E-Book, Französisch, 392 Seiten
Meyer Dans l'oeil du juge
1. Auflage 2019
ISBN: 978-2-322-12870-9
Verlag: BoD - Books on Demand
Format: EPUB
Kopierschutz: 6 - ePub Watermark
E-Book, Französisch, 392 Seiten
ISBN: 978-2-322-12870-9
Verlag: BoD - Books on Demand
Format: EPUB
Kopierschutz: 6 - ePub Watermark
La quarantaine, j'y suis depuis l'enfance, j'ai grandi dans cette catégorie. j'ai rencontré cette vieille dame très jeune. Oui! Je n'ai pas usé mes pantalons sur les bancs d'école mais bel et bien troqués contre ceux de l'administration pénitentiaire. D'après un ténor du barreau de Nancy, à la SPA, les détenus seraient mieux logés. Il me manque pas d'idée pour nous torturer, mentalement, psychiquement. Ok! Tu es condamné pour un délit, coupable ou non, mais condamné et pas amendé à subir leur bassesse et leur injustice. Quand tu vois lors d'un entretien avec un expert psychiatre ou psychologue, envoyé par le juge, ne t'accorde que dix minutes pour rendre compte de ta vie, tu as de quoi te poser des questions. je ne suis pas plus mauvais garçon qu'un autre. Je fais en sorte de me faire oublier. J'ai une bonne conduite vis-à-vis du personnel. Pourtant, j'ai prix une peine de six ans, j'en est déjà effectué trois. Je devrais avoir les mêmes privilèges que les autres détenus mais là encore ce n'est pas le cas. Je ne demande pas grand-chose mais seulement quelques jours pour voir mes filles.
J'ai une autre vie, certes pas dans l'originalité mais je suis un bon père pour mes filles.
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Et un soir La porte de ma cellule, s’est ouverte à vingt-trois heures laissant apparaître le visage fermé du surveillant chef. En personne cet alsacien nommé monsieur Stritch dans l’encadrement de cet enfer, m’annonçait la bonne nouvelle. "Meyer, m’avait-il dit, fais ton paquetage, tu es libéré." La cour de cassation avait penché en ma faveur. Une sensation libre envahi mon esprit, en un rien de temps, je suis sorti dans la coursive, sans rien, juste moi, sans rien montrer de soulagement, pas même un signe de faiblesse, juste, j’étais juste froid comme d’habitude, emmené au greffe et ma joie intérieure souriait à la grande porte qui s’ouvrait. Le greffier m’a demandé une adresse, j’ai donné celle de mon avocate, rue de la préfecture à Nice. Afin, de faire poursuivre mon courrier. Nous avons fêté ma libération pendant quelques jours. J’ai regardé le vingt heures sur TF1, j’ai vu M. Badinter fou de rage. Rouge de colère, l’interview crispée et les questions des journalistes plus directes, le ministre a fait des réponses d’impuissance, d’avoir relâché et laisser remonter aux braquages des types aux casiers aussi épais que des annuaires. À la une de ce journal, ce soir-là le casse de plusieurs bijouteries, convoyeur de fond, a fait exploser la joie de voir que la plupart avaient été repris en flagrant délit. Moi, j’avais pensé remonter sur l’Alsace. J’habitais à Mulhouse, avec Ria et Virginie, ma fille, rue pasteur. Mais la justice ne lâche rien. J’ai passé quelques semaines bien. Jusqu’au moment où j’ai appris l’arrestation de maître Wolff. Placée en garde-à-vue, elle était interrogée pour recel, association de malfaiteurs, blanchiment d’argent. Mon nom était remonté comme par magie. Que fallait-il faire ? Partir en cavale, attendre tranquillement les flics. J’étais assez angoissé. Pourtant il fallait réfléchir, mais j’ai continué à vivre normalement avec cette épée au-dessus de la tête tout en fortifiant ma défense. J’ai vu plusieurs avocats de Nice car mon avocate travaillait dans le même barreau. Et ce qui devait arriver arriva, la brigade du crime de Mulhouse a été saisit de l’enquête. Je me suis retrouvé incarcéré à la maison d’arrêt de la même ville. Nous étions toute une équipe à avoir suivi les assauts du moment avant d’avoir été éparpillé dans toute la France. Là, le ciel m’est tombé sur la tête. Un nouveau juge d’instruction avait été nommé à Mulhouse. Monsieur Germain Sengelin, premier juge d’instruction, m’a dit de vive voix, “ moi, la chancellerie ne me manipule pas ”. Une phrase, peut-être la seule que j’ai retenue de lui. Le soir de ma mise en examen pour extorsion de fonds, racket, proxénétisme hôtelier, il m’a dit Meyer réfléchissez bien, sur ce que vous allez me dire au sujet de votre avocat Wolff. Car il avait tout pour confirmer qu’elle ne jouait pas que son rôle d’avocat. Lors de la perquisition de son domicile, ils avaient fait la découverte de fringues appartenant à mon associé qui continuait à gérer encore des enseignes, des bars. Ils avaient aussi appris que quand les tenanciers ne marchaient pas comme il le voulait, ils avaient eu d’énormes problèmes. Pendant la