E-Book, Französisch, 384 Seiten
Pelissolo / Quintilla Thérapeutiques en psychiatrie
1. Auflage 2015
ISBN: 978-2-294-74093-0
Verlag: Elsevier Masson
Format: EPUB
Kopierschutz: 6 - ePub Watermark
Théories et applications cliniques
E-Book, Französisch, 384 Seiten
ISBN: 978-2-294-74093-0
Verlag: Elsevier Masson
Format: EPUB
Kopierschutz: 6 - ePub Watermark
Ce livre propose, aux étudiants et aux psychiatres, une synthèse des grandes méthodes thérapeutiques utilisées en psychiatrie :
- Approche pharmacologique
- Approche neurodéveloppementale et plasticité cérébrale
- Neuropsychologie et remédiation cognitive
- Thérapie cognitive et comportementale
- Thérapies émotionnelles
- Théorie psychanalytique et psychanalyse
- Théorie de l'attachement et applications en psychothérapies
- Théorie systémique et thérapie familiale
- Théorie institutionnelle et hospitalisation
- Psychiatrie transculturelle
- Éducation thérapeutique.
Pour chaque méthode thérapeutique - rédigée par un spécialiste de renom - sont fournis :
- Le courant dont elle est issue ;
- Les concepts et fondements théoriques ;
- Les applications cliniques ;
- L'actualité en recherche clinique.
PU-PH
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Préface
La psychiatrie est une discipline médicale qui revendique sa spécificité, tant d’un point de vue clinique — et nosographique — que de celui de la compréhension physiopathologique et psychopathologique des troubles observés et des perspectives thérapeutiques. Au cours des dernières décennies du xxe siècle, les psychiatres ont balancé dans ces trois champs entre le « tout social » et le « tout biologique ». Ceci témoigne, à mon sens, non de leur indécision mais de la complexité et de la richesse de notre discipline. Pour le grand public, lorsqu’on parle de thérapeutiques en psychiatrie, s’opposent souvent des représentations antinomiques : d’un côté le soin « par la parole » représenté par la gamme complète des psychothérapies (ou assimilées…), de l’autre les traitements psychotropes, banalisés dans leur usage quotidien, au point que certaines molécules deviennent emblématiques de la lutte contre le mal-être de nos contemporains, mais aussi souvent diabolisés du fait de leurs risques présupposés de dépendance et de modification de la personnalité. La multiplication des enquêtes journalistiques et des ouvrages de vulgarisation sur le choix des psychothérapies (et des psychothérapeutes !) et sur « les médicaments du cerveau » souligne l’intérêt de la société et accentue le sentiment de confusion qui règne dans ce vaste champ pour les « profanes ». Pour les professionnels, la pratique est le plus souvent intégrée, associant thérapeutiques médicamenteuses et psychothérapies, mais le domaine n’en est pas moins complexe. Les traitements médicamenteux se sont multipliés depuis trente ans et leurs usages ont évolué avec l’avancée des connaissances. Par ailleurs, les recommandations professionnelles prolifèrent, proposant un cadre pour l’utilisation des psychotropes dans une logique d’evidence-based medicine (médecine fondée sur les preuves). Pour les psychothérapies, d’un point de vue social, l’autorité publique a légiféré sur le titre de psychothérapeute (décret n° 2010-534 du 20 mai 2010) — maintenant défini précisément —, fixant également dans la loi l’importance des courants cognitivo-comportemental, psychanalytique et systémique. De façon plus spécifique, les évolutions conceptuelles, mais aussi pratiques, dans ce champ sont également nombreuses et parfois moins connues. L’objectif de cet ouvrage est de fournir un panorama — non exhaustif, car cela serait présomptueux — des principaux types de thérapeutiques en psychiatrie, décrivant les aspects historiques, conceptuels, mais aussi très pragmatiques des différentes stratégies. Ce qui est, de plus, fascinant c’est le caractère « vivant » des domaines abordés et les nombreuses perspectives actuelles que synthétisent les auteurs. Ce panorama va des thérapeutiques biologiques aux prises en charge institutionnelles, soulignant la diversité et la richesse de la palette que nous pouvons employer en tant que cliniciens. La pharmacothérapie en psychiatrie est souvent perçue comme insatisfaisante tant en termes d’efficacité que d’effets