Mathieu | Dévastation | E-Book | sack.de
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E-Book, Französisch, Band 3, 240 Seiten

Reihe: Noir espace

Mathieu Dévastation


1. Auflage 2022
ISBN: 978-2-491367-09-1
Verlag: Cabinet D'Édition Plumes Ascendantes
Format: EPUB
Kopierschutz: 6 - ePub Watermark

E-Book, Französisch, Band 3, 240 Seiten

Reihe: Noir espace

ISBN: 978-2-491367-09-1
Verlag: Cabinet D'Édition Plumes Ascendantes
Format: EPUB
Kopierschutz: 6 - ePub Watermark



Une nuit, l'astronome Eric Edner découvre un nouveau corps céleste dans le système solaire. Ce caillou, ou plutôt ce qu'il contient, va troubler la vie sur Terre. Du trouble à la dévastation, il n'y a qu'un fossé, que l'humanité va franchir, un pas après l'autre. Dans ce roman d'anticipation, "l'étranger" devient le révélateur des inconséquences humaines, mises à nu avec un humour féroce. Un roman d'anticipation prenant, drôle et acerbe. En un mot, dévastateur.

Né à Nice, Daniel Mathieu est un coureur de bois, de rivières et de montagnes, amateur de second degré et de produits du terroir. Il résumé sa philosophie en deux pensées : "La Terre serait invivable sans les femmes, l'eau, les arbres et surtout le côtes de Beaune" et "Comme Camus, j'affirme qu'il n'y a pas de vanité intelligente".

