Corbière | Les Amours jaunes | E-Book | www.sack.de
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E-Book, Französisch, 214 Seiten

Corbière Les Amours jaunes

Recueil de poésie de Tristan Corbière
1. Auflage 2022
ISBN: 978-2-322-46562-0
Verlag: BoD - Books on Demand
Format: EPUB
Kopierschutz: 6 - ePub Watermark

Recueil de poésie de Tristan Corbière

E-Book, Französisch, 214 Seiten

ISBN: 978-2-322-46562-0
Verlag: BoD - Books on Demand
Format: EPUB
Kopierschutz: 6 - ePub Watermark



RÉSUMÉ : "Les Amours jaunes" est un recueil de poésie signé Tristan Corbière, un poète souvent méconnu du grand public mais dont l'oeuvre est d'une richesse inégalée dans la littérature française du XIXe siècle. Publié en 1873, ce recueil rassemble des poèmes qui oscillent entre l'ironie mordante et la mélancolie profonde, reflétant les émotions complexes de l'auteur. Corbière, avec un style unique, se distingue par sa capacité à jouer avec les mots et les formes, créant des vers qui défient les conventions poétiques de son temps. Le recueil est imprégné d'un sentiment de marginalité et de rébellion, caractéristiques de la vie de Corbière lui-même, un être souvent en décalage avec la société. Les thèmes abordés, tels que l'amour, la mort, et la solitude, sont traités avec une sensibilité exacerbée et un regard acerbe sur le monde. La couleur "jaune" dans le titre symbolise à la fois la maladie, la jalousie et la lumière, des éléments qui traversent les poèmes de manière récurrente. "Les Amours jaunes" est une invitation à explorer un univers poétique où chaque mot est choisi avec soin, chaque vers est une fenêtre ouverte sur l'âme tourmentée de son créateur. Ce recueil demeure une oeuvre incontournable pour quiconque s'intéresse à la poésie moderne et à l'évolution des formes littéraires. L'AUTEUR : Tristan Corbière, de son vrai nom Édouard-Joachim Corbière, est né le 18 juillet 1845 à Morlaix, en Bretagne. Fils d'un écrivain à succès, il a grandi dans un environnement littéraire mais a toujours préféré les marges de la société aux salons parisiens. Souffrant de problèmes de santé chroniques, notamment de la tuberculose, il a vécu une grande partie de sa vie en reclus, ce qui a fortement influencé son oeuvre. Corbière n'a publié qu'un seul recueil de poésie de son vivant, "Les Amours jaunes", qui est passé inaperçu à sa sortie en 1873. Ce n'est qu'après sa mort, à l'âge de 29 ans, que son génie a été reconnu, notamment grâce à Paul Verlaine qui l'a inclus dans son essai "Les Poètes maudits". Corbière est aujourd'hui considéré comme un précurseur du symbolisme et du modernisme, admiré pour son style anticonformiste et son regard critique sur la société. Sa poésie, marquée par l'ironie et la désillusion, continue d'inspirer les lecteurs et les poètes contemporains. Bien que sa vie ait été courte, son influence sur la littérature française reste indéniable, et ses oeuvres sont étudiées pour leur contribution unique à l'évolution de la poésie.

Tristan Corbière, né le 18 juillet 1845 à Ploujean et mort le 1er mars 1875 à Morlaix, est un poète français, proche du symbolisme, figure du « poète maudit ». Auteur d'un unique recueil poétique, "Les Amours jaunes".
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Tristan Corbière


Le 1er mars 1875, dans la trentième année de son âge, s’éteignait à Morlaix un pauvre être falot, rongé de phtisie, perclus de rhumatismes et si long et si maigre et si jaune que les marins bretons, ses amis, l’avaient baptisé (la Mort).

Il portait à l’état-civil le nom prédestiné de Corbière : une « corbière », c’est, dans la langue maritime, le liseré de côtes sur lequel s’exerce la surveillance des douaniers et qui est hanté par la contrebande et la quête des épaves. Poète, il garda le nom, mais remplaça ses prénoms (Édouard-Joachim) par celui de Tristan, peut-être en souvenir de ce Tristan de Léonois qui fut la première et la plus illustre victime des fatalités de la passion, peut-être pour obéir à la mode romantique des prénoms moyenâgeux, peut-être pour se moquer de lui-même et de sa figure d’enterrement, peut-être pour toutes ces raisons à la fois. Et, par bravade ou par sympathie, il donna le même nom à son chien, le plus crotté des barbets d’Armorique. Ils n’allaient jamais l’un sans l’autre. On n’a pas encore oublié les deux Tristan à Roscoff, où se déroulèrent, de 1866 à 1872, les plus palpitants chapitres de leur carrière accidentée. La famille Corbière possédait dans ce « trou de flibustiers », près de l’église italienne de Notre-Dame de Croaz-Batz, une vieille maison du XVIesiècle qu’elle avait aménagée en villa pour ses résidences d’été ; son arrivée mettait régulièrement en fuite les deux fantoches qui, plutôt que de se plier à la régularité d’une existence bourgeoise, préféraient s’accommoder d’un simple hamac chez un pêcheur du voisinage. En automne seulement, au départ de ses hôtes, ils réintégraient la villa familiale. Tristan Corbière prenait possession du salon et y remisait son canot, dont il faisait son lit ; Tristan le chien couchait à l’avant, dans une manne à poissons !