fouille de son appartement, ils avaient fini par retrouver des talons de mandats cash à mon nom. La première question de cet inspecteur avait fusé directement : "Comment expliquez-vous que votre avocate, vous envoyait des mandats, quand vous étiez en détention ? J’ai répondu du tac-o-tac. Monsieur le juge, je vais vous mettre à l’aise de suite. Je suis un voyageur, je ne sais ni lire ni écrire. J’ai demandé à ma famille de déposer de l’argent chez l’avocate. Et quand j’en avais besoin, je lui en demandais. Voilà la provenance de cet argent et le pourquoi du comment l’avocate m’envoyait des mandats." Je me souviens d’une phrase que cette avocate m’avait soufflée un jour lors d’une audience, attention aux paroles prononcées car tu les chantes à Dieu. Ces arrestations avaient bien eu lieu pour rattraper l’erreur de la Cour d’Appel. Mais je n’avais pas dit mon dernier mot. Ils avaient mis Guy et Tony à la maison d’arrêt de Mulhouse. On sortait pratiquement tous les jours pour aller chez le juge d’instruction. Il nous aimait bien. Il avait compris par lui-même que la responsabilité de la chancellerie dans la manipulation de ce dossier, avait pour but de me remettre derrière les barreaux. Il m’a dit textuellement: “ Meyer si tu veux que cela bouge, il faut faire quelque chose pour que le parquet réagisse ”. Alors de retour en détention, j’ai mûrement réfléchi et j’ai demandé au juge de m’accorder un parloir exceptionnel que j’ai adressé avec un écrit adressé à ma femme Ria, mon courrier est bloqué par ses soins. Ce parloir m’a été accordé, ainsi Christine, ma femme est venue me rendre visite. C’étaient les premiers parloirs libres. Lors de ma rencontre avec elle, je lui avais soufflé de contacter “ Les dernières nouvelles d’Alsace ” de prendre rendez-vous avec le rédacteur Chortkel en lui précisant bien qu’il aurait la Une de la presse car une avocate était en jeu. Tout le monde était très intéressé par cette affaire. Elle devait aussi prévenir FR3 Alsace et nous avions convenu d’un jour et une heure précise où nous allions passer à l’action. Avec un vrai spectacle pour l’intérieur de la prison. Mes deux complices de mon affaire et moi avions discuté en promenade, on s’était mis d’accord, chacun devait se couper un doigt pour accompagner une lettre adressée à ces magistrats. Quand nous sommes passés à l’action, une fois le petit doigt coupé, nous devions avaler des lames de rasoirs pour être sûr d’être hospitalisés. Un seul but était visé, car on ne comprenait pas pourquoi cette gentille avocate était incarcérée. C’est ainsi que le scandale a explosé dans les médias. Dans la chambre ou les blouses blanches m’auscultaient, je n’avais plus le bleu en coin qui me surveillait en permanence. Nos femmes étaient présentes, mais elles ont été expulsées, pendant que nous étions en salle d’opération. Les cris redoublaient dans l’affrontement de ces guerrières déchaînées contre, la droiture de la police. Dans un seul élan, on s’est levé tous les trois, une énorme baston dans cet endroit restreint qu’est la salle de soins, s'en est suivi avec l’escorte de képis. Tellement lâches, qu’ils nous avaient gazés et en plus cerise sur le gâteau, ils avaient lancés les chiens pour nous attaquer, peut-être même nous dévorer. Quand le soir le juge Sengelin était venu nous voir, il n’en croyait pas ses oreilles, les médecins eux-mêmes décrivaient les scènes de chaos qui se sont déroulées dans la salle stérilisée pour sauver des vies. Mais ce brave juge, nous a promis de nous remettre en liberté. Derrière sa petite paire de lunettes, son front dégarni qui avait transpiré suite au récit, rendait son air encore plus Alsacien. Quelques jours après, avec un doigt en moins, il m’a fait venir de ma cellule pour me faire signer ma liberté provisoire. Mais en France, le Pays des Droits de l’Homme était plutôt dépeint de sa devise: liberté fraternité égalité. Je n’étais pas arrivé à la maison d’arrêt que le procureur avait fait appel de ce rendu judiciaire. Je n’étais pas sorti que je me suis vu transféré pour celle de Nice. Bien sûr, la chancellerie avait trouvé comment me maintenir en détention deux années de plus. Ils avaient appelé ça, une prise de corps afin d’être présenté à la Cour d’Assise. En tout sept années de privation de liberté, s'étaient passées en provisoire, en attendant notre passage en assises. Il m’était difficile de prouver mon innocence. On ne peut pas le comprendre si on ne l’a pas subi. Moi, je l’ai vraiment vécu. Dans le même temps, Maître Wolff et mes amis étaient passé au tribunal de correctionnel de Mulhouse. Wolff a été défendu par Jean-Louis Pelletier. Guy par Maître Alain Chémama, moi par Maître Michel Cadix, Jean par...