E-Book, Französisch, 90 Seiten
Reihe: Secrets d'histoire
Jolibois Dissertation sur l'Atlantide
1. Auflage 2020
ISBN: 978-2-322-24615-1
Verlag: BoD - Books on Demand
Format: EPUB
Kopierschutz: 6 - ePub Watermark
L'énigme du continent disparu : nouvelles hypothèses sur le mystère de l'Atlantide et de la civilisation Atlante
E-Book, Französisch, 90 Seiten
Reihe: Secrets d'histoire
ISBN: 978-2-322-24615-1
Verlag: BoD - Books on Demand
Format: EPUB
Kopierschutz: 6 - ePub Watermark
Jean-François Jolibois, dit l'abbé Jolibois, né à Voiteur (Jura) le 30 mai 1794 et mort à Trévoux (Ain) le 26 avril 1875, est un homme d'Église et historien français. Il fit ses études au lycée de Lyon et au collège de l'Argentière. Ordonné prêtre en 1816, il fut nommé professeur de rhétorique au séminaire de Verrières (actuellement dans la commune de Saint-Germain-Laval), puis au petit séminaire de Meximieux, où il eut parmi ses élèves l'abbé Gorini. Il fut vicaire en 1818, curé de Sulignat en 1820, de Cerdon en 1827, et de Trévoux en 1828. Il put consacrer à l'étude, surtout à la géographie et à la statistique, les rares loisirs que lui permettaient ses fonctions. Chevalier de la Légion d'honneur, membre de la Société d'émulation du Jura et de celle de Trévoux, des Académies de Clermont et de Dijon, de la Société littéraire et de la Société d'agriculture de Lyon, de la Société historique de Chalon-sur-Saône, connaissant l'italien, l'espagnol, l'anglais, l'allemand, le celtique, les langues anciennes, il publia un certain nombre de travaux et avait réuni une bibliothèque de 8 000 volumes qui entra en possession de la maison des Chartreux de Lyon après sa mort. Il est l'auteur de plusieurs opuscules historiques et géographiques publiés par diverses sociétés savantes. Une rue de Trévoux porte son nom. Parmi ses publications on notera : Dissertation sur l'histoire du pays des Dombes et de l'arrondissement de Trévoux, au temps des Celtes, sous les Romains, sous les Bourguignons, 1841 Dissertation sur l'Atlantide, 1843 Dissertation sur la colonie grecque de Lyon. Étymologie des noms de Lugdunum et de Lyon, 1847 Histoire de la ville et du canton de Trévoux, suivie du Texte des franchises et de l'acte de vente de la ville à la Maison de Bourbon, 1853. Dissertation sur les Mediolanum et les Fines des itinéraires et de la carte de Peutinger, 1853 Dissertation sur l'utilité de l'étude des antiquités ecclésiastiques, 1856 Texte en ligne Dissertation sur l'importance de l'ancienne colonie de Lugdunum et l'étendue de son territoire, 1858 Dissertation sur les anciens peuples du Mexique, contenu dans De l'Origine des Anciens peuples du Mexique, 1875
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CHAPITRE II
SITUATION DE L’ATLANTIDE
Sur ce sujet, que de systèmes divers ont été enfantés ! Presque tous les auteurs qui, admettant l’existence de l’Atlantide, ont voulu s’occuper de sa situation antique, ont apporté quelque système particulier. C’est un véritable dédale d’opinions diverses et même contradictoires. On peut reprocher en quelque sorte à tous de n’avoir pas assez suivi les vestiges de la tradition et de n’avoir pas donné une attention assez grande aux indices que nous fournissent les écrits de Platon et des autres auteurs de l’antiquité.
Avant d’exposer tous ces systèmes et de les examiner, il me semble convenable de rappeler quelques points tirés du récit de Platon, et sur lesquels notre jugement doit nécessairement s’appuyer. Car c’est d’après la manière dont ces systèmes s’en rapprocheront, ou qu’ils s’en éloigneront, que nous devrons juger du degré de probabilité qu’ils présentent.
Le premier point : c’est que l’Atlantide était située principalement dans la mer appelée de son nom Atlantique et vers les colonnes d’Hercule.
Le second : c’est qu’elle était étendue, comme la Lybie et l’Asie réunies.39
Le troisième : une partie devait longer la Méditerranée, ses limites s’approcher de l’Égypte et de la Lybie, et être à la portée de la Grèce que ses peuples envahirent.
Le quatrième : elle a dû disparaître, du moins en grande partie.
