Robert / Lissonnet | Les Dames mortes | E-Book | www.sack.de
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E-Book, Französisch, 212 Seiten

Robert / Lissonnet Les Dames mortes


1. Auflage 2022
ISBN: 978-2-322-44722-0
Verlag: BoD - Books on Demand
Format: EPUB
Kopierschutz: 6 - ePub Watermark

E-Book, Französisch, 212 Seiten

ISBN: 978-2-322-44722-0
Verlag: BoD - Books on Demand
Format: EPUB
Kopierschutz: 6 - ePub Watermark



Pays de Caux, un colombier aménagé dans un manoir normand : dans la baignoire gît le corps sans vie de la propriétaire, une scientifique spécialiste ès sciences cosmétiques. Assassinée? Oui, et de manière sophistiquée... L'enquête est menée par la brigade criminelle du Havre, dirigée par un nouveau commandant puisque son précédent patron, Georges Faidherbe, a disparu au cours de la dernière affaire. Faidherbe reparaîtra-t-il au bon moment pour seconder son remplaçant provisoire en difficulté parmi vaches folles qui tourbillonnent autour du plus cauchois des mystères, où se mêlent sciences et techniques d'avant-garde? Les Dames mortes est un roman des métamorphoses, un polar jubilatoire et décapant. Ceci est la réédition du 4ème roman du tandem ROBERT VINCENT

Christian ROBERT, né en 1954, ancien professeur de Lettres Classiques, a signé à ce jour avec son coauteur, 10 romans policiers. Un 11ème sera publié fin 2022, un 12ème est en cours d'écriture.

