E-Book, Französisch, 240 Seiten
Defebvre / Vérin La maladie de Parkinson
3. Auflage 2015
ISBN: 978-2-294-74423-5
Verlag: Elsevier Masson
Format: EPUB
Kopierschutz: 6 - ePub Watermark
E-Book, Französisch, 240 Seiten
ISBN: 978-2-294-74423-5
Verlag: Elsevier Masson
Format: EPUB
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La troisième édition de cet ouvrage, entièrement en couleurs, consacrée à la maladie de Parkinson rend compte de façon didactique des avancées de ces cinq dernières années, en abordant de façon exhaustive tous les aspects de cette pathologie : l'épidémiologie, l'étiopathogénie, les aspects génétiques, la physiopathologie, les signes moteurs et non moteurs, notamment les troubles cognitifs, psychiques et comportementaux. De nouveaux chapitres dédiés aux troubles psychiatriques et du comportement, à l'éducation thérapeutique, les biothérapies, la neuropathologie et la procédure de reconnaissance comme maladie professionnelle viennent compléter cette monographie. Dans cet ouvrage, sont également mis à jour les critères diagnostiques, les échelles et questionnaires d'évaluation, la place de l'imagerie morphologique et fonctionnelle enfin les stratégies thérapeutiques actuelles : médicamenteuses, chirurgicales, rééducatives et orthophoniques.
professeur des universités à la faculté de médecine Henri-Warembourg (université Lille), neurologue, praticien hospitalier au sein du service de neurologie et pathologie du mouvement du CHU de Lille. Responsable de la thématique 'mouvements et locomotion' au sein du laboratoire de neurosciences fonctionnelles et pathologies (CNRS3291).
Autoren/Hrsg.
Weitere Infos & Material
Épidémiologie
Virginie Chrysostome; François Tison Service de neurologie, IMNc, Groupe hospitalier Pellegrin, CHU de Bordeaux.
La maladie de Parkinson représente deux tiers à trois quarts des syndromes parkinsoniens, affectant environ 1 % des sujets de plus de 60 ans à travers le monde. Elle a été très étudiée au plan épidémiologique. Les publications sont nombreuses mais de qualité méthodologique variable. Son étude épidémiologique se heurte à des difficultés dont il faut tenir compte pour la lecture des publications : biais de sélection possible dans les études de centres experts, nécessité d'étudier un échantillon large pour les études en population qui identifient au final assez peu de cas, difficultés posées par le diagnostic (par exemple formes débutantes, diagnostics différentiels, absence de test diagnostic formel [1]), minimisées par l'existence de critères consensuels, même si ceux-ci font actuellement l'objet de discussions [2]. Les divergences apparentes entre les études s'expliquent parfois par des particularités méthodologiques propres à chaque étude ou au pays considéré (spécificité des systèmes de soins par exemple). Les données publiées doivent être considérées plutôt comme des estimations que comme des valeurs définitives. Néanmoins, la masse importante de données disponibles à ce jour permet de bien connaître les principaux marqueurs épidémiologiques de la maladie.
Prévalence
La maladie de Parkinson existe dans tous les pays et toutes les ethnies, mais avec une prévalence très variable. Les valeurs rapportées s'étalent en effet de 10 à environ 200 cas/100 000 habitants dans les études en population générale, même après standardisation des résultats [3]. Cela est notamment lié aux particularités méthodologiques des études où peuvent varier de nombreux critères : définition de la maladie de Parkinson, méthodes d'identification des malades (consommation médicamenteuse, certificats de décès ou consultations hospitalières sous-estimant la prévalence contre dépistage systématique en population), nombre et modalités d'examen, expertise des observateurs, vérification neuropathologique ou non, taille des échantillons parfois trop modeste ne comportant que quelques cas de maladie de Parkinson.
