Tarde | Oppositions psychologiques et sociales | E-Book | www.sack.de
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E-Book, Französisch, 240 Seiten

Tarde Oppositions psychologiques et sociales

Exploration des forces sociales antagonistes
1. Auflage 2024
ISBN: 978-2-322-51539-4
Verlag: BoD - Books on Demand
Format: EPUB
Kopierschutz: 6 - ePub Watermark

Exploration des forces sociales antagonistes

E-Book, Französisch, 240 Seiten

ISBN: 978-2-322-51539-4
Verlag: BoD - Books on Demand
Format: EPUB
Kopierschutz: 6 - ePub Watermark



« Oppositions psychologiques et sociales » de Gabriel Tarde est une oeuvre fondamentale qui explore les dynamiques complexes régissant les interactions humaines et les structures sociales. Publié en 1897, cet ouvrage offre une analyse approfondie des forces d'opposition qui façonnent la société et la psyché individuelle. Tarde, pionnier de la sociologie et de la psychologie sociale, développe dans ce livre sa théorie de l'imitation en l'enrichissant du concept d'opposition. Il examine comment les conflits sociaux et les contradictions psychologiques jouent un rôle crucial dans l'évolution sociale et le développement individuel. L'auteur commence par établir une distinction entre les oppositions psychologiques, qui se manifestent au niveau individuel, et les oppositions sociales, qui se jouent à l'échelle collective. Il analyse ensuite comment ces forces antagonistes interagissent et s'influencent mutuellement, créant des dynamiques complexes qui sous-tendent le changement social. Ce livre s'inscrit naturellement dans les catégories « Sociologie », « Psychologie sociale » et « Théorie sociale » sur les plateformes de vente en ligne. Tarde y déploie une approche novatrice qui jette les bases de nombreuses théories sociologiques ultérieures. « Oppositions psychologiques et sociales » ne se contente pas d'être un traité théorique ; il offre des applications concrètes à divers domaines, de la criminologie à l'économie politique. Tarde examine comment les oppositions se manifestent dans différentes sphères de la vie sociale, offrant des insights précieux sur les mécanismes du changement social et de l'innovation. L'ouvrage se distingue par sa capacité à relier les niveaux micro et macro de l'analyse sociale. Tarde montre comment les oppositions individuelles peuvent se transformer en mouvements sociaux plus larges, et inversement, comment les conflits sociétaux influencent la psychologie individuelle. Bien qu'écrit il y a plus d'un siècle, « Oppositions psychologiques et sociales » reste d'une étonnante actualité. Les réflexions de Tarde sur la nature dialectique du progrès social et sur le rôle des contradictions dans l'innovation continuent d'éclairer notre compréhension des dynamiques sociales contemporaines.

Gabriel Tarde (1843-1904) fut un sociologue, criminologue et psychologue social français dont l'oeuvre a profondément influencé le développement des sciences sociales. Né à Sarlat dans une famille de juristes, il développe très tôt un intérêt pour l'étude des comportements sociaux et des phénomènes criminels. Sa théorie de l'imitation, centrale dans sa pensée sociologique, émerge de ses observations des comportements criminels et de leur propagation. Dans « Oppositions psychologiques et sociales », Tarde enrichit cette théorie en explorant le rôle crucial des forces d'opposition dans la dynamique sociale. L'approche de Tarde en psychologie des conflits et en analyse sociétale marque une rupture avec les théories sociologiques dominantes de son époque. Sa conception de la dialectique sociale, qui voit dans les oppositions un moteur de l'innovation sociale, anticipe de nombreux développements ultérieurs en sociologie et en psychologie sociale. Au-delà de ses contributions théoriques, Tarde s'intéresse à des applications pratiques, notamment dans le domaine de la criminologie. Ses travaux sur les dynamiques d'opposition dans différentes sphères sociales ont eu une influence durable, inspirant des générations de chercheurs en sciences sociales. Bien que parfois éclipsé par ses contemporains, l'héritage intellectuel de Gabriel Tarde connaît un regain d'intérêt au XXIe siècle. Sa vision nuancée des interactions entre psychologie individuelle et phénomènes sociaux, telle qu'exposée dans « Oppositions psychologiques et sociales », trouve une nouvelle pertinence à l'ère des réseaux sociaux et des mouvements sociaux globalisés.

