Bouglé | De la Sociologie à l'Action sociale | E-Book | www.sack.de
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E-Book, Französisch, 60 Seiten

Bouglé De la Sociologie à l'Action sociale

Pacifisme - Féminisme - Coopération
1. Auflage 2021
ISBN: 978-2-322-38378-8
Verlag: BoD - Books on Demand
Format: EPUB
Kopierschutz: 6 - ePub Watermark

Pacifisme - Féminisme - Coopération

E-Book, Französisch, 60 Seiten

ISBN: 978-2-322-38378-8
Verlag: BoD - Books on Demand
Format: EPUB
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RÉSUMÉ : "De la Sociologie à l'Action sociale" de Célestin Bouglé explore les dynamiques sociales à travers les prismes du pacifisme, du féminisme et de la coopération. L'ouvrage propose une analyse rigoureuse des fondements sociologiques qui sous-tendent l'action sociale, en s'appuyant sur des théories et des exemples concrets. Bouglé, en tant que sociologue influent du début du XXe siècle, offre une perspective unique sur la manière dont les idées sociologiques peuvent être traduites en actions concrètes pour promouvoir le changement social. Le livre aborde les défis et les opportunités liés à la mise en oeuvre de pratiques pacifistes, l'émancipation féminine et le développement de structures coopératives. Bouglé examine comment ces mouvements interagissent et se renforcent mutuellement pour créer une société plus équitable et harmonieuse. En mettant en lumière les interactions entre théorie et pratique, l'auteur encourage les lecteurs à réfléchir à leur rôle dans la transformation sociale. Ce livre est une ressource précieuse pour les étudiants, chercheurs et praticiens intéressés par l'application des principes sociologiques dans le contexte contemporain. L'AUTEUR : Célestin Bouglé (1870-1940) était un sociologue français reconnu pour ses contributions significatives à la sociologie et à la philosophie sociale. Professeur à l'École Normale Supérieure et à l'Université de Paris, Bouglé était un fervent défenseur des idées républicaines et humanistes. Il a joué un rôle clé dans la diffusion des idées d'Émile Durkheim, contribuant à l'établissement de la sociologie comme discipline académique en France. Bouglé s'est intéressé à divers sujets, allant des castes en Inde à la coopération économique en Europe. Son travail sur l'interaction entre sociologie et action sociale a influencé de nombreux penseurs de son époque. En plus de ses contributions académiques, Bouglé a été actif dans la promotion de réformes sociales, notamment dans le domaine de l'éducation et des droits des femmes. Son engagement pour une société plus juste et pacifique se reflète dans ses écrits, qui restent pertinents pour les débats contemporains sur l'égalité et la justice sociale.

Célestin Bouglé fut un universitaire très en vue dans l'entre-deux guerres, avant de tomber dans l'oubli. Au point que sa production scientifique autant que son investissement institutionnel dans les sciences sociales, et en particulier dans la sociologie, sont aujourd'hui peu connus en dehors de quelques spécialistes. Normalien, agrégé de philosophie (il a été reçu 1er en 1893), docteur ès lettres en 1899, il est, avec Émile Durkheim, l'instigateur principal du lancement de la revue L'Année Sociologique, dans laquelle il jouera un rôle non négligeable. Esprit libre et indépendant, spiritualiste de coeur, il est rallié à la cause de la science positive dont il entrevoit les promesses dans la sociologie naissante. Néanmoins, il gardera toujours ses distances avec la sociologie durkheimienne... non sans lui faire profiter de son aura institutionnelle et d'un dense réseau de relations construit durant sa riche vie professionnelle : il a été notamment maître de conférences de philosophie sociale à la Faculté des Lettres de Montpellier (1898), professeur à la Faculté des Lettres de Toulouse (1900), titulaire de la chaire d'économie sociale (Sorbonne, 1919-1940), directeur-adjoint (1927-1935), puis directeur de l'École Normale Supérieure (1935-1940). Républicain militant très engagé lors de l'Affaire Dreyfus et la Grande Guerre, membre du Parti Radical-Socialiste (il est plusieurs fois candidat - malheureux - à la députation), il est un des premiers adhérents de la Ligue des Droits de l'Homme créée en 1898, avant de devenir son vice-président entre 1911 et 1924.
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La coopération intellectuelle internationale 4

Il y a bien des façons de concevoir la vie de la Société des Nations. On peut, par exemple, s'efforcer de la réduire aux attributions les plus simples qui seraient nécessaires pour empêcher la guerre : aux attributions juridiques; un tribunal, c'est tout ce qu'on lui demande. Une Cour permanente internationale devant qui seraient portés les différends qui risquent de lancer les nations les unes contre les autres, c'en serait assez pour faire régner l'ordre nouveau que les peuples réclament.