Les plus basses valeurs de prévalence sont observées dans les pays en voie de développement, notamment en Afrique, et les plus hautes dans les pays développés, cette conclusion étant à retenir avec quelques précautions, ne serait-ce que du fait des disparités majeures dans la richesse des données disponibles – six études de prévalence publiées pour l'Afrique subsaharienne contre plus d'une centaine en Europe ou Amérique du Nord – des moyens mis en œuvre et de la densité médicale très disparate (en moyenne trois neurologues pour 10 millions d'habitants en Afrique subsaharienne [4]). Plusieurs études suggèrent une fréquence plus importante de la maladie de Parkinson dans les populations blanches, indépendamment de l'espérance de vie. Les explications avancées reposent sur des susceptibilités biologiques ou génétiques différentes, ou encore sur un rôle protecteur de la mélanine cutanée vis-à-vis de substances neurotoxiques environnementales [5]. Dans les pays émergents, comme la Chine, les choses semblent encore difficiles à établir à ce jour : si les plus anciennes publications mentionnent une prévalence basse, les plus récentes se rapprochent des niveaux observés dans les pays développés ; une revue systématique de la littérature [6] a établi sur une population de plus de 4,2 millions de sujets une prévalence globale de 190 cas/100 000 habitants, atteignant 1 663 cas/100 000 habitants au-dessus de 80 ans. Dans le reste de l'Asie, la prévalence de la maladie de Parkinson est chiffrée entre 36 et 177 cas/100 000 habitants selon la méthode de diagnostic utilisée [7]. En Europe, la méta-analyse EuroParkinson [8] regroupant les études de cohorte majeures du continent a conclu que la maladie de Parkinson atteindrait 1,7 % de la population après 65 ans, allant de 0,6 % entre 65 et 69 ans à 2,6 % entre 85 et 89 ans. En France, l'analyse des bases de données de l'Assurance maladie [9] a permis d'évaluer le nombre de sujets porteurs de MP à 143 000 en 2000 ; il s'agit là d'une estimation a minima au regard d'éléments méthodologiques.
La prévalence de la maladie de Parkinson augmente avec l'âge, avec une croissance quasi exponentielle après 50 ans. À 80 ans, la prévalence dans les populations d'Europe et d'Amérique du Nord est de 1 à 3 % [3, 8]. Le risque de développer une maladie de Parkinson à partir de la naissance a été estimé à 2,0 % pour les hommes et à 1,3 % pour les femmes, diminuant dans les deux sexes après 70 ans [10]. Ce surrisque masculin a été confirmé par plusieurs études [11, 12] ; il pourrait être expliqué par des différences biologiques comme les hormones sexuelles ou par des gènes de susceptibilité liés au chromosome X. Une autre hypothèse repose sur des comportements culturellement définis, différents entre les deux sexes, menant à une exposition différentielle à des facteurs de risque environnementaux ou encore à un recours aux soins différent selon le sexe [3, 13]. Certains [14] suggèrent qu'il existe physiologiquement des différences fonctionnelles liées au sexe de la voie dopaminergique nigrostriatale, ces particularités sous-tendant une vulnérabilité différentielle de cette voie de signalisation à des facteurs d'agression internes ou externes.
Incidence
Elle est plus difficile à étudier que la prévalence, la maladie de Parkinson ayant un début le plus souvent progressif, avec un diagnostic souvent retardé. Elle suit les mêmes variations que la prévalence, allant de 1,5 à 26 cas pour 100 000 habitants par an [3, 15]. Quand on considère exclusivement les études partageant des méthodes équivalentes et des taux ajustés sur une population de référence, l'empan est réduit avec une incidence en population générale variant entre 11,0 et 13,9 cas pour 100 000 patients-année [5]. Une revue de la littérature [16] a confirmé ces résultats en estimant, à partir de douze études, l'incidence de la maladie de Parkinson à 14,6 nouveaux cas/100 000 habitants/an.
La méta-analyse de 2003 [15] indique une augmentation de l'incidence avec l'âge, avec un pic entre 70 et 79 ans puis une chute après 80 ans que l'on explique non par une réelle raréfaction de la maladie mais par un diagnostic particulièrement difficile des formes à début très tardif [17]. Selon certains [15, 17], les variations d'incidence dans les études s'expliqueraient par la taille très variable des populations étudiées, par la durée du recrutement et par la nature prospective ou rétrospective des données.
Dans les pays émergents, les données d'incidence sont encore plus rares ; une revue de la littérature [7] rapporte une incidence standardisée variant entre 6,7 et 8,7 cas/100 000 habitants/an selon la méthode de recueil des cas. En Russie, l'incidence a été estimée à 9 cas/100 000 habitants/an dans une cohorte prospective menée dans la région de Moscou entre 2006 et 2008 [18].
Enfin, l'analyse de l'évolution de l'incidence de la maladie de Parkinson dans le temps constituerait une base de discussion intéressante pour les hypothèses causales, par exemple pour les facteurs environnementaux, en comparant cette évolution à celle des expositions considérées sur la même aire géographique. À ce jour, seules deux études ont effectué une telle analyse sur des populations parfois trop restreintes compromettant leur validité et avec des résultats divergents [19,...