E-Book, Französisch, Band 01, 364 Seiten
Reihe: Noir espace
Destrem La Légende du futur
1. Auflage 2022
ISBN: 978-2-491367-02-2
Verlag: Cabinet D'Édition Plumes Ascendantes
Format: EPUB
Kopierschutz: 6 - ePub Watermark
E-Book, Französisch, Band 01, 364 Seiten
Reihe: Noir espace
ISBN: 978-2-491367-02-2
Verlag: Cabinet D'Édition Plumes Ascendantes
Format: EPUB
Kopierschutz: 6 - ePub Watermark
Qui n'a jamais rêvé de remonter le temps et de rencontrer le roi Arthur, Merlin l'Enchanteur, la Dame du lac ou encore les chevaliers de la Table ronde ? En 2134, Arwenia, scientifique, travaille pour le Centre européen de recherches spatiales sur un projet de machine à voyager dans l'espace-temps qui équipera le premier vaisseau interstellaire terrien. Aventureuse et téméraire, elle décide de tester elle-même son prototype. Elle le programme pour une destination parfaitement connue des légendes, mais obscure aux yeux des historiens : la Bretagne du roi Arthur, en l'an 476. Son "transfert" sur le champ de bataille du mont de Badon va l'entraîner à la cour d'Arthur, au château de Camelot, où elle sera traitée en fée. Entre mystères des uns et traîtrises des autres commence alors sa propre quête du Graal...
Hélène Destrem écrit depuis l'enfance. Grâce à sa plume, naviguant avec ses mots, elle a bravé de nombreuses tempêtes sans jamais abandonner ses rêves. Elle aime mélanger les genres et explorer de nouveaux horizons. Correctrice d'édition et écrivain public, elle aide les autres à exprimer tout leur potentiel. Aujourd'hui également éditrice, elle a fondé le cabinet d'édition Plumes Ascendantes en 2019, une maison d'édition résolument moderne et tournée vers l'avenir.
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CHAPITRE II
Debout au milieu d’une salle inondée de lumière bleutée, Arwenia avait un peu chaud dans sa robe blanche, confectionnée à la mode médiévale, qui lui collait à la peau. Décan, en blouse blanche, était penché au-dessus d’une console et réglait les derniers paramètres. Il releva la tête pour regarder sa soeur et collègue. Arwenia ressentit une bouffée d’angoisse. — Tu es certaine de vouloir faire ça maintenant ? lui demanda-t-il. — Oui, répondit-elle fermement. Les tests ont fonctionné sur le chien. Je suis prête. — Mais un chien ne dit pas ce qu’il ressent ! s’exclama Décan, toujours aussi inquiet. Nous n’avons pas assez de recul pour savoir si tu n’éprouveras pas d’effets secondaires. Tu pourrais même y rester ! — Je n’ai pas peur, affirma Arwenia, que les battements rapides de son coeur démentaient. C’est à mon tour de faire une tentative. Je dois tester mon invention. Le jeune chercheur s’approcha d’elle, sans pour autant la rejoindre au milieu du disque métallique sur lequel elle patientait. — On pourrait encore perfectionner la machine, proposa-t-il. Le chien a survécu au voyage, mais il n’est resté que quelques minutes dans le passé, et nous n’avons pas étudié toutes les données enregistrées par l’ordinateur lors de son transfert... — Nous en savons suffisamment. La technique fonctionne et la matière vivante la supporte. Allez, fit-elle en tendant la main vers lui, n’aie pas peur, petit frère. Je reviendrai, sois-en certain. Elle désignait son bras du regard. Décan lui prit la main. — Il est naturel que je m’inquiète pour toi, surtout quand tu t’entêtes à ce point. Arwenia sourit. — Fais-toi plutôt du souci pour ceux qui ont raconté la légende du Graal, car je découvrirai ce qui s’est réellement passé. — N’hésite pas à tout laisser tomber si tu rencontres le moindre problème. — Je ne modifierai pas l’histoire, fais-moi confiance. Décan esquissa un sourire peu convaincu et lui pressa la main pour lui signifier qu’il tenait à elle, comme lorsqu’ils étaient enfants et échangeaient des codes silencieux pour s’amuser. Sauf que maintenant ils ne jouaient plus. Le jeune homme recula pour aller mettre le système sous tension. Un rayon de lumière bleue jaillit du plafond en grésillant et entoura Arwenia, qui chercha le regard de son frère. Décan attendait son signal. Elle leva alors le pouce, et il pressa le bouton qui activait la machine. Le laser devint plus lumineux et aveugla Décan qui plissa les yeux pour mieux voir. Au milieu de l’appareil, la silhouette d’Arwenia s’effaça petit à petit, puis disparut totalement. Une fois la dématérialisation terminée, le laser s’éteignit. Décan se dirigea vers les écrans de contrôle sur lesquels des dates défilaient. 