Maufinet | Le chant des brisants - Magnitude 5.0 | E-Book | www.sack.de
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E-Book, Französisch, 340 Seiten

Maufinet Le chant des brisants - Magnitude 5.0


1. Auflage 2020
ISBN: 978-2-38127-009-8
Verlag: JDH Éditions
Format: EPUB
Kopierschutz: 6 - ePub Watermark

E-Book, Französisch, 340 Seiten

ISBN: 978-2-38127-009-8
Verlag: JDH Éditions
Format: EPUB
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Arnaud connaît un soubresaut brutal dans son existence. Le souvenir de son unique passion de jeunesse pour une femme d'affaires américaine, se réveille. C'était dix ans plus tôt, à l'île Maurice. Victime d'un accident mortel, elle lui laissait un héritage, il l'ignorait. En revenant sur l'île pour un pèlerinage, Arnaud se laisse captiver par la mélodie ensorcelante des brisants. Son retour intrigue, et le met en danger. Collection Magnitudes Dirigée par Yoann Laurent-Rouault Notre collection littéraire phare regroupe toutes sortes d'oeuvres littéraires, qu'il s'agisse de romans, de poèmes, de nouvelles, etc. Cette collection a la spécificité d'introduire des chiffres dans le domaine littéraire. Sur chaque livre de la collection est apposé un chiffre qui traduit le caractère plus ou moins choquant du texte. 5.0 Moyenne magnitude. Texte tout public. 6.0 Assez forte magnitude. Texte comportant des éléments susceptibles de heurter la sensibilité du lecteur. 7.0 Forte magnitude. Texte pour lecteur informé. 8.0 Très forte magnitude. Texte pour lecteur averti. 9.0 Magnitude extrême. Texte déconseillé aux âmes sensibles.

La Gascogne et le pays Basque marquent ses origines, les auteurs romantiques ses lectures. Alain Maufinet prend l'uniforme pour sillonner de nombreuses régions de France. Vient le temps des missions internationales. Son besoin d'évasion le conduit à décrire les sensations qui étreignent le voyageur au contact d'autres cultures. Curieux de tout, souvent mélancolique, il cherche à percer les secrets, et les idylles passionnées animant ses contemporains. Chevalier de l'ordre national du mérite, et de la légion d'honneur, il change de vie en dirigeant une agence immobilière. Désormais, il écrit.
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1

Ce matin d’avril 2008, comme chaque jour de la semaine, Arnaud se dirige vers son bureau. Il s’est, depuis de nombreuses années, laissé gagner par la routine. Celle qui habille la vie de nombreux banlieusards parisiens. Pourtant, il vient juste de fêter ses vingt-neuf ans.

Arnaud entrevoit une place à deux cents mètres, pour garer son véhicule. Tout en mettant son clignotant, il remarque un petit bolide rouge surgissant d’une ruelle. Il n’a pas la priorité mais il le laisse s’engager devant lui, persuadé qu’il ne fait que passer car son clignotant indique qu’il va tourner à gauche. Arnaud est surtout aiguillonné par la curiosité en voyant une conductrice aux longs cheveux sombres, comme un ciel de bourrasque. Elle vire brusquement à droite, et freine d’un geste brutal. Ses pneus traduisent l’effort du bolide pour s’immobiliser de façon inattendue. Elle entame une marche arrière énergique et prend la place libre. Arnaud d’un petit coup de klaxon, doublé d’un geste de la main, indique qu’il est surpris. La jeune femme le regarde, en levant exagérément les épaules. Fière de sa manœuvre, elle fait voler sa chevelure en tirant farouchement la langue. La grimace déforme son visage. La pilote sans gêne vient de se transformer en gamine délurée. Les places sont chères. Depuis ces dernières années, de nombreuses municipalités parisiennes suppriment, plus que de raison, des emplacements de voiture. Ceux qui ne possèdent pas de garage ne détiennent sans doute pas le droit d’avoir un véhicule. C’est du moins ce que pensent de nombreux riverains face aux idéologues obtus de certaines équipes municipales.

Mais Arnaud est d’humeur badine. Il néglige un tel comportement querelleur. Son esprit côtoie la voûte céleste. Il s’éloigne encore bercé par la nuit étoilée qu’il a vécue la veille, un instant de vie divin. Arnaud compte bien revivre son prolongement, prochainement. Il entrevoit un avenir lumineux pour les semaines qui s’annoncent. Un flot d’illusions l’emporte vers un fleuve de rêves. Tout est allé si vite. Arnaud est resté seul depuis si longtemps. Il a suffi d’une rencontre, d’une soirée de confidences et de connivence avec Stéphanie. Ce prénom ricoche sur ses lèvres. Il n’est rien de plus magique que le souvenir d’une trop courte soirée d’étreintes.

Un peu plus loin, il peut enfin se garer sans encombre. Sur le trottoir sale, il croise l’insolente. Le hasard fait curieusement les choses. La jeune femme a perdu son armure de tôle et de verre. Il la fixe. Nerveuse, perdue dans ses cheveux de suie, elle avance le nez au sol. Négligeant l’impertinente de la route, une autre silhouette s’impose et danse devant ses yeux, Stéphanie. Il pénètre dans les bureaux de son agence immobilière. Comme chaque fois, il salue les deux jeunes femmes de l’accueil. Huit heures, indique l’horloge verte du couloir. Directeur et actionnaire principal de l’agence, le jeune français parcourt les couloirs pour serrer la main de ses collaborateurs, se sert un café, et allume son ordinateur. Un soleil conquérant inonde les bureaux. Arnaud examine les piles de dossiers qui s’entassent sur les bords de son bureau. Il en saisit un. Aucune inspiration ne l’anime. Il en prend un second qui, cette fois, l’inquiète. En repoussant les chemises de documents, son intuition le conduit à consulter la liste interminable de messages qui s’affichent en noir et blanc sur son ordinateur. De nombreuses déconvenues se dissimulent ici et là, sans laisser filtrer de bonne nouvelle. Sous peu, l’homme oubliera ces petits tracas.

