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E-Book, Französisch, 104 Seiten

Daudet Daudet par Daudet : Mon frère et moi

Alphonse Daudet vu par son frère, l'écrivain Ernest Daudet
1. Auflage 2021
ISBN: 978-2-322-38454-9
Verlag: BoD - Books on Demand
Format: EPUB
Kopierschutz: 6 - ePub Watermark

Alphonse Daudet vu par son frère, l'écrivain Ernest Daudet

E-Book, Französisch, 104 Seiten

ISBN: 978-2-322-38454-9
Verlag: BoD - Books on Demand
Format: EPUB
Kopierschutz: 6 - ePub Watermark



RÉSUMÉ : "Daudet par Daudet : Mon frère et moi" est une oeuvre captivante qui plonge le lecteur dans l'intimité de la relation entre les frères Ernest et Alphonse Daudet. Rédigé par Ernest Daudet, ce livre offre un regard unique et personnel sur la vie et la carrière de son frère, Alphonse Daudet, l'un des auteurs les plus influents de la littérature française du XIXe siècle. À travers des anecdotes personnelles, des correspondances et des souvenirs partagés, Ernest dresse le portrait d'un homme passionné par l'écriture, dont les oeuvres ont marqué leur époque par leur réalisme et leur sensibilité. Le récit explore également les défis et les succès rencontrés par Alphonse tout au long de sa carrière littéraire, offrant ainsi une perspective précieuse sur le processus créatif et les influences qui ont façonné ses écrits. Ce livre se distingue par sa richesse narrative et son approche introspective, permettant aux lecteurs de découvrir les coulisses de la vie d'un écrivain emblématique tout en explorant les liens familiaux qui ont contribué à son épanouissement artistique. En tant que témoignage personnel, cet ouvrage est une ressource incontournable pour quiconque s'intéresse à la vie littéraire du XIXe siècle et à l'oeuvre d'Alphonse Daudet. L'AUTEUR : Ernest Daudet, né le 31 mai 1837 à Nîmes, est un écrivain et journaliste français, frère aîné d'Alphonse Daudet. Issu d'une famille méridionale, il s'oriente rapidement vers le journalisme et la littérature, collaborant avec divers journaux parisiens. Bien que souvent éclipsé par la renommée de son frère, Ernest fait preuve d'une plume prolifique, publiant des romans, des essais et des biographies. Sa carrière littéraire est marquée par une diversité de genres, allant des récits historiques aux études biographiques, ce qui témoigne de son érudition et de son intérêt pour l'histoire et la société de son temps. Parmi ses oeuvres notables figurent des biographies de figures politiques et littéraires, ainsi que des ouvrages sur l'histoire contemporaine de la France. Son style, à la fois rigoureux et accessible, lui a permis de s'imposer comme une voix respectée dans le paysage littéraire français. Ernest Daudet décède le 21 août 1921 à Les Petites-Dalles, laissant derrière lui un héritage littéraire riche et varié, souvent redécouvert par les amateurs de littérature du XIXe siècle.

Ernest Daudet (1837-1921), frère aîné d'Alphonse Daudet, est souvent confondu au profit du second. Pourtant, cet écrivain et journaliste français, a publié une trentaine de romans et collabora à de nombreux journaux. L'Académie française lui décerna le prix Calmann-Lévy en 1892 pour l'ensemble de ses travaux historiques et littéraires. En 1898, il sera candidat à l'Académie française.
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II


En ce temps-là,—vers 1829,—la maison Daudet était en relations suivies d'affaires avec la maison Reynaud, à qui elle achetait les soies en fil, nécessaires à la fabrication des tissus. Une fameuse race aussi que celle des Reynaud, comme on va le voir. Son berceau se trouve encore dans les montagnes de l'Ardèche,—une vieille et confortable maison, appelée «la Vignasse», plantée sur des amas de roches brisées, parmi les châtaigniers et les mûriers, et dominant la vallée de Jalès où eurent lieu, de 1790 à 1792, les rassemblements royalistes provoqués par l'abbé Claude Allier et le comte de Saillans, agents des princes émigrés.