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Première partie
Oppositions psychologiques
I Nous voici au cœur même de notre sujet. C'est ici que toutes les idées antérieurement émises doivent trouver leur confirmation ou leur écueil, que toutes les oppositions mathématiques, physiques, vivantes, doivent s'éclairer d'un nouveau jour ou révéler leur inanité. J'espère parvenir à démontrer que nulle part plus qu'en psychologie n'apparaissent avec évidence, d'une part, la réalité et l'importance du rapport d'opposition, d'autre part, sa subordination à celui de variation et d'originalité. Nous allons voir s'y déployer toutes les formes d'oppositions, qualitatives et quantitatives, mises au service d'une exubérance d'impressions fugitives et uniques en soi, caractère si frappant du monde de la conscience qu'on a pu, avec une apparence de raison, affirmer que rien n'y dure, que rien ne s'y répète, que rien n'y est susceptible de plus ni de moins, d'augmentation ni de diminution véritable{1}. Si l'on veut voir clair en psychologie, la première chose à faire est d'y démêler, dans les innombrables combinaisons d'éléments hétérogènes qu'elle nous offre, la présence de deux quantités irréductibles, qu'on peut appeler comme on voudra, mais que j'appelle croyance et désir. Tant qu'on n'a pas isolé par abstraction ces deux éléments simples, toujours inextricablement emmêlés entre eux et avec quelque élément affectif, la psychologie est semblable à la chimie avant l'isolement de l'oxygène. Ces deux quantités, en effet, sont les seules choses identiques à elles-mêmes qu'il nous soit donné d'observer directement ou par une induction légitime, d'un bout à l'autre de l'échelle mentale, du plus bas degré de la psychologie animale ou infantile au plus haut degré de la psychologie humaine ou adulte. Il n'est pas une de nos sensations peut-être, visuelle, acoustique, sonore, tactile ou autre, qui soit la même chez l'homme et les animaux supérieurs, et, à coup sûr, beaucoup d'animaux ont un clavier sensationnel profondément différent du notre, plus étendu sur tel point, plus restreint ailleurs, compose de touches qui nous manquent. Et l'on peut s'expliquer, notamment, par un sens électrique, qui nous fait défaut, ou par un prodigieux et inimaginable développement de l'odorat, la merveille de certaines migrations. Mais le dernier des animaux, comme l'enfant qui vient de naître, nous donne des signes manifestes de désir ou de répulsion plus ou moins énergique a l'égard de certains objets et, bientôt après, des marques non moins claires d'affirmation ou de négation qui, pour n'être point verbales, ne laissent pas d'être distinctes et susceptibles aussi de degré. Tout animal qui reconnaît sa proie affirme, in petto, que ce qu'il voit est semblable à ce qu'il a déjà vu et mange, et tout animal qui discerne telle espèce de nourriture comme n'étant point celle qui lui convient fait une proposition négative sans le savoir. Tout discernement implique une négation, comme toute reconnaissance une affirmation. Pas d'animal non plus, pas de nouveau-né, qui n'exprime souvent, par ses attitudes et ses gestes, son passage graduel du doute à la conviction parfaite, positive ou négative. Il me semble que les psychologues physiologistes, s'ils s'étaient aidés ici des lumières que la biologie leur fournit, au lieu de se restreindre au faible secours de la physiologie cérébrale, encore à édifier, n'auraient pu s'empêcher de reconnaître le rôle singulier de la croyance et du désir, leur persistance identique attestée par la comparaison des animaux, et leur dualité irréductible où se reflète le double fonctionnement continuel, centripète et centrifuge, de la vie en général, de la vie nerveuse en particulier. Par la croyance, par le saisissement attractif et assimilateur, l'être psychique acquiert et s'accroît; par le désir, par l'expansion de soi, il s'extériorise et se dépense. Mais, faute de s'attacher à ces comparaisons, la plupart des psychologues ont négligé de faire des analyses nécessaires. Les plus pénétrants même précisément parce qu'ils sont trop subtils, ont méconnu l'identité de la croyance ou du désir à travers leurs degrés infinis