L’auteur moderne qui s’est le premier occupé de la situation de l’Atlantide, est le suédois Olaüs Rudbeck, qui, dans un ouvrage intitulé : , 40 prétend que la Suède et la Scandinavie sont la région où l’on doit placer l’antique Atlantide. Excité par son patriotisme, frappé de la tradition de l’île Hyperborée qui, suivant lui, ne pouvait être placée que bien reculée vers le nord, il s’est cru autorisé à placer dans sa patrie et l’Atlantide des anciens et l’habitation du peuple primitif qui, se trouvant renfermé dans des limites trop étroites, s’est répandu à grands flots dès les siècles les plus reculés, dans le midi de l’Europe et même dans le nord de l’Afrique, et y a porté ses lois, ses coutumes et ses dieux. Que serait-ce, s’il avait connu l’hypothèse ingénieuse de Whiston, développée par Mairan, du refroidissement successif du globe, hypothèse que les découvertes récentes de la science ont si victorieusement réfutée ? Avec quel empressement il l’aurait appelée à l’appui de son système, pour prouver que sa patrie si froide et si peu fertile, avait pu jouir, dans les temps anciens, de ce soleil brûlant et de cette merveilleuse fécondité dont Diodore de Sicile et la tradition de son temps décorent l’île Hyperborée ? Mais ce système que Rudbeck appuie d’une prodigieuse érudition ne peut soutenir un examen et une critique sérieuse. D’abord le pays qu’habitaient les Hyperboréens et que l’antiquité appelait une île, suivant sa coutume d’appeler ainsi les régions qui lui étaient inconnues, ne peut être placé dans la Suède. Les rapports de ces peuples avec les Grecs, les députations qu’ils envoyaient chaque année à l’île de Délos, pour y adorer dans son principal sanctuaire le Dieu auquel ils étaient consacrés, doivent nous les faire placer dans des régions peu éloignées de la Grèce. Aussi, les renseignements les plus sûrs les font habiter les côtes du Pont-Euxin et le Palus-Meotides.41 D’ailleurs, pourquoi chercher au loin dans le nord cette Atlantide qui était placée vers les Colonnes d’Hercule, et qui rapprochée de la Grèce, confinait avec la Lybie et avec l’Égypte ? Et, en outre, la Suède n’a nullement subi la catastrophe qui a fait disparaître l’Atlantide. L’aspect physique du pays le montre évidemment.
Je ne parle pas d’un Allemand nommé Hafer qui, en réfutant Rudbeck vers 1745, prétendait que les marques de l’Atlantide et de l’île Hyperborée ne pouvaient convenir qu’aux provinces septentrionales de l’Allemagne, arrosées par la Baltique, telles que la Pomeranie et le Mecklembourg : il trouve sans doute le sanctuaire des Atlantes dans l’île de Rugen et dans son temple du Dieu Sandewit, divinité si honorée par les peuples septentrionaux.
Citerai je aussi Grave, écrivain flamand, qui prétend trouver l’Atlantide dans la Hollande ? Qu’il nous suffise de citer le titre de son ouvrage qu’il fit imprimer en 1806. Ce titre seul nous fera voir dans quelles aberrations peut nous entraîner une érudition indigeste et peu intelligente ainsi qu’un faux patriotisme. Le voici : « , ouvrage dans lequel on démontre principalement que les Champs Élysées et l’enfer des anciens sont les noms d’une ancienne république d’hommes justes et religieux, située à l’extrémité septentrionale de la Gaule et surtout dans les îles du Bas-Rhin ; que cet enfer a été le premier sanctuaire de l’initiation aux mystères, et qu’Ulysse y a été initié ; que la déesse Cérès est l’emblème de l’Église élyséenne que l’Élysée est le berceau des arts, des sciences, de la mythologie ; que les Élyséens nommés aussi, sous d’autres rapports, Atlantes, Hyperboréens, Cimmériens, etc., ont civilisé les anciens peuples, y compris les Égyptiens et les Grecs ; que les Dieux de la fable ne sont que les emblèmes des institutions sociales de l’Élysée ; que la voûte céleste est le tableau de ces institutions et de la philosophie des législateurs Atlantes ; que l’aigle céleste est l’emblème des fondateurs de la nation gauloise, que les poètes Homère et Hésiode sont originaires de la Belgique, etc., etc. »
Ne croirait-on pas, en lisant ce long titre d’ouvrage, entendre le père Hardouin renouveler ses doctes rêveries ? Pourrait-on penser que l’auteur d’une opinion si absurde ait pu trouver quelqu’un pour la défendre et la soutenir ? Cependant une pareille thèse a été soutenue vers le même temps par un antiquaire anglais, le docteur Davies, dans ses .
Eurénius, compatriote de Rudbeck, dans son , présente un système tout différent. Il prétend trouver l’Atlantide dans la Palestine. Ce système a été suivi par Baër, théologien de Strasbourg. L’un et l’autre appuient particulièrement leur opinion sur les rapports étymologiques qu’ils prétendent exister entre les noms des premiers héros des Atlantes et les noms des enfants de Jacob. Mais ces rapports sont évidemment forcés et arbitraires, et la saine critique les rejette. Ensuite, la Palestine est bien loin d’offrir toutes les qualités que demande le récit de Platon. Jamais Platon n’aurait appelé une île, un pays si rapproché de la Grèce, pays que les Phéniciens, les Tyriens avaient fait connaître depuis longtemps, et dans lequel les Grecs eux-mêmes avaient placé la scène de plusieurs de leurs faits mythologiques.42 Son étendue si resserrée ne peut correspondre à l’étendue immense que donne Platon à l’Atlantide : sa situation si éloignée du lieu que toute l’antiquité a appelé les colonnes d’Hercule,43 doit encore nous empêcher d’y reconnaître notre île mystérieuse. Il est vrai que la Palestine a été tourmentée par des tremblements de terre et des feux souterrains qui ont formé la mer Morte, ont arrêté le cours du Jourdain et l’ont empêché de se jeter dans la mer Rouge, vers le golfe d’Akaba qui était peut-être son ancienne embouchure ; mais ces révolutions se sont opérées dans un espace bien circonscrit, et on ne peut dire qu’elles aient fait disparaître la Palestine, puisque les Hébreux l’ont retrouvé sous Josué, dans le même état physique que lorsque leurs...