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4
Le silence des oiseaux
Pendant qu’ils roulaient sur la 15 en direction d’Yvetot, le nouveau commandant prenait des renseignements, balayant d’un œil vif le paysage du plateau qu’ils traversaient : – Comment la famille a-t-elle réagi ? Le lieutenant lâcha sur un ton désabusé, embêté de n’avoir pas grand chose à révéler: – On n’a aucune nouvelle de sa sœur qui vit à Nice. Elle s’est absentée, en voyage peut-être. Sa mère est décédée, il y a plusieurs années. Quant à son père, il est atteint de la maladie d’Alzheimer à un stade avancé. Confié aux soins d’un établissement spécialisé, le pauvre homme n’est plus conscient de rien. Khencheli se frottait de l’index une absence de moustache entre le nez et la lèvre supérieure. – Vous avez réuni quelques informations ? – C’est tout frais. Il paraît que Maud Beuge était une tête chercheuse géniale mais ombrageuse qui se fâche facilement, colérique, caractérielle presque. Elle a quitté avec fracas plusieurs organismes ou sociétés qui l’ont employée : CNRS, L’Oréal, vous voyez le genre. Elle préférait faire cavalier seul. Avec quelque succès. Les responsables des recherches de certaines sociétés préféraient céder à son goût de l’indépendance pour s’assurer, à ses conditions, de sa collaboration. Il paraît qu’on citait son nom en vue d’un prix Nobel. – Vous aviez déjà entendu parler d’elle, lieutenant ? – Jamais. De ce genre de travaux, oui, en quelque sorte. Ma femme se tartine le matin de crèmes antirides à l’ADN végétal, rétinol pur et double sérum à formule phytoconcentrée. Elle a seulement trente ans ! Ça me fait marrer, ces formules scientifiques. – Vous ne vous intéressez pas aux sciences ? – Si, aux sciences occultes depuis quelque temps. Mais la biochimie, je redécouvre. – Personne ne s’est plaint d’entourloupe ou de chantage de sa part ? – A vrai dire, nous n’avons pas eu assez de contacts mais les gens qui m’ont parlé d’elle l’estimaient. Je crois pouvoir affirmer qu’ils l’admiraient même, tout en admettant qu’elle était invivable. – Cependant quelqu’un l’a tuée... – C’est là tout le problème. Au rond-point de la Jardinerie d’Alliquerville, ils prirent à gauche en direction Fauville. Il leur fallut un moment pour trouver la route étroite menant au hameau de Saint-Sylvère-en-Caux. Très à l’écart de l’ancienne voie romaine, à l’origine, le hameau était constitué de quelques clos-masures qui abritaient autrefois les fermiers des seigneurs locaux. Devant les policiers, les hauts talus moussus éventrés et les colonnades décimées de hêtres pluricentenaires de plus de trente mètres témoignaient de la rage immobilière contemporaine entassant les maisons de lotissement au mépris d’un paysage dessiné à grand-peine au cours des âges. Enfin, ils longèrent un mur de brique, qui enclosait la propriété de la victime, jusqu’à une grille monumentale restée ouverte. Étrela engagea le véhicule dans l’allée d’un parc encadré d’arbres tachetés d’une rousseur automnale. Les deux hommes laissèrent sur leur droite une ancienne écurie et remise ouverte où était garées une berline gris métallisé à côté d’une camionnette blanche. – Deux Peugeot, remarqua Khencheli avec satisfaction. – J’ai les immatriculations, s’empressa de préciser Étrela, désireux de prouver à son nouveau chef qu’il était méticuleux dans la conduite d’une enquête. Ils s’arrêtèrent un peu plus loin à l’angle de la demeure. Il avait cessé de pleuvoir. Un rayon de soleil fusa entre les volutes noires de deux cumulo-nimbus. Une bande de corneilles en profita pour changer de secteur en obliquant brusquement avant de parvenir aux arbres du parc qu’elle évita en lâchant quelques graillements sonores. Les policiers avaient devant eux un manoir qui offrait au sud-ouest une longue façade percée de neuf fenêtres, aussi hautes que des portes, fermées de persiennes blanches sur chacun des deux étages. La façade était rayée de lignes de briques d’un ton chaud alternant avec des rangs de pierre blanche à silex. Du toit d’ardoises très pentu, percé de quatre fenêtres mansardées et quelques lucarnes, jaillissaient cinq orgueilleuses cheminées de briques hautes comme des pinacles de cathédrale. Le commandant Khencheli voulut faire le tour de l’endroit avant d’entrer. Cet orgueilleux ensemble du dix-neuvième avait été construit devant un bâtiment du quinzième siècle en pierre blanche. Le manoir originel, que la nouvelle bâtisse masquait et prolongeait à la fois, était un bâtiment plus modeste de base carrée à tourelle. Cet ancien manoir semblait désormais un appendice incongru collé à l’extrémité de la façade arrière de la construction plus récente. Au-delà, au fond du parc, on devinait la silhouette d’une chapelle gothique, ancienne église paroissiale, aliénée à la Révolution, achetée par les propriétaires du château d’alors. Sur la droite, plus proche, un colombier à larmier de gros silex attestait que Saint-Sylvère avait été un fief noble. – On y va ? demanda Étrela en désignant le colombier. – Pourquoi ? – C’est là que... – Non, je veux voir les gens d’abord, connaître l’environnement –Khencheli fit un geste circulaire d’un doigt pointant le sol– puis me rapprocher progressivement du cœur du problème. Ils revinrent vers la façade principale. Là résidait le couple de gardiens. Les deux hommes furent étonnés du silence qui régnait dans le parc. Après la pluie, le vent était tombé. Le crissement du gravier sous leurs pas était le seul bruit qu’on percevait. Étrela en fit la remarque : – On croirait qu’il n’y a pas un oiseau vivant dans ce parc. C’est étrange, non ? Un long meuglement venu d’au-delà du mur d’enceinte brisa le silence, témoignant d’une présence animale aux environs. – Il y a des vaches, pas loin, en tout cas. Ça vous rassure, lieutenant ? fit Khencheli, narquois. – A moitié, seulement répondit Étrela. Le lieutenant ne renonçait pas à trouver bizarre ce silence des oiseaux. – Déjà la première fois, ça m’avait intrigué, ajouta-t-il. Un auvent soutenu par quatre fines colonnes blanches en fonte protégeait trois portes-fenêtres au milieu de la façade. L’une était ouverte. Ils entrèrent. Étrela héla la gardienne. Ouvrant une porte qu’on devinait à peine au milieu des moulures des parois de panneaux de bois peint de la pièce, apparut bientôt une grande femme aux cheveux gris coiffés en chignon, presque aussi large qu’une armoire à glace, vêtue d’un survêtement de sport sous sa blouse. Campée dans l’embrasure, Mme Roussin portait à la ceinture un trousseau de clefs dont certaines étaient grandes comme des outils de mécanicien agricole. Elle leur fit une grimace en guise de sourire, reconnaissant Victor Étrela. – Ah ! La police. Vous avez de la chance. J’fais un peu de ménage. Faut bien s’occuper. – Madame Roussin, je vous présente le commandant Nizar Khencheli. Il dirige l’enquête. Le commandant voudrait entendre votre récit des faits, si vous voulez bien, visiter un peu la maison, voir le lieu du crime, etc., la routine, quoi. Madame Roussin loucha sur Khencheli en fronçant les sourcils : – On a besoin des étrangers maintenant pour faire la police chez nous ? Étrela allait répliquer, mais le commandant l’arrêta d’un geste : – Laissez, j’ai l’habitude. Puis, s’adressant à la gardienne : – C’est quoi votre petit nom, chère madame ? Surprise...



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