2134, 2034, 2004, 1904, 1504… Le retour en arrière s’accélérait. En approchant de la date butoir, le décompte ralentit pour s’arrêter exactement au 28 mars de l’an 476. Le chercheur hocha la tête, satisfait. Sa soeur était surdouée, son génie se vérifiait une nouvelle fois… *** Arwenia se réveilla en sursaut. Elle se souvenait de tout : elle venait du futur. Jamais personne ici ne la croirait. Elle-même n’en revenait pas d’avoir survécu à un tel voyage et d’être parvenue saine et sauve plus de quinze siècles en arrière. Hélas ! le transfert avait eu pour conséquence imprévue de la vider de ses forces et d’une partie de sa mémoire. Cette résultante de la dématérialisation de son corps semblait fort heureusement passagère, puisqu’elle venait de revivre en rêve des événements oubliés. Pour l'instant, elle se contenterait de jouer le rôle que le roi lui avait permis d’endosser : incarner une envoyée divine. La scientifique devait maintenant agir. Il lui fallait trouver le Graal ou découvrir la vérité sur cette lointaine légende qui fascinait les hommes depuis toujours. En tant qu’humaine du XXIIe siècle, ses connaissances étaient bien plus vastes que celles du malheureux Myrddin, dont les talents lui apparaissaient comme une simple poudre aux yeux. Arwenia avait été capable d’inventer une machine à remonter le temps. L’appareil pouvait aussi accélérer la trame temporelle de l’univers pour projeter la matière vers le futur. Elle poussa un soupir de soulagement. Évoquer ce qui l’avait conduite ici lui permettait d’appréhender plus facilement le comportement qu’elle devait adopter. Elle rejeta les fourrures et s’assit au bord du lit. La lumière du jour filtrait faiblement à travers les rideaux. La jeune femme aperçut un plateau garni d’oeufs durs, de pain, de lait et de fromage, déposé sur la table à la place des restes de nourriture de la veille. Son sommeil avait été si profond qu’elle n’avait entendu personne entrer dans sa chambre au petit matin. Arwenia songea qu’elle bénéficiait certainement d’un traitement de faveur, car, d’après les études qu’elle avait menées sur cette époque avant de s’y rendre, ni le peuple ni les serviteurs d’un château ne se nourrissaient aussi copieusement. Elle se leva et marcha vers la fenêtre pour écarter les épais tissus qui l’obstruaient. Le spectacle lui coupa le souffle. Aussi loin que portait son regard, elle pouvait admirer le paysage environnant. Elle se trouvait dans une tour au pied de laquelle s’étendait un magnifique jardin aux plantes verdoyantes. Le chemin de ronde du château le contournait, deux mètres en contrebas de la fenêtre d’Arwenia. Au-delà des remparts, après les douves, les paysans peinaient déjà dans les champs. Ils labouraient la terre à l’aide de charrues en bois, tirées par des boeufs ou de vaillants chevaux de trait, rompus à la tâche. Arwenia assistait à ce spectacle pour la première fois de sa vie. En 2134, ce genre de culture avait totalement disparu. Des robots moissonnaient la terre à la place des hommes, dans des serres qui protégeaient l’agriculture de la pollution atmosphérique, laquelle rendait impossible une saine agronomie. Les plantes cultivées à l’extérieur respiraient tant de toxines que leur consommation provoquait toutes sortes de cancers. En songeant à son époque, Arwenia éprouva une vague de tristesse. L’empreinte néfaste de l’homme avait marqué la nature au cours des siècles. La jeune femme, refusant de sombrer dans un abîme de réflexions moroses, chassa ses idées noires pour admirer les alentours. Après les champs, la forêt de Bryn déployait son feuillage à perte de vue sous le soleil radieux. Le ciel, d’un bleu profond, contrastait avec le vert vif des végétaux. Arwenia inspira l’air frais à pleins poumons. Son arôme, inédit pour elle, diffusait l’odeur de la terre cultivée et le parfum des premières fleurs, en pleine éclosion après l’hiver. La jeune femme était habituée à l’air confiné des villes sous dôme, sain, certes, comparativement à l’extérieur, mais épais et humide. L’atmosphère semblait ici nettoyer ses poumons de toutes les impuretés auxquelles ils étaient habitués. Arwenia éprouva une sensation de bien-être incomparable. Elle ferma les yeux et offrit son visage aux rayons du soleil, oubliant un instant le monde qui l’entourait. Au bout d’un moment, elle soupira et mit fin à son échange silencieux avec l’astre du jour. Elle recula pour accrocher les rideaux de part et d’autre de la fenêtre, au moyen d’anneaux scellés dans le mur à cet effet. L’air matinal envahit alors la chambre. Arwenia se dirigea enfin vers son petit déjeuner pour lui faire honneur. Même la nourriture offrait un meilleur goût dans sa bouche que les mets de son époque. La veille, elle était trop fatiguée pour en saisir toutes les saveurs, mais, ce matin, ayant recouvré ses forces et ses sens, elle appréciait la nouveauté. Le Ve siècle ne connaissait peut-être pas les sciences ou la médecine, pour offrir aux habitants longévité et santé, mais la vie y semblait bien paisible et agréable, pour peu que l’on soit de noble lignée. Une fois contentée, Arwenia s’aspergea d’eau le visage avant de coiffer sa belle chevelure cuivrée en une demi-tresse, qui coula dans son dos telle une cascade...