Levy | Des origines à la naissance | E-Book | www.sack.de
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E-Book, Französisch, 276 Seiten

Levy Des origines à la naissance


1. Auflage 2020
ISBN: 978-2-322-19662-3
Verlag: BoD - Books on Demand
Format: EPUB
Kopierschutz: 6 - ePub Watermark

E-Book, Französisch, 276 Seiten

ISBN: 978-2-322-19662-3
Verlag: BoD - Books on Demand
Format: EPUB
Kopierschutz: 6 - ePub Watermark



Jacques Lévy a exercé la profession de pharmacien durant plus de 40 ans dans un petit village de Charente Maritime. Arrivé à l'âge de la retraite, il a souhaité rendre hommage à ses parents disparus en retraçant leur saga familiale. Les origines israélites des familles Lévy, Einhorn nous entraînent dans un récit palpitant qui fait voyager les lecteurs à travers les siècles et les continents. Ce premier tome se termine par la naissance des deux parents de l'auteur, Roger Lévy et Emma Einhorn.

L'auteur, Jacques Lévy, est né à Angoulême, préfecture de la Charente dans les années après guerre, en 1949. Il a obtenu son diplôme de pharmacien à l'université de Bordeaux en 1973. Deux ans plus tard, il s'est installé à Saint-Just Luzac, charmant petit village situé au coeur du bassin ostréicole de Marennes Oléron. Apprécié de la population, il a effectué un mandat de maire dans les années 2000. Arrivé à la retraite, Jacques Lévy a ressenti le besoin de s'exprimer par la littérature.