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CHAPITRE III
Et pourtant, à l’heure exacte, un appareil qui n’avait rien d’extraordinaire, quelque chose comme un Northrop B-2 Spirit gris clair, se matérialisa au-dessus de la place vide avant d’atterrir dans un bruit feutré. Les yeux du monde s’écarquillèrent : une porte latérale s’abaissa pour devenir une banale rampe et, presque aussitôt, cinq silhouettes apparurent, marchant vers l’unique huissier – italien – qui avait été autorisé à pénétrer sur l’aire d’atterrissage pour accueillir, puis conduire les Koriens. Ce qui frappa d’emblée : leur taille, plutôt homogène, jamais en dessous de deux mètres, et la sobriété de leurs vêtements d’un gris satiné, sans boutons ni fermetures apparents, qui les habillaient comme une peau. Pour le reste, les éclairages ayant été diminués par une sorte de scrupule de courtoisie, il était difficile de se faire une opinion : deux bras, deux jambes, un bassin peu prononcé, presque des corps bâtis sur le modèle grec ancien. L’huissier les accompagna, à travers un itinéraire vidé de toute présence humaine, jusqu’à la grande salle du palais. Les chefs d’État se levèrent à leur entrée, mais restèrent paralysés près de leur chaise, les cinq géants ignorant ostensiblement toute manifestation de civilité. Quand ils furent assis, Disonkor, le chef de la délégation, posa à sa gauche un appareil de la taille et de la forme d’un demi-pamplemousse. Le président français ne put retenir une question : — Monsieur… ? Disonkor le fixa, comme on regarde un serveur dans un restaurant chic. Bien que déstabilisé, le Français continua : — Monsieur, pouvez-vous nous dire la destination de l’objet que vous venez de poser sur la table ? — Oui, mais ce sera la seule question que je tolérerai pour l’instant. Il va transmettre tout ce qui se dira ici à chaque habitant de la planète. Déjà les représentants américain, russe et chinois s’apprêtaient à protester… Un geste de la main, tranchant comme un coup de faux, et l’étrange regard jaune-violet les en dissuadèrent. — À présent, je vais vous présenter notre délégation : Alisonkor, notre grand sage ; Elotikor, notre ingénieure… Tous les regards s’échouèrent sur sa beauté comme sur un récif ; c’était une femme sidérante. Le Français et l’Italien étaient comme hypnotisés par le volume de sa poitrine. — … Eterikor, notre écologiste ; Idoskor, notre écrivain, auquel vous devez le premier message. Je suis Disonkor, chef de cette mission. Il me revient donc de vous expliquer les termes de notre projet et de fixer les limites de vos prérogatives. L’Américain, le Russe et le Chinois roulaient des yeux de furie. — En fait, nous avions prévu de vous contacter d’ici à deux ans, mais les dégâts accélérés que vous faites subir à notre future villégiature nous ont contraints à anticiper cette rencontre. Notre facilité de déplacement fait de votre planète un lieu très accessible pour nous. Ses reliefs, sa végétation, ses paysages en font une destination appréciable. Nous allons donc prendre nos dispositions pour que les Koriens puissent venir sur la Terre, jouir de cette nature qu’ils vénèrent et qui leur fait tant défaut…, au prix de quelques aménagements. Nous allons entamer une phase de concertation au cours de laquelle chaque membre de notre délégation vous entendra et, dans six mois au maximum, nous passerons à la phase de réalisation. « Maintenant, je vais écouter vos questions. Chacun d’entre vous n’aura droit qu’à une seule, à mon initiative. Représentant du Bhoutan pour commencer… L’Américain, le Russe et le Chinois pâlirent de rage. — Monsieur Disonkor… — Monsieur suffira. — Oui… monsieur, vous nous avez présenté M. Eterikor comme écologiste. Donnez-vous à ce mot le même sens que sur Terre ? — Non. Il ne désigne qu’un spécialiste des milieux naturels. Chez nous, l’écologie est la science supérieure. Italie… — Monsieur, pourquoi avez-vous choisi ma langue pour communiquer, plutôt que l’anglais ou l’espagnol ? — Par pur souci sonore et culturel. Je compte d’ailleurs m’installer en Italie. France… — Comment avez-vous prévu d’organiser la phase de négociation ? Et avec qui ? — Chacun de nous chapeautera un continent : Alisonkor, l’Océanie ; Elotikor, l’Amérique ; Idoskor, l’Asie ; Eterikor, l’Afrique et le Moyen-Orient ; moi, l’Europe. Dans ces blocs, nous avons choisi selon nos critères cinq pays qui nous proposeront vingt représentants. Nous sélectionnerons cinq d’entre eux. Il y aura donc vingt-cinq délégués par groupe de négociation, qui seront les interlocuteurs exclusifs de leur Korien de référence. Papouasie… À cet instant, l’Américain était cramoisi de colère et de frustration, le Chinois roulait des yeux furibonds, le Russe rongeait ses ongles pour s’empêcher de hurler, ou de taper sur la table avec sa chaussure comme fit jadis Kroutchev. Ils durent attendre l’intervention du Zaïre, de la Tanzanie, de Nauru et du Nunavut avant que Disonkor ne leur concède la parole. Pendant ce temps, sur la piazza del Campo ne restaient que quelques carabinieri et les journalistes missionnés par leur radio, leur chaîne TV ou leur feuille de chou. De nombreux paparazzi avaient déserté les lieux, lassés de contempler l’aéronef immobile et la place vide. Ceux qui étaient encore là tuaient le temps en fumant ou en débouchant des thermos de café ristretto. Personne n’avait accordé d’attention à un homme qui venait, dans l’ombre d’un redan, d’arracher tous ses vêtements. Bousculant deux carabiniers avant de sauter audessus d’une balustrade métallique, il se mit à courir sur la place, tandis que journalistes, photographes et cameramen lâchaient cigarettes et cafés pour saisir l’événement. L’exhibitionniste trottait en faisant l’avion alors que quelques policiers commençaient à investir l’espace. Ils ne purent rien faire. L’homme sprinta vers le vaisseau korien. La dernière image qu’on capta de lui fut celle d’un trentenaire, mince et musclé, aux cheveux bruns bouclés en bataille, le sexe bringuebalant. À l’instant où il toucha la carlingue, il se désintégra : il ne resta de lui qu’un cône de sable gris. Dans la grande salle du palazzo pubblico, Disonkor donnait enfin la parole aux Américains : — USA… — Monsieur, je tiens à protester… — Une protestation n’est pas une interrogation, c’est une perte de temps. Votre question ? Le traducteur lui ayant restitué dans l’oreillette tout le dédain de l’interruption korienne, le président américain avala péniblement l’humiliation subie devant des milliards de Terriens. Il s’efforça de maîtriser sa voix : — Si une nation, parce qu’elle désapprouve vos procédés et vos projets, s’estime légitime à riposter par la force, comment réagirez-vous ? — Vu l’état primitif de vos armes de dissuasion, à votre place je n’essaierais même pas de froncer les sourcils. Comprenez bien que nous ne tolérerons aucune manifestation d’agressivité. Chine… Quelque part satisfait de la honte infligée à l’Américain, le président chinois avait retrouvé des couleurs et parla dans le micro labial pour la traduction : — Envisagez-vous d’établir des rapports commerciaux avec certaines nations ? — Si vous entendez par là une forme de commerce qui vous rapporterait de l’argent, c’est non. Je parlerais plutôt d’échange de services, avec un logique déséquilibre, vu l’arriération de votre civilisation. Russie… — Monsieur, les Koriens auraient-ils en tête de sanctuariser certaines régions et, à la limite, d’en réclamer la propriété ? — Votre question sera un des objets de la...



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