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E-Book, Französisch, 190 Seiten

Mérimée Carmen

la passion ardente de l'Espagne gitane dans une histoire d'amour et de liberté aux conséquences fatales
1. Auflage 2024
ISBN: 978-2-322-51355-0
Verlag: BoD - Books on Demand
Format: EPUB
Kopierschutz: 6 - ePub Watermark

la passion ardente de l'Espagne gitane dans une histoire d'amour et de liberté aux conséquences fatales

E-Book, Französisch, 190 Seiten

ISBN: 978-2-322-51355-0
Verlag: BoD - Books on Demand
Format: EPUB
Kopierschutz: 6 - ePub Watermark



« Carmen », nouvelle emblématique de Prosper Mérimée publiée en 1845, narre une histoire passionnelle et tragique se déroulant dans l'Espagne du XIXe siècle. Le récit, relaté par un archéologue français, se concentre sur la rencontre fatidique entre Don José, un brigadier basque, et Carmen, une gitane séduisante et libre. L'intrigue débute lorsque Don José, soldat discipliné, croise le chemin de l'énigmatique Carmen. Subjugué par sa beauté et son charme, il succombe rapidement à sa séduction. Carmen, femme indépendante et manipulatrice, entraîne Don José dans une spirale de passion et de déchéance. Pour elle, il abandonne son devoir, déserte l'armée et rejoint une bande de contrebandiers. Mérimée dépeint avec maestria l'évolution psychologique de Don José, passant de l'honneur militaire à la jalousie obsessionnelle. Carmen, quant à elle, incarne la liberté absolue, refusant tout engagement durable. Cette opposition fondamentale entre l'amour possessif de Don José et l'indépendance farouche de Carmen mène inexorablement à une fin tragique. L'auteur enrichit son récit de descriptions vivantes de l'Andalousie, de ses coutumes et de la culture gitane. Il mêle habilement réalisme et exotisme, créant une atmosphère envoûtante qui a largement contribué au mythe de l'Espagne romantique. « Carmen » explore des thèmes universels tels que la passion dévorante, la liberté individuelle, la jalousie et le destin. Cette nouvelle, devenue un classique de la littérature française, a inspiré de nombreuses adaptations, dont le célèbre opéra de Georges Bizet.

Prosper Mérimée, né le 28 septembre 1803 à Paris et décédé le 23 septembre 1870 à Cannes, est un écrivain, historien et archéologue français de renom. Figure emblématique du romantisme, il a marqué la littérature du XIXe siècle par son style précis et son goût pour l'exotisme. Issu d'une famille d'artistes, Mérimée reçoit une éducation classique et développe très tôt un intérêt pour les langues et les cultures étrangères. Il débute sa carrière littéraire en 1825 avec « Théâtre de Clara Gazul », un recueil de pièces qu'il présente comme une traduction de l'espagnol. Mérimée excelle dans l'art de la nouvelle, genre qu'il perfectionne avec des oeuvres comme « Mateo Falcone » (1829), « La Vénus d'Ille » (1837) et bien sûr « Carmen » (1845). Son style, caractérisé par la concision et l'objectivité, influence profondément la littérature réaliste. Parallèlement à sa carrière d'écrivain, Mérimée mène une brillante carrière administrative. Nommé inspecteur général des monuments historiques en 1834, il joue un rôle crucial dans la préservation du patrimoine français. Ses voyages officiels nourrissent son inspiration littéraire et son goût pour l'histoire. Ami de l'impératrice Eugénie, Mérimée fréquente les cercles du pouvoir sous le Second Empire. Érudit polyglotte, il traduit également des auteurs russes, contribuant à faire connaître Pouchkine et Gogol en France. L'oeuvre de Mérimée, alliant rigueur historique et imagination romanesque, continue de fasciner par sa modernité et sa profondeur psychologique.