Conception trop étroite, pensent beaucoup d'autres « pacifistes » qui peuvent s'appuyer à une tradition déjà ancienne. Il ne faut pas craindre d'ajouter, aux institutions proprement juridiques, des institutions de toutes sortes qui rendent sensible la solidarité entre les nations en multipliant pour elles les occasions d'action commune. Le vieil adage veut être renversé. Sans doute il n'y a pas de société sans droit. Inversement il n'y a pas de droit sans société. Le désir d'une solution juridique des conflits ne naît qu'entre parties qui déjà se sentent unies et ont des raisons de le rester. L'arbre du droit lui-même ne porte ses fruits que sur un sol tourné et retourné par un esprit de solidarité active. C'est pourquoi souhaitons que de plus en plus les nations travaillent ensemble et de toutes façons. Pour devenir plus sûrement justiciables d'un même droit, qu'elles se rencontrent, sur toutes sortes de terrains, en collaboratrices.

Saint-Simon n'avait pas tort, qui pour faire sortir l'Europe de l' « état violent » où elle était plongée, déclarait qu'il y faudrait non seulement une extension du parlementarisme, une homogénéité croissante des institutions politiques, mais des travaux d'intérêt général entrepris en commun : c'est le meilleur moyen de rendre le globe matériellement habitable; c'est aussi celui d'y faciliter, par des liens multipliés, l'installation de la paix.

Qui suit cette pente se réjouira, bien loin de s'en effrayer, de toutes les tâches, de toutes les fonctions que l'on confie à l'organisme de la Société des Nations. C'est ainsi, pense-t-on, que celui-ci deviendra grand, et d'une puissance progressivement irrésistible.

Mesures d'hygiène pour enrayer les épidémies, lutte contre la traite des blanches ou le trafic des stupéfiants - sans parler des enquêtes et des « recommandations » qui tendent à généraliser et à coordonner des lois protectrices du travail industriel - on sait de combien de façons diverses, déjà, se manifeste l'activité des Commissions ou des Bureaux concentrés à Genève. Le travail intellectuel ne devait-il pas, un jour ou l'autre, être entraîné dans le même orbite ?

Dans l'Europe appauvrie, mais plus encore déséquilibrée et comme désaxée par la guerre, ce n'est pas seulement la reconstruction matérielle qui importe. L'intelligence aussi, au sortir de la catastrophe, apparaît comme une grande blessée, une grande mutilée. Elle a plus de peine qu'avant à tenir sa place, à remplir son office. Et ceci est peut-être particulièrement dangereux pour la vie des institutions que la Société des Nations essaie de mettre sur pied. Il faut à ces organismes nouveaux une atmosphère morale sans laquelle ils s'anémieraient vite. Or si les penseurs, les lettrés, les savants sont mal outillés pour coopérer de nation à nation, si a l'intérieur même de chaque nation les moyens d'action dont ils disposent se raréfient et leur rayon d'action se rétrécit, l’œuvre d'apaisement rêvée n'en serait-elle pas retardée dangereusement ? Il est dangereux de laisser le monde au seul gouvernement des intérêts matériels. Non moins dangereux de l'abandonner aux impulsions passionnelles. Contre des calculs cyniques ou contre des instincts aveugles il importe que soient prêtes à faire front, si besoin est, les puissances de réflexion informée dont dispose l'humanité moderne. La lumière est bonne, la lumière est saine. Pour faire reculer les fauves qui continuent de rôder autour de nous, élevons ensemble la lampe du travail, élargissons-en le cercle lumineux. Telle est la conviction dont la masse des pacifistes est animée ; tel est le postulat, si l'on veut le premier article de la foi qui leur est commune. Et c'est pourquoi ils applaudissent aux efforts, ils sont prêts à collaborer au travail de la Commission de Coopération intellectuelle instituée par la Société des Nations.

