitée. Laisse-moi la toucher ! Reculant de deux pas, Trévis tend Olympe tout en s’exclamant : — Madame Maha... vous ne voulez pas plutôt voir le chien ? La dame arrête son mouvement, quittant des yeux le bas-ventre du garçon, elle croise son regard : — Évidemment mon chou, mais… tu parlais de quoi, toi ? — Ben… de la même chose que vous, je crois ! Refermant ses bras autour de l’animal, elle le porte avec douceur : — Quelle bête magnifique ! Elle est toute nerveuse et toute raide quand je la tiens ! Oh ! tu dois avoir de belles petites entrailles, toi ! S’écartant de ses invités tout en gardant le chien contre elle, elle manifeste l’envie de leur faire découvrir ce sur quoi elle travaille : — Mes chéris, regardez toutes les expériences que je réalise. Là, je me prépare à disséquer un magnifique Rancor, il va bientôt sortir de la bio-imprimante. Il faut juste que je trouve un truc pour l’assommer… un genre de grosse massue. Voyons… j’ai peut-être ça ici, ou là peut-être ? Deneve se penche sur l’oreille de son compagnon pour lui murmurer : — Pardonne cette expression, mais elle n’a pas toutes ses frites dans le même sachet, celle-là ! Reprends-lui le chien avant qu’elle ne l’étripe ! Le jeune homme s’exécute. Il s’approche de la femme en observant au loin la cuve de la bio-imprimante qui bouillonne. Quant à leur hôtesse, elle fouille d’une main dans un fourbi tout en tenant de l’autre le petit canidé. Arrivé à sa hauteur, le garçon lui dit : — Pardon, madame Shiva... je vais reprendre le petit chien. Tiens, en ce qui concerne le transcripteur, on fait quoi ? — C’est très simple, mes chéris, je vous le donne et vous allez chez la Bramedia… Regardez, ce sont les deux casques là-haut. Sur une étagère remplie d’éléments aussi divers que variés trônent deux casques. Ceux-ci sont des coques de métal massives couvertes de câbles et de voyants lumineux. Jack, muni d’un escabeau, se dresse sur la pointe des pieds pour atteindre les objets. Pendant ce temps, l’autre garçon demande plus d’explications. — Mon chou, il faut un casque pour l’animal que l’on veut faire parler et un autre pour un humain qui sert de relais. J'en ai déjà adapté un à la taille de cette adorable créature... Ah, voilà ma massue ! — C’est tout ? Et il n’y a pas de mode d’emploi pour l’utiliser, madame ? Tout en hochant l’index vers le ciel, la femme lui répond en...