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ARSÈNE GUILLOT
S? ????? ?a? F??ß?? ?p????? ?s???? ???t’, ???s?s?? ??? S?a??s? p???s??. (Hom. II, ??II, 300.) I
La dernière messe venait de finir à Saint-Roch, et le bedeau faisait sa ronde pour fermer les chapelles désertes. Il allait tirer la grille d’un de ces sanctuaires aristocratiques où quelques dévotes achètent la permission de prier Dieu, distinguées du reste des fidèles, lorsqu’il remarqua qu’une femme y demeurait encore, absorbée dans la méditation, comme il semblait, la tête baissée sur le dossier de sa chaise, « C’est madame de Piennes, » se dit-il, en s’arrêtant à l’entrée de la chapelle. Madame de Piennes était bien connue du bedeau À cette époque, une femme du monde jeune, riche jolie, qui rendait le pain bénit, qui donnait des nappes d’autel, qui faisait de grandes aumônes par l’entremise de son curé, avait quelque mérite à être dévote, lorsqu’elle n’avait pas pour mari un employé du gouvernement, qu’elle n’était point attachée à Madame la Dauphine, et qu’elle n’avait rien à gagner sinon son salut, à fréquenter les églises. Telle était madame de Piennes. Le bedeau avait bien envie d’aller dîner, car les gens de cette sorte dînent à une heure, mais il n’osa troubler le pieux recueillement d’une personne si considérée dans la paroisse Saint-Roch. Il s’éloigna donc, faisant résonner sur les dalles ses souliers éculés, non sans espoir qu’après avoir fait le tour de l’église, il retrouverait la chapelle vide. Il était déjà de l’autre côté du chœur, lorsqu’une jeune femme entra dans l’église, et se promena dans un des bas-côtés, regardant avec curiosité autour d’elle. Retables, stations, bénitiers, tous ces objets lui paraissaient aussi étranges que pourraient l’être pour vous, Madame, la sainte niche ou les inscriptions d’une mosquée du Caire. Elle avait environ vingt-cinq ans, mais il fallait la considérer avec beaucoup d’attention pour ne pas la croire plus âgée. Bien que très brillants, ses yeux noirs étaient enfoncés et cernés par une teinte bleuâtre ; son teint d’un blanc mat, ses lèvres décolorées, indiquaient la souffrance, et cependant un certain air d’audace et de gaieté dans le regard contrastait avec cette apparence maladive. Dans sa toilette, vous eussiez remarqué un bizarre mélange de négligence et de recherche. Sa capote rose, ornée de fleurs artificielles, aurait mieux convenu pour un négligé du soir. Sous un long châle de cachemire, dont l’œil exercé femme du monde aurait deviné qu’elle n’était pas la première propriétaire, se cachait une robe d’indienne à vingt sous l’aune, et un peu fripée. Enfin, un homme seul aurait admiré son pied, chaussé qu’il était de bas communs et de souliers de prunelle qui semblaient souffrir depuis longtemps des injures du pavé. Vous vous rappelez, madame, que l’asphalte n’était pas encore inventé. Cette femme, dont vous avez pu deviner la position sociale, s’approcha de la chapelle où madame de Piennes se trouvait encore ; et, après l’avoir observée un moment d’un air d’inquiétude et d’embarras, elle l’aborda lorsqu’elle la vit debout et sur le point de sortir. — Pourriez-vous m’enseigner, madame, lui demanda-t-elle d’une voix douce et avec un sourire de timidité, pourriez-vous m’enseigner à qui je pourrais m’adresser pour faire un cierge ? Ce langage était trop étrange aux oreilles de madame de Piennes pour qu’elle le comprît d’abord. Elle se fit répéter la question. — Oui, je voudrais bien faire un cierge à saint Roch ; mais je ne sais à qui donner l’argent. Madame de Piennes avait une dévotion trop éclairée pour être initiée à ces superstitions populaires. Cependant elle les respectait, car il y a quelque chose de touchant dans toute forme d’adoration, quelque grossière qu’elle puisse être. Persuadée qu’il s’agissait d’un vœu ou de quelque