indésirables. Les psychiatres eux-mêmes ont souvent le sentiment d’une inefficacité relative de leurs traitements par rapport aux autres disciplines médicales. Une méta-analyse [1] compare la taille d’effet des différents psychotropes que nous employons au quotidien avec celle des traitements utilisés dans la prise en charge notamment du diabète, des troubles cardiovasculaires ou de certaines pathologies algiques. Contrairement aux idées reçues, les psychotropes sont aussi, voire plus, efficaces que les thérapeutiques auxquelles ils sont comparés. Nous disposons donc de traitements efficaces ! Toutefois, nous devons certainement améliorer la rigueur de nos prescriptions en limitant les associations et, surtout, en réévaluant régulièrement la balance bénéfice/risque dans un échange constant avec les patients. Parmi les thérapeutiques biologiques non médicamenteuses, les techniques de stimulation sont en pleine expansion. L’électroconvulsivothérapie est connue depuis le début de l’ère de la psychopharmacologie moderne. Elle reste une référence dans le traitement des pathologies réfractaires. Les nouveaux outils (stimulation magnétique transcrânienne, stimulation cérébrale profonde, stimulation transcrânienne par courant direct) font partie des options thérapeutiques dont nous commençons à disposer. De plus, ils apportent des informations qui participent de la compréhension physiopathologique des troubles mentaux. Comme le souligne le chapitre qui leur est consacré, ces techniques donnent un éclairage sur la complexité des phénomènes psychiques à mille lieues d’un réductionnisme scientifique présupposé. Une autre méta-analyse [2] retrouve de façon globale une taille d’effet comparable des psychothérapies avec les stratégies médicamenteuses dans différents troubles psychiatriques. Mais il n’existe pas de données permettant de comparer de façon rigoureuse ces deux modalités de prise en charge et, surtout, leur action synergique. Ce type de résultat souligne également la difficulté d’évaluation de l’efficacité des psychothérapies en utilisant une modalité expérimentale répondant aux canons actuels de la méthodologie, souvent mise en avant lorsqu’il s’agit de comparer une modalité à une autre. Les chapitres consacrés respectivement aux thérapies cognitivo-comportementales, aux thérapies émotionnelles, aux stratégies de remédiation cognitive, à la psychanalyse, aux applications dans le cadre psychothérapique des théories de l’attachement, aux thérapies familiales et aux approches transculturelles, ont l’intérêt — et le mérite ! — de nous ramener aux aspects historiques et conceptuels de ces approches, que l’on oublie parfois dans des contextes de confrontations idéologiques qui ne me semblent plus de mise. On connaît plus largement, en France, aujourd’hui les thérapies cognitivo-comportementales — bien que leur diffusion dans la pratique clinique quotidienne reste insuffisante au regard des besoins de la population —, mais les « thérapies émotionnelles », ou de troisième vague, bien que largement médiatisées, restent à découvrir dans leur spécificité. C’est une des évolutions majeures dans le champ. Ces approches permettent de développer des stratégies de prise en charge de troubles constitués, mais aussi d’amélioration du bien-être des sujets et surtout de prévention. Celle-ci reste un parent pauvre dans le domaine de la santé mentale et certainement un enjeu majeur dans les années à venir. La remédiation cognitive quant à elle vise, au-delà de la modification clinique, à l’amélioration fonctionnelle, base de la réhabilitation, en utilisant les connaissances les plus récentes dans le domaine de la cognition, en particulier de la cognition sociale et de la métacognition. On retrouve une authentique démarche translationnelle novatrice, allant de la recherche à l’application clinique. Elle s’intègre dans la prise en charge globale de patients souffrant de troubles souvent invalidants comme la schizophrénie et le trouble bipolaire. La psychanalyse est un cadre de référence pour de nombreux praticiens. Elle a connu de nombreuses évolutions dans ses modalités théoriques, mais aussi de mise en œuvre, notamment aux États-Unis. Si l’évaluation de son efficacité a pu faire débat, son intérêt dans la prise en...