Ces excentricités – et d’autres moins innocentes – valurent rapidement à leur auteur une manière de célébrité locale, d’assez mauvais aloi d’ailleurs. Transportées à Paris, elles n’intéressèrent que quelques artistes amis du pittoresque et, quand Tristan Corbière, dans les derniers mois de 1873, s’avisa de publier chez les frères Glady son premier et unique recueil de vers, , le livre, malgré le tire-l’oeil du titre, passa totalement inaperçu. Corbière mourut peu après ; les Glady déposèrent leur bilan et tout parut consommé : le soleil des morts fut seul à se pencher, pendant huit longues années, sur cette ombre douloureuse et grimaçante comme les gargouilles de nos cathédrales. Il est fort possible, en effet, et j’encroirais volontiers M. Luce et M. Paterne Berrichon, qu’un exemplaire des , découvert sur les quais par le dessinateur-poète Parisel, ait été communiqué d’assez bonne heure aux « Vivants », le cénacle poétique fondé en 1875 par Jean Richepin, Raoul Ponchon, et Maurice Bouchor. Mais il faut donc que les membres du cénacle aient gardé jalousement pour eux cette révélation, car il n’en transpira rien dans le public jusqu’en 1883. C’est seulement à la fin de cette année-là que Pol Kalig, pseudonyme du Dr Chenantais, cousin et ami de Corbière, parla des à M. Léo Trézenic, lequel dirigeait, avec Charles Morice, une petite revue d’avantgarde nommée où Verlaine collaborait. On sait le reste et comment Verlaine, à qui Morice et Trézenic avaient porté l’exemplaire prêté par Pol Kalig, le lut, s’enflamma et rédigea, séance tenante, l’étude fameuse qui ouvre sa série des :

« Tristan Corbière fut un Breton, un marin et le dédaigneux par excellence, Comme rimeur et comme prosodiste il n’a rien d’impeccable, c’est-à-dire d’assommant… Son vers vit, rit, pleure très peu, se moque bien et blague encore mieux. Amer d’ailleurs et salé comme son cher Océan, nullement berceur ainsi qu’il arrive parfois à ce turbulent ami, mais roulant comme lui des rayons de soleil, de lumière et d’étoiles, dans la phosphorescence d’une houle et de vagues enragées !… Il devint Parisien un instant, mais sans le sale esprit mesquin : de la bile et de la fièvre s’exaspérant en génie et jusqu’à quelle gaieté !… »

Suivaient quelques citations : , etc.

« Du reste, ajoutait Verlaine – qui donnait cependant et avec raison la préférence au Corbière marin et breton sur le Corbière parisien, – il faudrait citer toute cette partie du volume, et tout le volume, ou plutôt il faudrait rééditer cette oeuvre unique, , parue en 1873, aujourd’hui introuvable ou presque, où Villon et Piron se complairaient à voir un rival souvent heureux, – et les plus illustres d’entre les vrais poètes contemporains un maître à leur taille, au moins ! »

I

Sept ans devaient s’écouler avant qu’un éditeur se rendît à la sommation du « pauvre Lélian ». La gloire de Corbière, en 1891, avait pourtant commencé d’émerger à la lumière des vivants, mais ce n’était encore qu’une gloire de cénacle. Le public et l’Académie l’ignoraient. Catulle Mendès, l’éternel pasticheur dont Corbière dérangeait les ambitions rétrospectives et qui travaillait à se donner pour un précurseur du symbolisme, lui contestait – ainsi qu’à Rimbaud d’ailleurs – toute influence sur la nouvelle génération poétique et l’appelait un « Pierre Dupont bassement transposé, vilainement parodié ». Mais Charles Morice, Jules Laforgue, Gustave Geffroy, Léon Bloy, Jean Ajalbert, Sutter-Laumann, Olivier de Goureuff, d’autres que j’oublie, se rangeaient à l’opinion de Verlaine et parlaient de Corbière avec la plus sincère admiration.

Sans doute, ils n’acceptaient pas tout du poète ; ils faisaient certaines réserves sur sa syntaxe vacillante, le dégingandement de sa prosodie, l’outrance de son dandysme baudelairien. « Pas de métier », disait Laforgue. Et le des Esseintes de Huysmans s’exprimait plus librement encore sur ces , « où le cocasse se mêlait à une énergie désordonnée, où des vers déconcertants éclataient dans des poèmes d’une parfaite obscurité… L’auteur parlait nègre… affectait une gouaillerie, se livrait à des quolibets de commis-voyageur ; puis, tout à coup, dans ce fouillis, se tortillaient des concetti falots, des minauderies interlopes, et soudain jaillissait un cri de douleur aiguë, comme une corde de violoncelle qui se brise… »

Jugement assez dur pour Corbière, au premier abord. Prenez garde cependant que, sous sa phraséologie impressionniste, il lui accorde tout l’essentiel, la spontanéité, l’énergie, la beauté du cri ; ses fortes restrictions ne surprennent que par comparaison avec le long dithyrambe de Verlaine, dont il est contemporain, ce qui le fait antérieur de plusieurs années à la réédition de 1891. Et c’est ce jugement un peu trouble, dont on ne peut pas dire qu’il soit complètement injuste, ni qu’il soit complètement équitable, parce qu’il est beaucoup trop général, qui ralliera la plupart des lettrés et le public lui-même, admis enfin à pénétrer dans l’oeuvre du poète autrement que par des citations habilement choisies. L’un des hommes qui, avec le moins de dispositions indulgentes, ont le mieux et le plus profondément parlé de Corbière depuis qu’il nous a été restitué, M. Rémy de Gourmont, écrira, par exemple, que son « talent » est un composé d’esprit vantard, de blague impudente et d’à-coups de génie. Le génie est-il donc monnaie si courante qu’on ait le droit d’en faire fi, même à l’état...



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