*

* *

Le premier point sur lequel l'attention s'est portée, c'est la situation matérielle qui est faite, depuis la guerre, à ceux qu'on appelle les intellectuels, à ceux qui vivent moins du travail de leurs mains que du travail de leurs cerveaux, à ceux qui se trouvent être par profession les serviteurs de l'esprit.

L'honneur d'avoir poussé le premier cri d'alarme revient ici, semble-t-il bien, à la C. T. I., à la Confédération des Travailleurs Intellectuels qui s'est fondée chez nous pour sauvegarder les intérêts d'une catégorie de travailleurs qui lui paraissent spécialement menacés depuis la guerre. Professeurs ou ingénieurs, savants ou artistes, on sait assez que les intellectuels n'ont pas pris rang parmi ceux qu'on appelle sinistrement les profiteurs de la guerre : ils n'ont pas pris leur part du lourd tribut que l'industrie ou le commerce ont pu prélever sur les nations pantelantes. D'autre part, ils ne sont pas des salariés à proprement parler. Il leur a été impossible, dans bien des cas, d'obtenir par une action concertée les augmentations qu'ont su imposer les ouvriers d'usine, au fur et à mesure, que renchérissait la vie. Tant et si bien que cette sorte de classe moyenne, intermédiaire entre capitalistes et salariés, risquerait de se trouver écrasée et lentement broyée, comme entre deux meules.

Les Fouriéristes disaient que dans les revenus de toute entreprise il faut faire la part du capital, du travail et du talent : il semble bien que depuis la guerre, le talent se trouve de plus en plus réduit à la portion congrue.

Sans doute convient-il, en cette matière même, de ne rien exagérer et de ne pas égarer, sous prétexte de la frapper, l'opinion. On répète quelquefois : « Un professeur aujourd'hui est moins bien payé qu'un balayeur. » Cela ne correspond sûrement pas à la moyenne des cas. Dans la moyenne des cas, les intellectuels gardent, tout compte fait, des privilèges indéniables. Ce qui reste vrai, c'est que, par les secousses de la guerre, ils ont été comme décalés. Ils ont descendu d'un ou de plusieurs degrés dans l'échelle économique. Ils ne retrouveront plus aussi facilement le loisir, la liberté d'esprit nécessaires à l'exercice de leurs fonctions sociales. Et d'ores et déjà on voit se tarir, au profit des carrières industrielles, le recrutement d'un certain nombre de carrières intellectuelles, indispensables pourtant à la vie de l'ensemble.

Le danger est réel, C'est pourquoi les intellectuels font bien de se fédérer, à l'intérieur des frontières et par-dessus les frontières, pour le signaler à l'attention des gouvernements et de l'opinion. Ils font bien de préparer les campagnes nécessaires pour que les traitements soient relevés s'il s'agit de fonctionnaires, ou pour que soit assurée, au savant aussi, une participation au rendement industriel de ses inventions.

Pour que ces campagnes portent leurs fruits, encore importe-t-il que la situation de fait soit précisée, à l'aide d'une méthode objective, par quelque autorité indiscutable. C'est ici un premier rôle grandement utile que peuvent jouer les organismes créés par la Société des Nations. En fait, la Commission de Coopération intellectuelle et le Bureau international du Travail ont commencé des enquêtes. Ils ont lancé des questionnaires dont on peut attendre nombre de renseignements précieux.

Quiconque croit à la nécessité de sauver l'intelligence, pour préparer une paix digne de ce nom, doit seconder d'abord la confection de cet immense procès-verbal, nécessaire aujourd'hui pour que se puisse entreprendre, de façon méthodique, le relèvement du niveau de vie des intellectuels.

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Tâche urgente sans doute, mais enfin ce n'est qu'une préface. Les intellectuels ne sont que les gardiens du phare. Ce qui importe au monde c'est que la lumière du phare rayonne aussi loin que possible. C'est donc la lampe elle-même qu'il convient d'alimenter. C'est la vie de...



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