La Vignasse avait été achetée le 10 juin 1645 par Jean Reynaud, fils de Sébastien Reynaud, de Boisseron. C'était alors un petit domaine où vint s'établir Jean Reynaud après son mariage, et sur lequel il construisit l'habitation qui appartient encore à sa descendance. De 1752 à 1773, l'un de ses héritiers, notre bisaïeul, eut six fils et trois filles. Deux de celles-ci se marièrent; la troisième se fit religieuse au monastère de Notre-Dame de Largentière, dont sa grand'tante maternelle, Catherine de Tavernos, était alors supérieure. Quant aux six garçons, dont l'un fut notre grand-père, ils eurent pour la plupart des aventures qui méritent d'être signalées ici.

L'aîné, Jean, resta dans la maison paternelle, y fit souche de braves gens; son petit-fils, Arsène Reynaud, y réside encore, plein de vie et de santé, malgré son grand âge, honoré, estimé et donnant autour de lui l'exemple des plus mâles vertus.

Le second, Guillaume, «l'oncle le Russe», se rendit à Londres sous la Révolution et y fonda un grand commerce d'articles de Paris. Les émigrés français ayant été expulsés d'Angleterre, il partit pour Hambourg, d'où il gagna la Russie, en transportant son commerce à Saint-Pétersbourg. À force d'adresse, il parvint à se faire nommer fournisseur de la cour et eut vite gagné une fortune estimée à trois cent mille francs, chiffre considérable pour le temps.

Par quelles circonstances se trouva-t-il mêlé à la première conspiration contre Paul Ier? Nous ne l'avons jamais bien su. Cette conspiration ayant échoué, l'oncle Guillaume entendit prononcer contre lui une sentence qui confisquait ses biens et ordonnait sa déportation en Sibérie. Il y fut conduit à pied, enchaîné, avec la plupart de ses complices. D'abord plus heureux qu'eux, il parvint à s'échapper, en se mêlant à la suite d'un ambassadeur que le gouvernement russe envoyait en Chine. Malheureusement, il fut reconnu au moment de franchir la frontière et renvoyé en Sibérie. Il y serait probablement mort, si le succès de la seconde conspiration contre le czar Paul, étranglé, on s'en souvient, en 1801, n'eût mis un terme à son exil. Alexandre Ier signa sa grâce et lui restitua sa fortune.

L'oncle le Russe rentra en France sous la Restauration et se fixa à Paris, où il mourut en 1819, en léguant son héritage à sa gouvernante, une certaine Catherine Dropski, qui vivait près de lui depuis vingt ans et qui disparut, sans laisser le temps à la famille dépouillée de lui adresser des réclamations.

Le troisième fils de Jean Reynaud se nommait François. C'est celui que nous désignons encore sous le nom de «l'oncle l'abbé». Un beau type de prêtre et de citoyen que cet abbé Reynaud, dont ses petits-neveux ont le droit de parler avec quelque fierté. Rarement un homme réunit en lui plus de dons. Ceux qui l'ont connu ne prononcent son nom qu'avec une admiration respectueuse.

Désireux d'entrer dans les ordres, il fit ses premières études aux Oratoriens d'Aix, avec le dessein de rester dans cette célèbre congrégation et de se vouer à l'enseignement; mais, rappelé bientôt par son évêque, qui tenait à le garder dans son clergé diocésain, il les continua au séminaire de Valence, d'où il alla, en 1789, occuper une modeste cure dans le Vivarais. Ayant refusé d'adhérer à la constitution civile du clergé, mais ne voulant prendre aucune part aux complots qui s'ourdissaient autour de lui, il partit pour Paris sous un déguisement, avec la pensée d'y vivre auprès de son frère Baptiste, dont je parlerai tout à l'heure.

Peu après son arrivée à Paris, il assistait à la séance de la Convention dans laquelle furent votées des mesures rigoureuses pour empêcher les suspects de quitter la capitale. Sans attendre la fin de cette séance, il alla prendre le coche de Rouen. Quelques jours plus tard, il était à Londres, où il attira son frère Guillaume.