Ce matin, Arnaud préfère prendre un deuxième café. Il n’est pas disposé à s’immerger dans les notes et les factures qui le défient. Il s’étire, et engage une de ces conversations aussi inutiles que captivantes avec son assistante. Il tente de joindre, une fois de plus, un portable qui ne lui offre qu’une messagerie. Sans réponse de Stéphanie, l’inquiétude le gagne. En rejoignant son bureau, Arnaud s’impose d’ouvrir le courrier de la veille qu’il n’a pas pu traiter.

Une sonnerie le distrait. Le numéro de téléphone trahit l’appel d’un avocat de ses amis, Rémy Pierre. Il ne répond pas. Qu’il le souhaite ou non, il sent que l’importun va insister. Le signal se prolonge chez son assistante. La trêve sera de courte durée. Cette dernière insiste pour qu’il réponde. Neuf heures, Arnaud branche l’amplificateur. La voix dédaigne la formule de politesse habituelle.

– Ne posez pas de question. Raccrochez et quittez l’agence par la porte de derrière. Je vous contacte dans trente minutes à la deuxième cabine de ce parc de poche, lieu de nos derniers échanges. Filez le rejoindre en urgence sans votre téléphone portable.

Il est des mots qui secouent dans la douce chaleur d’un soleil de printemps. Le ton de la voix ne laisse aucun doute. Son interlocuteur ne le vouvoie jamais. Les griffes d’une menace l’enserrent fortement. Arnaud se lève, saisit machinalement sa veste. Les derniers mots de Rémy Pierre résonnent autour de lui, comme un essaim d’abeilles. Sans les comprendre, il sent ruisseler des gouttes de sueur froide sur son cou. Il se hâte vers une porte de sortie latérale qui lui donne accès à un dédale de rues et à une moto de service dont il possède les clefs. Arnaud agit par réflexe, aiguillonné par le son d’une voix. Il transmet une phrase réflexe à son assistante. Une de celles qui permettent habituellement de ne rien expliquer, en suggérant une urgence. La jeune femme sourit machinalement, en hochant la tête. Il descend l’escalier, se demande inutilement si elle a intercepté sa conversation téléphonique. Déjà, un brouhaha envahit les bureaux. Arnaud entend dans l’escalier des ordres cassants, des bruits de pas précipités. Il fait immédiatement un lien entre cette intrusion bruyante et son départ. Arnaud progresse sans réfléchir, seul détenteur des clefs, verrouiller les portes qu’il franchit lui parait naturel. Sur le trottoir, il longe les murs des façades, en affectant une allure nonchalante. Comme l’animal subitement blessé et traqué par la meute, qui sent sa vie lui échapper, Arnaud perçoit que les contours de son avenir vont s’estomper. Il ne sait pas pourquoi il fuit, mais obéit au son autoritaire d’une voix. Il n’agit pas, il réagit. La chevelure de cendres qu’il a croisée ce matin devait être un noir présage qu’il aurait dû déceler. Sa gorge se serre. Avant l’appel téléphonique, c’était un citoyen ordinaire, depuis c’est un fugitif. En aspirant longuement quelques goulées d’air frais, le nouveau fuyard s’éloigne de cet étau qui enserre son crâne.

Arnaud ignore tout de ce qui a pu motiver l’appel de Rémy. Il se retourne pour regarder le bâtiment qu’il vient de quitter. Un homme surgit à une fenêtre en lui hurlant de loin, de rester sur place. Arnaud s’enfonce dans une jungle de parc à voitures. En prenant la moto du bureau, il espère pouvoir disparaître dans un dédale de rues épargné par les rayons du soleil. Il ne pense plus, démarre, et rejoint le petit jardin public indiqué par Rémy. Trois jours plus tôt, devant une langue de massifs fleuris, ils avaient arrêté une stratégie commune pour répondre à la plainte d’un propriétaire. Il repère les deux cabines, sans pouvoir déterminer quelle est la deuxième. Elles sont vides. Le soleil du jour accompagne une poignée de flâneurs.

Neuf heures trente, un couple d’adolescents émerge d’un bosquet voisin. Ils se regardent en se tenant la main, tout sourire. La fille réajuste sa robe. Arnaud n’a pas le temps d’être troublé par cette apparition. Une sonnerie le tire de ses réflexions. Il saisit le combiné d’une des deux cabines, par réflexe. La communication lui est bien destinée. Il voudrait questionner, exprimer le désarroi qui l’étreint. L’homme de loi ne lui laisse pas le temps de retrouver sa respiration. Une phrase aussi sèche qu’énigmatique s’impose.

– Pour le dossier qui nous concerne, il vous faut suivre l’expertise incendie dans deux heures, rue Bonaventure. Votre présence est impérative.

Arnaud ne peut répondre. Son correspondant vient de raccrocher. D’abord sonné, il tente de rassembler toute son énergie. Pourquoi un tel mystère ?

Le jeune français s’impose de rester calme et d’avancer comme s’il...



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