chose de semblable, et trop charitable pour tirer du costume de la jeune femme au chapeau rose les conclusions que vous n’avez peut-être pas craint de former, elle lui montra le bedeau, qui s’approchait. L’inconnue la remercia et courut à cet homme, qui parut la comprendre à demi-mot. Pendant que madame de Piennes reprenait son livre de messe et rajustait son voile, elle vit la dame au cierge tirer une petite bourse de sa poche, y prendre au milieu de beaucoup de menue monnaie une pièce de cinq francs solitaire, et la remettre au bedeau en lui faisant tout bas de longues recommandations qu’il écoutait en souriant. Toutes les deux sortirent de l’église en même temps ; mais la dame au cierge marchait fort vite, et madame de Piennes l’eut bientôt perdue de vue, quoiqu’elle suivît la même direction. Au coin de la rue qu’elle habitait, elle la rencontra de nouveau. Sous son cachemire de hasard, l’inconnue cherchait à cacher un pain de quatre livres acheté dans une boutique voisine. En revoyant madame de Piennes, elle baissa la tête, ne put s’empêcher de sourire et doubla le pas. Son sourire disait : « Que voulez-vous ? je suis pauvre. Moquez-vous de moi. Je sais bien qu’on n’achète pas du pain en capote rose et en cachemire. » Ce mélange de mauvaise honte, de résignation et de bonne humeur n’échappa point à madame de Piennes. Elle pensa non sans tristesse à la position probable de cette jeune fille. « Sa piété, se dit-elle, est plus méritoire que la mienne. Assurément son offrande d’un écu est un sacrifice beaucoup plus grand que le superflu dont je fais part aux pauvres, sans m’imposer la moindre privation. » Puis elle se rappela les deux oboles de la veuve, plus agréables à Dieu que les fastueuses aumônes des riches. « Je ne fais pas assez de bien, pensa-t-elle. Je ne fais pas tout ce que je pourrais faire. » Tout en s’adressant ainsi mentalement des reproches qu’elle était loin de mériter, elle rentra chez elle. Le cierge, le pain de quatre livres, et surtout l’offrande de l’unique pièce de cinq francs, avaient gravé dans la mémoire de madame de Piennes la figure de la jeune femme, qu’elle regardait comme un modèle de piété. Elle la rencontra encore assez souvent dans la rue près de l’église, mais jamais aux offices. Toutes les fois que l’inconnue passait devant madame de Piennes, elle baissait la tête et souriait doucement. Ce sourire bien humble plaisait à madame de Piennes. Elle aurait voulu trouver une occasion d’obliger la pauvre fille, qui d’abord lui avait inspiré de l’intérêt, et qui maintenant excitait sa pitié ; car elle avait remarqué que la capote rose se fanait, et le cachemire avait disparu. Sans doute il était retourné chez la revendeuse. Il était évident que saint Roch n’avait point payé au centuple l’offrande qu’on lui avait adressée. Un jour madame de Piennes vit entrer à Saint-Roch une bière suivie d’un homme assez mal mis, qui n’avait pas de crêpe à son chapeau. C’était une manière de portier. Depuis plus d’un mois, elle n’avait pas rencontré la jeune femme au cierge, et l’idée lui vint qu’elle assistait à son enterrement. Rien de plus probable, car elle était si pâle et si maigre la dernière fois que madame de Piennes l’avait vue. Le bedeau questionné interrogea l’homme qui suivait la bière. Celui-ci répondit qu’il était concierge d’une maison rue Louis-le-Grand ; qu’une de ses locataires était morte, une madame Guillot, n’ayant ni parents ni amis, rien qu’une fille, et que, par pure bonté d’âme, lui, concierge, allait à l’enterrement d’une personne qui ne lui était de rien. Aussitôt madame de Piennes se représenta que son inconnue était morte dans la misère, laissant une petite fille sans secours, et elle se promit d’envoyer aux renseignements un ecclésiastique qu’elle employait...



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