d'augmentation ou de diminution, et y ont vu autant de changements de nature, parce qu'ils ont confondu l'un et l'autre avec l'état affectif, - sensationnel ou émotionnel, - qui s'ajoute à chacun de ces degrés pour les qualifier. Il est certain que la conviction, au moment ou elle s'établit en nous à la suite d'hésitations d'esprit, est escortée d'un sentiment particulier de plaisir et de peine et apparaît comme un état d'âme tout autre que les états qui l'ont précédé. Il est certain aussi que la foi religieuse, cette croyance émouvante et plus ou moins voulue, enracinée des l'enfance, a un ton sentimental, un timbre psychique pour ainsi dire, qui la distingue fortement de la foi scientifique. Mais, pour continuer la métaphore, faites abstraction des harmoniques qui constituent le timbre, et nous retrouvons le même son fondamental à des degrés différents d'intensité. Pourquoi ne pas dire aussi bien que la conviction d'un géomètre aveugle, quand il expose un théorème, n'a rien de commun avec la conviction de ses élèves doués de la vue, parce que ceux-ci imaginent visuellement et celui-là tactilement le cube ou la sphère dont ils parlent ? Je n'ai pas à rechercher les conditions cérébrales, physiologiques, de la croyance et du désir. C'est l'affaire des physiologistes. Il se peut que ces conditions soient très complexes, ce qui n'empêcherait nullement ces deux actes d'être subjectivement des faits premiers et indécomposables, d'où il faut partir en psychologie et en sociologie. Schopenhauer a pu, avec l'assentiment de la science, résoudre en désirs, sous le nom de volontés, toutes les forces motrices et fonctionnelles de la nature. Il aurait tout aussi aisément universalisé la croyance. C'est surtout quand on arrive à la science sociale, que le caractère primitif, quantitatif, irréductible, de la croyance et du désir, leur omniprésence et leur importance majeure, se laissent clairement apercevoir. Il n'est peut-être pas de meilleur contrôle de la psychologie que la sociologie. Pour parler avec plus d'exactitude, la psychologie n'est rien, si ce n'est ce que la biologie et la sociologie ont de commun. Elle a deux faces, la face psychophysiologique et la face psychosociologique. Les psychologues, jusqu'à ces dernières années, ont eu le tort de ne regarder attentivement que la première : leur analyse s'est beaucoup servie des secours que lui prêtait l'étude de la pathologie cérébrale notamment et de l'hypnotisme, celui-ci leur permettant par ses simplifications exceptionnelles, celle-là par ses grossissements exagérés, de mieux percevoir des faits restes confus et embrouillés à l'état normal. Mais le monde social leur offrait aussi une autre sorte de verre grossissant dont ils ont beaucoup moins fait usage, bien qu'il ait l'avantage d'être infiniment plus clair, plus explicatif, plus commode même à manier. Dans une foule ou une secte, dans une nation, tel état ou tel penchant de l'âme s'étale sous un jour plus vif qui le fait saisir à nu. Or il n'est pas de peuple ou n'apparaisse de très bonne heure et ne se développe incessamment, avec les traits de plus en plus marques d'une vraie quantité homogène et mesurable, la notion de valeur, l'idée non seulement économique, mais sociale par excellence, au fond de laquelle on ne découvre que croyances et désirs combinés et accumulés. - Parmi les rapports du moi avec les autres êtres, ses relations avec les autres moi se signalent éminemment : par elles se fortifient avec une intensité singulière et l'exactitude de ses répétitions (habitudes, travaux), et l'énergie de ses oppositions (combats, discussions), et aussi, et surtout, par ces moyens mêmes, la profondeur de son originalité propre. Mais, pour le moment, je n'insiste pas à cet égard, ayant l'intention de revenir sur ce sujet. Achevons de jeter rapidement un coup d'œil général sur l'ensemble de la vie mentale, avant de la parcourir avec plus de détail pour y herboriser, pour ainsi dire, des oppositions et les interpréter. L'enfant, comme l'animal, naît crédule et désireux; son âme pure, pour ainsi parler{2}, consiste en cette double virtualité ou...



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