Pendant le long séjour qu'il fit en Angleterre, l'oncle l'abbé vécut loin de la société des émigrés, dont il désavoua toujours l'attitude et les menées. Ayant épuisé ses ressources, et devenu professeur, il était entré à ce titre chez un savant qui élevait un petit nombre de jeunes gens appartenant à l'aristocratie britannique. Là, il donna à ses propres études, le complément qui leur manquait; il étudia spécialement la langue anglaise; elle lui devint bientôt si familière qu'il put l'enseigner à Londres même. Durant ce séjour, il fut le héros d'une aventure dont il ne parlait plus tard qu'avec une émotion profonde.

Il avait cru devoir cacher sa qualité de prêtre aux personnes avec qui il entretenait des relations. Dans une des familles où il était reçu, se trouvait une jeune fille, belle, distinguée et riche. Elle s'éprit de cet exilé, touchée par sa grâce naturelle, son doux regard et surtout par la dignité de sa vie. Comme il ne paraissait pas comprendre les sentiments qu'il avait inspirés, elle pria son père de lui en faire l'aveu, offrant de le suivre en France le jour où il y retournerait. Tout ce qu'on pouvait présenter de plus flatteur à l'imagination d'un jeune homme, les perspectives d'un brillant avenir, les joies d'un profond amour, fut mis en oeuvre pour séduire François. Mais sa conscience lui dictait d'autres devoirs, et sans trahir son secret, il refusa le bonheur qu'on lui offrait. N'y a-t-il pas dans ce simple épisode un adorable sujet de roman?

Enfin l'exil prit fin. L'abbé Reynaud fut rayé, sous le Consulat, de la liste des émigrés. Il rentra en France, décidé à continuer cette carrière de l'enseignement que l'exil lui avait ouverte. Appelé à la direction du collége d'Aubenas, il y passa peu de temps. En 1811, il était nommé principal du collége d'Alais. C'est là qu'il vécut jusqu'au jour de sa mort, c'est-à-dire pendant vingt-quatre ans, universitaire passionné, attaché à ce collége qu'il avait réorganisé et rendu florissant, refusant, pour ne pas le quitter, les plus hautes positions, l'épiscopat même, faisant revivre, a dit un de ses biographes, l'image du bon abbé Rollin.

C'était la mansuétude en action. Sa tolérance égalait son libéralisme, et dans un pays où les dissidences religieuses ont engendré tant de maux, il pratiquait cette maxime: qu'en matière de foi, la contrainte ne saurait produire que des fruits amers.

Sous le ministère Villèle, il eut à soutenir une longue lutte contre les Jésuites. Ceux-ci voulaient lui prendre son collége. Ils recoururent aux plus blâmables manoeuvres pour l'en faire sortir. Mais son indomptable énergie fut à la hauteur de leurs efforts; la victoire lui resta.

À une telle vie, il fallait une fin héroïque. Le 1er juillet 1835, éclata dans Alais l'épidémie du choléra. Elle devint si violente, que le collége dut être fermé. L'abbé Reynaud avait alors soixante et onze ans. Avant de partir, les professeurs firent auprès de lui une démarche pour l'engager à quitter Alais.

—Je dois rester à mon poste de prêtre, répondit-il, là où il y a des affligés à consoler et des malheureux à secourir; si je m'éloignais, je ne me déshonorerais pas moins qu'un officier qui, à la veille d'une bataille, abandonne son drapeau et ses soldats.

Dès le lendemain, il allait s'installer à l'hôpital, où, pendant plus de deux mois, il se prodigua avec le plus admirable dévouement. Le 10 septembre, il fut à son tour brusquement atteint, et mourut le surlendemain, victime d'un devoir que son grand âge aurait pu le dispenser de remplir avec une si périlleuse ardeur.

Le nom de l'abbé Reynaud est resté populaire à Alais, et si je me suis étendu sur les...



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