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CHAPITRE I : LES POGROMS
Angenehm Angoulême, (agréable Angoulême) voilà ce qu’Emma Einhorn, belle jeune fille de dix-neuf ans, a entendu en cette après-midi chaude et ensoleillée du 30 juin 1940. Mince, de taille plutôt petite, avec un visage espiègle qui respirait la joie de vivre, cette jolie brune comprenait parfaitement la langue de Goethe. Elle se dirigeait, tête baissée, vers la place Bouillaud afin de regagner son domicile au numéro huit de la rue Chabrefy. Attablés à la terrasse du célèbre Café de la Paix, situé juste en face de l’hôtel de ville d’Angoulême, deux officiers de l’armée allemande, grands, massifs, sanglés impeccablement dans leur uniforme d’apparat, les bottes reluisantes, devisaient doctement devant deux énormes chopes de bière. Agréable Angoulême, pour eux certainement. Après une offensive éclair dans les Ardennes le 10 mai, après la percée de Sedan le 13 du même mois malgré une résistance acharnée des troupes françaises, notamment la division blindée d’un certain colonel Charles De Gaulle, après la prise de Paris sans combat le 14 juin, après le franchissement de la Loire le 19, les deux soldats firent leur entrée triomphale à bord de leurs impressionnants panzers dans la capitale charentaise le 24 juin 1940. L’armistice, ou plutôt la capitulation, signée deux jours plus tôt en forêt de Compiègne par Adolphe Hitler et Philippe Pétain permettait à ces deux hommes qui appartenaient à la tristement célèbre division « Das Reich » de souffler quelque peu et de prendre du bon temps. Leur prochaine mission était d’atteindre la frontière espagnole et de faire la jonction avec les troupes du général Franco, qui maintenait la Péninsule ibérique d’une poigne de fer. Mais revenons une petite année en arrière. Nous sommes le 3 septembre 1939, la France déclare la guerre à l’Allemagne après l’invasion deux jours plus tôt de la Pologne par les armées nazies. Immédiatement, selon un plan conçu de longue date, la Moselle ainsi que les autres départements frontaliers sont classés en zone rouge. Cela implique le départ immédiat de toute la population civile vers l’intérieur du pays. Et c’est là que nous retrouvons notre jeune Emma. En effet, la famille Einhorn est installée depuis quatorze ans maintenant à Forbach, petite localité de Moselle, située à moins de cinq kilomètres de la frontière germanique. Armand, le chef de famille, y exerce la profession de marchand en tissus et autres frivolités. Sa petite boutique est située au numéro quinze de la rue du général Houchard. La vie n’a déjà pas été tendre pour cet homme d’une cinquantaine d’années, originaire de la ville polonaise de Katowice. À l’époque cette cité faisait partie de l’Empire allemand, la Pologne étant rayée de la carte depuis plus de cinquante ans, dépouillée par la Prusse, la Russie et l’Autriche. Au début du vingtième siècle, il a dû fuir son pays natal, en proie à l’époque à de nombreux pogroms. Historiquement, on appelle « pogrom » un mouvement antisémite déclenché par la Russie tsariste qui se traduit par de violentes émeutes à l’encontre des communautés juives, prenant la forme de pillages et de meurtres. Mais ensuite ces agressions se sont hélas répandues dans toute l’Europe centrale. Le moindre prétexte était bon pour que l’explosion de violences se déchaîne : une mauvaise récolte, la mort par maladie d’un enfant, un accident de la circulation, et les hommes, tels des bêtes, armés de bâtons, d’armes blanches ou de fusils, se répandaient dans les quartiers juifs, semant la mort et la désolation. Et tout cela se déroulait sous le regard bienveillant des autorités locales. Il fallait bien un bouc émissaire aux malheurs des gens. Armand a vingt-deux ans, il n’en peut plus de cette population prussienne, polonaise et cosaque, qui cherche à l’humilier, lui et les siens. Il n’en peut plus des brutalités, des injures, des vexations en tous genres. Armand n’est pas grand, un petit mètre soixante-cinq, plutôt maigrichon, mais le travail ne lui fait pas peur. Il a compris que souvent la ruse l’emporte sur la force et surtout il est joueur. C’est décidé. En compagnie de l’un de ses frères, Étienne, son aîné de trois ans, il nourrit le fol espoir d’émigrer vers les Amériques, terre promise, où, disait-on, il n’y a qu’à se baisser pour ramasser de l’or. Par une journée pluvieuse et déjà froide du mois d’octobre 1910, après la fête de Roch Hachana et le jeûne du Kippour, ils fuient leur pays. En effet, on peut dire leur pays, puisque l’on relate la présence des premiers juifs en Silésie depuis le dixième siècle ! À deux pour se donner plus de courage, ils font leurs adieux au reste de la famille. Leur père, Élie, originaire d’une contrée reculée d’Ukraine nommée Husiatyn, refoula tant bien que mal ses larmes. Mais leur mère, Ann Kohn, éclata en sanglots au moment du départ. Les deux frères, remplis d’émotions, rassemblent leurs pauvres bagages, leurs maigres économies, se dirigent vers la gare, et se retrouvent dans un wagon de troisième classe tracté par une poussive locomotive à vapeur. L’essentiel est de fuir, fuir ces contrées hostiles aux Juifs. Cap à l’Ouest ! Ils avaient tracé une ligne quasiment droite qui devait les mener à Brest en passant par Prague, Nuremberg, Strasbourg, et Paris. Une fois arrivés dans le port breton, ils ne savaient pas comment, mais ils espéraient bien embarquer dans un cargo à destination de New York. Ils avaient prévu de faire plusieurs escales, notamment pour pouvoir payer leurs billets de chemin de fer, et de travailler à droite et à gauche, au gré des opportunités, dans les ghettos juifs des villes traversées. Le voyage pour rejoindre Prague se déroula plutôt bien. Curieusement, ils ne virent aucun douanier à la frontière entre l’Empire allemand et l’Empire austro-hongrois, mais il est vrai que les deux pays entretenaient alors de bonnes relations diplomatiques. Ils firent donc une halte symbolique dans la petite bourgade frontalière de Krnov. Le cœur léger, ils passèrent le reste de la journée sur les inconfortables banquettes en bois du wagon de queue dans lequel ils s’étaient installés au petit matin. Le paysage défilait lentement. Ils longèrent les monts de Bohême Moravie, et, après un dernier soubresaut, la locomotive, dans un bruit assourdissant, s’immobilisa sur le quai central de la gare de Prague. Fourbus, ils débarquèrent à la nuit tombante. Ils furent très bien accueillis dans le ghetto de Prague, ville à l’époque sous la domination de l’empereur d’Autriche Hongrie Franz Joseph 1er, et où les juifs, pour le moment, jouissaient d’une relative tranquillité. Les hommes préparaient la fête de « Souccot ». Ils ramenaient de grandes quantités de branchages des forêts environnantes, afin de construire leurs cabanes, appelées en langage religieux « Soukka ». Cette construction symbolise la volonté divine et la précarité de la vie des Hébreux lors de leur sortie d’Égypte sous la conduite du prophète Moïse. Comme d’habitude, les femmes s’affairaient à leurs fourneaux. À la synagogue, ils firent la connaissance de Simon Horowitz, un homme très pieux, charitable. Sa fille cadette, Esther, ne fut pas insensible au charme d’Armand. Leurs amours ne furent que platoniques. Étienne, le grand frère, veillait à ce que leur séjour soit le plus bref possible, juste le temps de gagner quelques subsides afin de continuer le voyage. Simon Horowitz, plutôt malingre, de faible constitution, passait le plus clair de son temps à méditer et à prier. Il avait grand besoin de main-d’œuvre pour rénover l’habitation familiale dont la toiture commençait à donner d’inquiétants signes de faiblesse. Son épouse, Sarah, était la fille unique des Schilanski, famille connue de la communauté pour son sens des affaires et sa pingrerie. De ce fait ils disposaient d’un magot relativement confortable. Durant le terrible hiver 1909, ils succombèrent tous les deux à une mauvaise grippe, léguant ainsi leurs économies à leur...



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